COMME PAS DEUX

-19-

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PDV Naha
Avril 2011
Vendredi
12h04

Je pousse un énorme soupir, puis me redresse lentement, sortie de mon sommeil par l'horrible sonnerie de mon téléphone.

En grognant bruyamment, j'attrape mon portable posé sur ma table de chevet, et regarde qui a osé me déranger durant ma "sieste".
Comme d'habitude, ce n'est autre que Yasmine, qui a décidé de m'harceler de messages pour me raconter sa fabuleuse soirée d'hier soir.
Le sourire aux lèvres, je lis toutes ses péripéties, puis lui réponds rapidement une fois ma lecture terminée.

Maintenant que je suis levée, je suppose que ça ne sert à rien que je me rendorme, alors autant me bouger les fesses.
Ce soir, je suis sensée voir Nabil, et j'ai vraiment envie de ressembler à quelque chose.

Depuis ce qu'il s'est passé entre nous dimanche, tout est rentré dans l'ordre.
On a recommencé à se parler comme avant, et à se rejoindre la nuit sur le toit, pour observer la Lune et ses amies les étoiles.
La seul truc qui reste toujours un peu flou, c'est notre statut relationnel.
Disons qu'à chaque fois que l'on est l'un à côté de l'autre, il y a comme une tension qu'il n'y avait pas au tout début de notre "amitié".
Et puis, j'ai pas vraiment osé l'embrasser comme j'ai pu le faire l'autre jour.
À la place, je pose ma tête sur son épaule, tandis qu'il fait de petites allusions à mon visage qu'il trouve, je cite,
« trop frais sa mère ».
En bref, je ne sais pas exactement ce que l'on est.
Surtout qu'encore une fois, on a pas reparlé de ce qu'il s'est passé dans le hall.
Je pense qu'on se contente simplement d'attendre de voir comment les choses évoluent, et de se plaire en silence.

En tout cas j'espère réellement que je vais pouvoir poser mes lèvres sur les siennes à nouveau, car je vous avoue que ça devient de plus en plus difficile de tout faire pour ne pas les regarder.
Plus particulièrement quand je suis collée à lui et que son parfum me chatouille les narines.

Un petit sourire se dessine sur mon visage au moment où je repense à mon géant brun, tandis que je sens mes doigts trembler fébrilement sous les longues manches de mon gros pull noir.

Je ferais mieux de ne pas trop m'attarder sur le sujet et d'aller manger quelque chose.
Je vais finir par faire une crise de panique à force d'avoir des papillons dans le ventre.

D'un air béat, je me dirige rapidement vers la cuisine, y trouvant mon frère, en train de découper une énorme plaquette de shit.
Je lui lance un regard noir, puis ouvre nerveusement un des placards afin d'en sortir de quoi me faire des tartines.

-On peut savoir ce que tu fous? Je grommelle

-Bah j'détaille. Normal. Dit ce dernier en tirant une taffe sur sa cigarette

-T'es au courant que Mavra est là?

-Nan elle dort chez une copine. J'l'ai déposée tout à l'heure.

-Tu devrais quand même éviter de faire ça en plein milieu de la cuisine. Je dis en commençant à mettre du nutella sur une petite tranche de pain

-Ouais j'sais mais là j'suis grave pressé wAllah.

-Pourquoi?

-J'ai v'la les clis aujourd'hui et j'ai une soirée chez un shrab c'te nuit. J'ai pas envie d'la louper alors plus j'taffe vite, plus j'arrive tôt.

-Toi arriver tôt à une soirée? C'est du jamais vu bravo Younès. Je dis en me moquant de lui

-C'est ça ouais marres toi. En attendant j'vais me mettre bien khapta.