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PDV Naha
Mai 2011
Lundi
12h00

Je me regarde longuement dans le miroir, et tente de recouvrir mes hématomes à l'aide du peu d'anti-cernes qu'il me reste.

Ma mère a complètement pété les plombs hier soir, sans raison valable.

Elle m'a battu tellement fort que j'ai presque cru mourir sur le carrelage de ma cuisine pour cause de traumatisme crânien.

Heureusement, Younès est arrivé, et à réussi à la maîtriser.
Sans lui je serais probablement morte, ou gravement blessée.

Si vous vous demandez pourquoi elle a déraillé à ce point, c'est de la faute d'un de ses nouveaux mecs.
Vu qu'elle en change toutes les semaines, je ne sais pas vraiment duquel il s'agissait, mais je peux vous assurer que celui la l'a mise dans une colère noire.
Tellement noire qu'elle a snifé toute la coke qu'il lui restait, et terminé deux flashs de Poliakov en seulement une heure.

Flashs qui, au passage, ont failli finir écrasés sur ma tête au beau milieu de notre appartement.

Depuis, j'ai le visage gonflé, des bleus partout, et un horrible mal de dos.
Il m'est quasiment impossible de marcher tellement je souffre.
C'est d'ailleurs pour cela que j'ai décidé de ne pas aller en cours aujourd'hui, jugeant mon état trop déplorable pour cela.

À partir de maintenant, je compte me shooter au doliprane, et autres médicaments anti-douleurs, jusqu'à ce que je me sente mieux.

Si c'est possible, je retournerai au lycée dès demain, pour ne pas éveiller les soupçons de mes amis, ou de mes professeurs.

Une petite touche de maquillage suffira sûrement à masquer le désastre qui se trouve sur mon faciès.
Après tout, j'ai l'habitude de dissimuler mes blessures.

En poussant un long soupir, je me glisse lentement dans mon lit, et active ma playlist de Jazz.

Malheureusement, la sonnerie de mon téléphone vient couper le son de ma musique, me forçant à vérifier qui est la personne qui cherche à me joindre.

Comme vous vous en doutiez probablement, c'est Nabil.

Je dois avouer que voir son nom s'afficher sur l'écran de mon portable me fait chaud au coeur.
Il est la seule personne à qui j'ai actuellement envie de parler.

-Allô?

-Ouais il t'arrive quoi là? J't'envoie des messages depuis hier tu réponds pas. J't'ai même pas vu descendre c'matin. Y'a un problème? Dit le brun d'un ton ferme

-...Non ça va t'inquiètes pas. Désolé de pas t'avoir répondu je...J'avais plus de batterie...Je bégaye

-Tu mens. WAllah tu mens.

-Non je mens pas...J-j'étais occupée et j-je...

-T'sais quoi? Bouges pas j'monte.

-Q-quoi?! Na...

Je n'ai même pas le temps de terminer ma phrase que Nabil a déjà raccroché.

Complètement paniquée à l'idée qu'il me voit dans un tel état, je me lève tant bien que mal, et marche jusqu'à ma fenêtre afin de vérifier si il est bel en bien en train de rentrer dans mon immeuble.

Malheureusement, c'est le cas.

En stress total, je me recouche rapidement, et sens ma respiration s'accélérer.

Il est vrai qu'il m'a déjà vue au plus bas physiquement parlant, mais je crois que là c'est pire que d'habitude.

Les autres fois, j'étais au moins capable de me déplacer sans serrer les dents.
Là, ça me paraît impossible tellement je souffre.

COMME PAS DEUX Où les histoires vivent. Découvrez maintenant