9. Hailey

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" Aimez et souffrez, espérez et contemplez. Malheur, hélas ! à qui n'aura aimer que des corps, des formes, des apparences ! La mort lui ôtera tout. Tâchez d'aimer des âmes, vous les retrouverez." Victor Hugo, Les Misérables.

Je m'ennuie. Bien sûr, je n'oserai jamais le prononcer à voix haute mais, il est vrai que, je m'ennuie mortellement depuis que le Centre cherche davantage un moyen de recruter de nouveaux prodiges plutôt que de nous torturer.

Je ne dirai pas que je regrette l'ancien temps mais les journées se font très, très longues lorsque vous n'avez vraiment rien à faire d'intéressant. Rien du tout.

-       Le Centre, ce n'est vraiment plus ce que c'était, grogne ma grande sœur après un long soupire.

  Elle a bien raison. Même Nina en a ras le bol d'attendre.

-       Arrête de te plaindre !

  Ah ! Voilà un peu d'action. Un petit duel verbal entre Enzo et Nina, cela faisait bien longtemps qu'ils ne s'étaient plus disputés.

  Je reste allongée dans ma prison de pierre pendant que les deux tourtereaux montent en pression. L'atmosphère commence déjà à se réchauffer grâce à la spécialité d'Enzo. Le Feu et l'Air, quoi de mieux pour ajouter un peu de piment à cet après-midi sans couleur et sans oppresseur.

-       Parker, si tu as une remarque de la même pertinence à faire, s'il te plait, retiens-toi.

-       Arrête de me provoquer Nina.

  Ça va barder.

-       Pourquoi ? Tu as peur de ne pas être à la hauteur ? Faut dire que, lorsqu'on s'est pissé dessus pendant deux ans à l'idée de revoir son ancienne copine, cela doit être légèrement frustrant de devoir quasiment cohabiter avec elle.

-       Putain mais qu'est-ce que tu cherches ? crache Enzo, désormais dehors dans sa cellule.

  Je les sens tous les deux sur le pied de guerre. Ils se tiennent debout, droit comme des piques, j'entends leur corps se raidir.

-       Moi ? Une vengeance personnelle, précise Nina sur un ton malicieux. Et toi ?

-       Je veux que tu me foutes la paix !

-       Oh, comme c'est dommage, ça n'arrivera jamais. Tu croyais réellement que tu allais te débarrasser de moi aussi facilement Parker ?  

  Un léger silence s'installe entre nous. Aria doit probablement écouter ce qu'il se passe au moins autant que moi, mais elle préfère rester muette et attendre le coup de grâce. Qui remportera cette manche ?

  Jusqu'à maintenant, Nina s'est toujours imposée de par son caractère destructeur mais, leur dernier éclat de voix remonte à deux mois plus tôt, les choses ont bien changé depuis.

  Ma grande sœur apprend à dominer son sentiment de haine en constante émanation autour de sa silhouette et Enzo s'endurcit face à sa nouvelle situation de prisonnier, devenant plus hargneux, plus direct, plus dangereux pour l'invulnérabilité de Nina.

-       Honnêtement, je n'ai jamais voulu me débarrasser de toi. J'aurais juste préféré que les choses prennent une tournure différente.

-       Fallait peut-être y penser avant de me considérer comme un putain de marché entre le Centre et toi !

-       Ce n'est pas comme cela que ça s'est passé et tu le sais très bien alors arrête avec tes conneries ! Tu m'emmerdes à ne jamais me laisser m'expliquer alors... Bordel !  Maintenant que j'ai pris le temps de faire le tri dans ce que je ressens en l'espace de deux mois, tu vas m'écouter attentivement ce que j'ai à dire et la fermer jusqu'au bout. T'as bien compris ?

FULLERTOWN - Domination (3) [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant