FULLERTOWN - Domination (3) [EN COURS]

19. Hailey

— T'attends quoi pour nous faire sortir ? grogne Nina alors que je compte mes respirations.

Oui, mon euphorie a laissé place à une certaine tension au sein de mes muscles. Je suis stressée, voire complètement morte de panique. Mais, honnêtement, qui ne le serait pas ? Nina ?Laissez-moi rire. Elle flippe au moins autant que moi, elle le cache seulement bien mieux. Quant à Enzo, son cerveau réfléchit à une telle vitesse qu'il me file la migraine. Pour ce qui est de Loan, il plane totalement, complètement à l'ouest le bonhomme.

Bien sûr, il est parfaitement conscient de ce qu'il se passe mais je crois qu'il est compliqué pour lui d'imaginer la situation en détail. Il enregistre mentalement les événements un par un, sans jamais se préoccuper de l'avenir. Tout ce qui compte à ses yeux, c'est l'instant présent. Dans sa tête, se presser représente une erreur que nous ne devons pas faire, et c'est pour cela que nous l'écoutons nous dire « pas maintenant » depuis presque vingt minutes.

— Pas maintenant, rétorque Lo.

Nina inspire dangereusement fort et je sens ses pouvoirs flotter autour de moi.

— Putain Nina, contrôle-toi !

Je viens de parler bien plus fort que je ne l'aurais souhaitée mais je déteste la sentir aussi dépendante de ses pulsions de prodiges. C'est beaucoup trop de pression sur mes épaules lorsqu'elle se comporte ainsi parce que chaque boulette de sa part devra être compensée par ma personne.

— Désolée, murmure ma grande sœur alors que je l'entends appuyer sa tête contre le plomb de sa porte.

Enzo soupire de nous voir toujours aussi agressive l'une avec l'autre, même si nos progrès d'entente familiale sont indéniables.

   Alors que plus personne ne s'attend à une réaction de mon oppresseur, ce dernier se dirige vers la porte de sortie du Hall E.

— Oh, Hulk !

Je fronce les sourcils alors que j'entends Loan continuer de parler.

— Oui, c'est à toi que je parle ! Viens m'aider à faire sortir Nina, elle est un peu dissipée !

Soudain, du bruit surgit de la prison adjacente à la mienne. Un cri de nerf, suivi d'une magnifique réplique dont seule ma grande sœur détient le secret.

— Bah oui gros sac, ramène toi ! Ça fait longtemps que je ne t'ai pas botté le cul !

Je retiens un rire sec alors que le gardien extérieur à notre Hall s'avance vers l'emplacement de Loan.

— Qu'est-ce qu'il y a numéro quatre ? crache le connard.

— Déjà, je m'appelle Loan. Ensuite, je t'ai demandé de m'aider à sortir Nina, pas de me faire une causette dont je n'ai pas envie.

Quel répondant !

— Tu ferais mieux de ne pas faire le malin avec moi, menace l'autre abruti.

Loan s'approche de lui à pas de loup, d'une telle manière qu'il paraitrait pratiquement inoffensif.

J'ai bien dit pratiquement.

— Sinon quoi ?

Un sourire victorieux plaqué sur le visage, Loan n'en finit plus de maximiser sa concentration sur le garde devant lui. Aucune trace de faiblesse ou de peur ne se dégage de lui. Il contrôle la situation et je n'en ai que plus de respect pour lui.