Chapitre 15

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PDV Eleanor

Alors que l’on faisait la vaisselle après avoir dégusté un poulet tandoori exquis, mes pensées divaguent et je demande soudainement.

« Dis moi Cal, on est le combien ? »

« Le 3 je crois, pourquoi ? »

Oh non, j’avais passé une si bonne journée que pour la première fois en dix ans j’avais oublié ce jour de deuil.

« Oh, tu m’excuseras je vais passer la soirée dans ma chambre »

Il fait une drôle de tête mais n’insiste pas, je pose la dernière assiette dans le placard et je pars en direction de ma chambre.

Depuis mes 10 ans avec mon père nous allons chaque 3 décembre nous recueillir sur la tombe de maman mais cette année les affaires de mon père semblaient plus importantes et moi je n’ai même pas eu le temps d’y penser.

D’habitude, mon père me laisse un petit temps en tête à tête avec ma mère pour que je puisse lui parler sans oreilles indiscrètes mais aujourd’hui je vais devoir faire autrement. Je sors alors un cadre photo ou je figure avec ma maman de mon tiroir de bureau. C’était les jours heureux, je me souviens je devais avoir 8 ans et nous avions passé des vacances d’été sur la côté ouest du continent.

« Salut maman, je suis désolé de ne penser à toi que maintenant mais j’ai été occupée toute la journée avec des enfants adorable dans un orphelinat délabré près de Brooklyn. J’y suis allé avec mon nouvel ami : Caleb. Il est très sympa, au début ce n’était que de la charité mais je commence à l’apprécier en tant qu’ami. Papa n’était pas vraiment pour mais j’ai su imposer mon choix pour une des premières fois. Caleb me fait me découvrir, je veux dire c’est la première fois que je doute de mon orientation et je ne sais pas quoi faire, toi tu serais quoi me dire si tu étais là hein ? Je vais essayer pour faire quelque chose pour ces pauvres enfants tu sais ? Quelque chose qui te rendrais fière de moi j’espère… Tu me manques tellement maman… »

PDV Caleb

Je sors de la douche et j’entends à travers le son de la télévision des sanglots de l’autre côté de la porte d’Eleanor. Elle avait l’air de vouloir être seule mais ce n’est jamais bon de laisser une fille pleurer le soir je crois.

Je passe ma tête par la porte après avoir toqué et je la trouve en boule sur son lit en serrant dans ses bras quelque chose.

« Ela, tout va bien ? » Suis-je stupide ? Evidemment qu’elle ne va pas bien Cal.

Elle secoue la tête pour me répondre par la négative.

Je rentre dans la chambre et je me poste debout devant elle qui est toujours sur son lit.

« Je peux ? »

Elle hoche la tête. Je m’installe près et c’est dans un silence terrifiant qu’elle calma doucement ses sanglots tandis que je lui frotte le dos en essayant de la réconforter. Elle me tend un petit cadre photo où je peux voir une belle femme qui ressemble beaucoup à Ela qui a dans ses bras une enfant brune. La femme que j’imagine étant la mère de l’enfant la regarde attentivement d’un œil protecteur tandis que l’enfant souris au photographe de toutes ses dents.

« C’est toi et ta mère ? » J’étais sûr de la réponse mais je voulais commencer doucement la conversation.

« Oui, elle était belle non ? »

« Superbe, tu lui ressemble beaucoup. Pourquoi t’être soudainement enfermée tu n’as pas passé une bonne journée ? »

J’avais peur de sa réponse, je l’avais vu sourire toute la journée alors savait elle juste très bien faire bonne figure ? Jouait-elle un rôle avec moi aussi ?

« Non, justement Cal j’ai passé une si bonne journée que j’ai oublié l’anniversaire du deuil. Ca fait 10 ans aujourd’hui et je n’ai pas été capable d’y penser »

« Et c’est bien non ? Tu passes par-dessus ton malheur, tu as le droit d’être heureuse tu sais ? »

« Oui, tu as raison. Tu n’en a pas marre d’avoir toujours raison ? » Son sourire réapparait et ça ne peux pas me faire plus plaisir. « Tu veux bien me passer le paquet de mouchoir qui est dans mon tiroir ? »

Je m’avance vers son bureau qui est encore recouvert de ses affaires de cours. Elle a l’air tellement simple, comment peut elle aimer gérer ces entreprises qui exploitent tant de gens ?

J’ouvre doucement son tiroir, je n’ose pas faire de grands mouvements brusques, elle semble si frêle en ce moment. Je vois la boîte de mouchoir mais il y a par-dessus un petit carnet ouvert. Je le sors pour récupérer la boite mais le dessin dessus m’attire l’œil. Je me retourne vers Eleanor mais elle semble absorbée par son petit cadre.

Je le prends délicatement dans mes mains et je regarde de plus près le croquis. On dirait une robe de cérémonie, à porter sur des tapis rouges enfin j’imagine je n’en ai jamais vraiment vu. Je regarde la couverture du carnet qui est en cuir marron, il semble usé elle a du le balader partout. Je regarde alors les autres dessins sur les autres pages, je suis subjugué par son talent pour le dessin. Des chaussures, des robes ou même des bijoux, elle est vraiment douée.

Je me retourne complètement vers elle et elle semble perdue quand elle voit ce que j’ai entre les mains.

« Tu es terriblement douée, tu allais me cacher ce talent longtemps ? »

« Oh ça, c’est juste pour m’occuper, m’évader »

« Elea regarde moi cette robe, même moi ça me donne envie d’aller à des cérémonies. » Elle gloussa légèrement.

« Tu veux la voir ? »

« Quoi ? Tu fais aussi de la couture ? »

Elle hausse timidement les épaules et part vers son dressing.

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Enjoy, Msiviero xx

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