Nous voilà chez lui, on s'installe sur son canapé et il m'offre à boire. Quel plaisir d'être à nouveau ici, avec lui. Je suis sur un petit nuage. Je suis bien avec lui, j'ai l'impression d'être naturelle et de ne pas avoir à cacher qui je suis...
"Je me sens bien chez toi."
"Tu veux emménager tout de suite ou on fait un peu plus connaissance avant ?"
"Pfff t'es bête... Faisons plus connaissance tiens, tu pourrais mettre un peu de musique, t'écoute quoi ?"
Il se lève sans un mot et se dirige vers son enceinte pour lancer des sons.
"Ah excellent ! J'aime bien ! Tu m'emmeneras un jour dans une soirée incognito comme tu te fais des fois ?"
"Heu... Non."
"OK... Je peux te demander pourquoi ?"
"Ce serait trop risqué. T'es sur les réseaux sociaux toi, on pourrait te reconnaître et remonter jusqu'à moi. Je sais, je suis taré."
"Non, OK, je me rendais pas compte, j'aurais pas du proposer."
"C'est exactement pour ça que tu ne dois pas t'attacher à moi, tu serais tout le temps déçue tu comprends ?"
"Je ne suis pas déçue !"
Il s'approche de moi et pose ses mains de chaque côté de mes épaules. Il avance son visage vers le mien et plonge son regard dans mes yeux. Je ne respire plus. Il murmure :
"Pas encore."
Il me fixe quelques secondes, il va m'embrasser ??? Mais il se recule et retourne à sa place. Je ne peux plus sortir un mot et je le vois sourire. Il enchaîne :
"Est-ce que j'ai réussi à déclencher un de tes malaises ?"
"C'était le but ?"
"Non."
"Parce-que faut pas jouer comme ça avec moi, tu sais ? J'ai l'esprit de compétition..."
Je me lève et m'approche de lui. Je vois à son regard qu'il est complètement surpris et perdu, j'adore. Je pose une main sur son torse et le pousse légèrement pour qu'il se retrouve contre le dossier du canapé. Je grimpe sur lui, saisis son menton de la main droite et avance mon visage tout près du sien. Mes lèvres sont à moins d'un centimètre des siennes et je souris :
"Tu vois, faut pas jouer avec moi."
Je commence à me relever lorsqu'il m'attrape le bras et me ramène vers lui. Il m'installe dans ses bras et me dit :
"Reste un peu par là le temps que je récupère mes esprits."
Je suis aux anges, contre son torse musclé, je sens son parfum, je ferme les yeux, je ne veux plus bouger. Sauf que moi, quand je ferme les yeux, et bien... Je m'endors.
Je reprends soudain mes esprits et vois ses yeux me regarder. Oh purée !
"Je me suis endormie ?"
"On peut dire ça oui."
"Oh purée, je suis désolée ! Longtemps ?"
"Un peu moins d'une heure, et soit pas désolée, c'était cool comme moment."
"Oh non mais moi je suis dégoutée, je voulais en profiter et pas dormir !"
"Ça m'a laissé le temps de réfléchir un peu, c'est bien. Tu sais qu'on peut pas être ensemble n'est-ce pas ?"
"Pourquoi pas ? À cause de ma santé ?"
"Non. Simplement parce-que je ne suis pas le prince charmant dont tu rêves."
"Jusque là, détrompe toi, on est pas mal du tout..."
"Je suis sérieux. J'ai pas les mêmes rêves que toi. La petite vie posée, le chien, le grand amour, tout ça, je m'en fou. C'est pas mon truc. Je veux pourvoir être libre toute ma vie de partir à tout moment, de tout plaquer, c'est comme ça que je me suis construit."
"Mais tu ne penses pas que ça peut changer ? Tu travailles beaucoup sur toi en ce moment et sur toutes tes angoisses."
"Ouais mais y a des choses qui bougeront pas. Et si tu mises sur un changement, je peux déjà te dire de laisser tomber."
"En vérité, j'ai jamais pensé si loin. Tu me plais. Beaucoup. Et j'ai envie d'être avec toi tout le temps, c'est tout ce que je sais et ça me suffit."
"OK. J'apprécie de passer du temps avec toi moi aussi mais ça restera que ça."
"Très bien, on verra bien..."
"Ne te fais pas de faux espoirs, y aura rien. Et si tu y réfléchis plus sérieusement, tu seras d'accord avec moi. On se met un film ?"
"Heu, OK. Pas mal comment tu coupes la discussion ! Je m'en resservirais de cette technique !"
"Y a plus rien à dire. C'est mieux comme ça."
Un silence s'installe. Je reprends la parole :
"Écoute, ça me motive pas trop là ton film. Je pense que je vais rentrer. Réfléchir un peu..."
"Ok. Je me change et je te ramène."
"Tu vas te faire tout beau pour me ramener, c'est sympa ça !"
"Je vais surtout me faire une petite sortie pour me vider la tête là. J'en ai besoin."
"Ha... Tu vas aller où ?"
"Je sais pas encore, je vais voir."
"OK... Mais tu fais comment pour rentrer avec ta moto si tu picoles là bas ?"
"En général, je trouve toujours à dormir un moment sur place."
"Ah ok, donc tu prévois en plus de rencontrer des nanas, c'est ça ?"
"J'espère. Faut que je décompresse là."
"Mais c'est débile !!! Donc moi, faut pas m'embrasser parce que ça me briserait le cœur mais la première pouf que tu croiseras, pas de problème, c'est ça ?"
"Oui."
"C'est débile !!!"
"Elle attendra rien de moi et c'est la seule chose que je peux donner."
"Mais j'attends rien de toi moi ! Bon, je me casse, ça m'énerve. Je me débrouille pour rentrer. Salut."
Je pars en claquant la porte. Ça m'énerve !!! Je monte dans l'ascenseur mais impossible de le faire descendre avec ces codes de merde ! Je réouvre les portes pour passer par l'escalier et le retrouve sur le palier :
"Tu veux le code du..."
Je le coupe :
"C'est bon. Salut."
Et je claque la porte des escaliers. Là si t'as pas compris que j'étais énervée, c'est que t'es complètement con... Ce qu'il est tu me diras... Ça m'enerve !
–
À la maison, je file directement dans mon lit mais pour une fois, et c'est vraiment rare chez moi, je n'arrive pas à m'endormir. Je l'imagine en soirée à fourer sa langue dans la bouche d'une pouf qui ne le mérite pas... Ahhhhhh ça me rend dingue !
VOUS LISEZ
Charme et Fêlures (terminée)
RomanceJe ne sais rien de lui. Qui est-il ? Qui est l'homme derrière ce regard puissant ? -- Bienvenue dans ma vie, la vie d'une jeune fille avec une maladie invisible : l'hypersomnie idiopathique. Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Une maladie fatigan...