Chapitre 9 - Rendez-vous galant

173 12 3
                                    

Arrivée au restaurant, je suis la première. En même temps j'ai marché super vite du coup... Je m'installe à la table qui nous est réservée et commence à jeter un œil à la carte. Voilà mon beau brun qui arrive, il s'est fait beau aussi, il est magnifique. Il s'approche de moi :

"Tu es très jolie."
"Merci, toi aussi."

On commande à manger, à boire et on parle de tout et de rien. Je me rends compte que je connais peu de choses sur lui alors j'essaye d'en savoir plus. Il a une petite sœur et ses parents sont séparés. Il a également une grande famille avec beaucoup d'oncles et tantes et il me raconte l'ambiance animée et parfois houleuse de ses repas de famille. Il me fait rire. Mon cerveau est distrait par un bruit de moto. Je cherche des yeux l'origine du bruit et tombe sur la vision d'un motard, derrière la vitrine du restaurant, moteur tournant. L'homme porte son casque et je ne vois pas son visage. C'est lui ? Il est revenu ? Il me suit ? Je commence à prendre un coup de panique lorsque je vois une jeune fille avec 2 cartons de pizza monter à l'arrière de la moto avant qu'elle ne redémarre. Je me suis fait un gros film...

Mon brun a remarqué mon attitude étrange et suit mon regard :

"Ça ne va pas ?"
"Excuse moi, c'est... la moto... J'ai cru... Enfin rien, laisse tomber, tout va bien."

Il se moque de moi :

"T'as fait une de ces têtes ! T'as la phobie des motos ou quoi ?"
"Ha te moque pas ! Tu sais que ça existe en plus ?"
"La phobie des motos ?!"
"Oui oui. Je t'avais dit que je faisais partie d'un groupe avec des gens qui ont des phobies de toute sorte et une fois, j'ai rencontré un phobique des autoroutes. Alors c'était pas la moto en elle même mais si tu lui disais que le véhicule dans lequel il venait de s'installer était allé sur l'autoroute avant, il ne voulait plus l'approcher."
"Non mais t'es pas sérieuse ! Il ne pouvait jamais monter nulle part alors !"
"Ben oui, c'était bien le problème. Mais il a carrément avancé avec le temps. Je ne l'ai pas revu depuis un moment mais dans les dernières fois, il arrivait à monter dans une voiture et à aller jusqu'à l'entrée de l'autoroute avec. C'était chouette."
"Chouette ? J'aurais plutôt dit flippant..."
"Ben non, les gens que tu rencontres là bas sont impressionnants de volonté. Imagine toi faire face à ta plus grande peur ! En général, on l'évite juste autant qu'on peut mais eux ont décidé de changer les choses et de les affronter. Ça force le respect je trouve."
"Mais pourquoi tu vas là bas toi ? Enfin, si c'est pas indiscret."
"C'est juste que... Avec ma maladie, j'ai pas trop confiance en l'avenir et ça a gâché beaucoup de mes projets. Y a pas de groupes qui existent pour les gens comme moi, sauf un peu sur les réseaux sociaux, du coup, c'est une manière que j'ai trouvée pour me confronter à mes peurs et avancer malgré tout."
"Hum... Intéressant tout ça..."
"C'est à dire ?"
"Non rien, c'est juste que je n'avais pas idée que ça existait. Vous vous réunissez genre alcoolique anonyme ?"
"Haha oui, c'est un peu ça. On parle chacun de nos avancées et y a une thérapeute qui mène les discussions."
"OK, je vois."

La soirée continue et je suis bien. Il me flatte, me complimente et paye même l'addition. Je ne pensais pas que j'aurais pu vivre une belle soirée comme ça, je me sens chanceuse.

"Je te raccompagne ? Faudrait pas que tu nous fasses une nouvelle attaque si tu croises une moto !"
"Tssss, je t'ai déjà dit que tu n'étais vraiment pas sympa comme mec ?!"
"Haha... C'est pas ce que je lis dans tes yeux..."

Et il se rapproche de moi, plongeant son regard dans le mien.

"Je pense que ce que mes yeux essayent de te dire, c'est qu'ils ont un peu abusé du vin rouge surtout."

Et je me mets à loucher (volontairement, je précise), ce qui le fait éclater de rire.

"T'es vraiment folle. J'espère que t'as une réunion bientôt ! T'en as besoin là !"
"Han ! Tu vas les payer cher toutes ses moqueries !"

On rentre en rigolant et en continuant de se taquiner. Je vis un rêve, j'ai pas envie qu'il s'arrête. Je me sens bien, pas fatiguée, pas de migraine, pas de sensation bizarre. Je suis bien et je voudrais que ça dure toujours. En arrivant devant chez moi, je vois mon brun s'approcher de moi l'air déterminé. J'ai à peine le temps de sentir une vague de chaleur me monter dans le ventre qu'il a déjà attrapé mon visage pour y déposer le plus agréable des baisers... Mon cœur explose ! Quelle sensation divine ! Il me regarde droit dans les yeux :

"Je peux recommencer si tu veux."
"Oui."

Et nous nous embrassons à nouveau, un peu plus intensément encore avant qu'il ne reprenne la parole :

"Je vais y aller mais il y a une chose dont je voulais te parler avant. J'ai pas osé pendant le repas."
"Dis moi, y a pas de soucis !"

Je plane tellement que je ne vois rien qui pourrait me faire redescendre.

"C'est par rapport à mon projet de boulot. Y a un article qui va sortir pour présenter un peu les troubles du sommeil comme je t'en avais parlé, du coup, je voudrais juste te demander ton accord pour partager les infos que tu m'as données ?"
"Oui oui, OK. C'est bien, ça permettra peut être que ce soit un peu plus connu et que les malades soient mieux compris. OK."

Il m'embrasse pour me remercier.

"C'est pas tout... En fait, je dois faire une photo pour illustrer l'article et je ne savais pas trop quoi faire jusqu'à ce que tu me parles de tes réunions psy. Ce serait l'idéal de pouvoir..."
"Houla houla, doucement. C'est des réunions où les participants n'ont aucune envie de se retrouver dans un journal, tu peux oublier tout de suite !"
"Non mais on ne verrait pas leurs visages bien sûr. Je pourrais juste faire une photo de la ronde des personnes qui regarderaient toutes vers la thérapeute, on ne reconnaîtra personne, je te le promets. Mais ce serait la photo idéale..."

Il me prend dans ses bras et me fait tout un tas de petits bisous sur les joues.

"Tu crois que ce serait possible ? Que tu pourrais m'arranger ça ?"

Je fonds et acquiesce avant de l'embrasser une nouvelle fois et que l'on se dise au revoir. Je vais me coucher avec des cœurs plein la tête, je suis heureuse.

Charme et Fêlures (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant