Chapitre 25 - Passion

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Il fixe le rasé qui s'éloigne petit à petit et se retourne vers moi :

"Je l'ai fait fuir ?"
"Non, il partait."
"Ah, ça n'a pas marché entre vous ?"
"Mais qu'est-ce que tu veux ?"
"Rien. Je l'ai vu rentrer avec toi, ça m'a fait péter un câble."
"Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu me suis encore ?"
"Je voulais te parler mais j'ai pas ton numéro alors je... je guettais quand tu sortirais de chez toi. Je m'attendais pas à te voir rentrer avec quelqu'un."
"C'est juste un pote. Enfin qu'est-ce que ça peut te faire ? C'est pas toi qui t'es jeté dans les bras de la première pouf venue l'autre soir ?"
"J'y suis pas allé."

"Ah."
"On peut monter chez toi ?"
"Oui. Mon coloc est pas rentré mais je ne sais pas trop quand il va arriver."
"Ah."
"On monte, je lui fais un message pour savoir et on s'adaptera."

Nous nous engageons dans l'ascenseur, sa seule présence à proximité de moi me fait bouillir de l'intérieur. Il n'y est pas allé. Il n'y est pas allé. Mon portable vibre, c'est mon coloc :

"Je vais faire les courses que maintenant donc pas avant une heure je dirais."

Je montre le SMS à l'homme casqué à côté de moi.
Nous entrons chez moi et allons nous installer sur le canapé. Il retire son casque et je retrouve ce beau visage que j'aime tant regarder.

"Tu veux boire quelque chose ?"
"Oui je veux bien."
"Soda, bière, vin ?"
"Une bière, c'est parfait."

Je le sers et retourne m'asseoir en le questionnant immédiatement :

"Qu'est-ce que tu me fais, là ?"
"Je sais pas. Je suis paumé."
"Paumé ? C'est à dire?"
"Je ne veux pas que tu sois malheureuse avec moi, mais... je ne te veux pas loin de moi non plus."

Mon souffle est coupé. Ses yeux bleus sont d'une intensité incroyable et n'arrangent rien à la situation. J'essaye tant bien que mal d'enchaîner :

"Je n'ai pas envie d'être loin de toi non plus."

Ses yeux plongent dans les miens et le temps s'arrête. J'ai envie de m'agripper à lui pour qu'il ne s'éloigne plus jamais mais je n'arrive plus à bouger. Mon portable, posé sur la table basse, émet une sonnerie mais je ne peux détourner mon regard de son visage. Lui, tourne la tête, et me dit :

"Tu as reçu des coeurs."
"Des coeurs ?"

Je regarde le SMS en question qui vient du rasé avec comme message « J'ai passé une super journée, j'espère que l'espèce de tueur qu'il y avait devant ta porte t'a épargnée. A plus tard ;-) »

"C'est le gars que tu as croisé tout à l'heure mais c'est juste un message amical."
"Tu serais sortie avec ce mec si tu ne m'avais pas connu ?"
"On s'en fout, franchement. Là, la question ne se pose pas."
"Ça veut dire oui. Et me connaître te prive d'une histoire qui aurait pu être le genre d'histoire dont tu rêves."
"Mais pas du tout !"
"C'est pas une question, c'est une constatation. Je ne devrais pas être ici. On ne devrait pas se connaître, j'aurais jamais du te montrer... qui j'étais..."

Il se lève et va pour attraper son casque pour le remettre et partir. Hors de question ! Je me jette sur l'objet, le balance dans un placard et me poste devant :

"Comme ça, tu ne peux pas partir."
"Tu ne peux pas me faire ça."
"Toi tu ne peux pas me faire ça. Tu ne peux pas repartir. Je veux être près de toi, peu importe tout ce que ça comporte. Je n'ai jamais autant ressenti l'envie d'être proche de quelqu'un comme ça."

Il fait un pas vers moi.

"C'est des conneries. Ça te passera."
"Arrête. Les moments que l'on a passés ensemble, c'est pas des conneries. Je n'ai jamais été autant moi-même qu'avec toi, je n'ai jamais ressenti autant de bonheur qu'à tes côtés..."

Il fait un nouveau pas vers moi.

"Du bonheur, carrément ?"
"Carrément. Et quand je ne suis pas avec toi, je pense à toi. Tout le temps."

Encore un pas. Il est maintenant juste devant moi, son visage est tellement proche du mien que je sens sa respiration sur ma peau. Ses yeux transpercent les miens. Tout mon corps est en alerte maximale et mon coeur est à deux doigts d'exploser.

"Tu ne devrais pas."
"Je peux rien y faire, je t'ai dans la peau maintenant."

Il approche encore plus son visage et ses lèvres frôlent les miennes. Il chuchote un « Moi aussi » contre ma bouche et mon corps se met à trembler. Sa main attrape soudain mon menton et il plaque ma tête contre le placard derrière moi, ses yeux sont toujours plantés dans les miens. Puis ses lèvres viennent se poser sur les miennes, enfin ! CHOC ELECTRIQUE DANS TOUT LE CORPS ! Mêlant douceur et fermeté, je savoure ce baiser incroyable. Avec passion, je lui rend son baiser et sa prise autour de moi se fait plus forte. Le temps s'arrête. Je n'ai aucune idée si ce sont des secondes ou des minutes qui défilent mais je voudrais que ce moment ne s'arrête jamais. À bout de souffle, nos lèvres s'éloignent quelques secondes et les siennes forment un sourire avant de reprendre la parole :

"Ça va être un calvaire d'être avec moi tu sais ?"
"Je suis pas mal dans mon genre aussi tu sais ?"
"T'as pas fait de malaise quand je t'ai embrassée, on progresse."
"Oh t'emballe pas trop vite, ça peut encore arriver !" (et le pire, c'est que je suis plutôt sérieuse, mon corps ne me répond plus pour le moment, tout peut arriver...)
"Je te ramasserais."
"C'est romantique comme discussion après un baiser."
"Sérieusement, ça va pas être simple."
"Je suis prête à vivre une histoire qui sort de l'ordinaire, je suis prête à essayer de vivre avec tes peurs et avec les miennes. Je ne sais pas ce que ça donnera, mais je veux essayer."
"Alors essayons."

Il sourit à nouveau avant de poser à nouveau ses lèvres sur les miennes. Mon corps entier est submergé de sensations, je ne veux plus jamais qu'il s'éloigne.

Purée, va falloir que je dorme un bon moment pour me remettre de tout ça...

Charme et Fêlures (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant