Chapitre 8

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Le lendemain, je me réveille avec la sensation de n'avoir jamais aussi bien dormi de toute ma vie. Peut-être est-ce grâce au corps qui m'a servi d'oreiller, ou bien peut-être grâce à cette chaleur qui émane du métamorphe qui m'a tenu bien au chaud, ou sa respiration qui m'a bercé tout le long de mon sommeil...

Ou parce que j'ai bien dormi, tout simplement.

À mon réveil, l'homme-loup à mes côtés est toujours endormi. Je me faufile en douce du lit en ne sachant pas si je dois me traiter d'idiote pour avoir laisser le métamorphe dormir avec moi ou si je dois me féliciter d'avoir réussi à mettre un homme aussi sexy dans mon lit - même si c'est juste pour y reposer. Je fouille dans les sacs que Natasha m'a apportés la veille, en extirpe une tenue, la brosse, du shampoing et du gel douche, et gagne la salle de bain afin de prendre une douche rapide avant d'attaquer la journée. Une fois ce rituel terminé, je descends dans la cuisine où sont réunis Drickes et deux hommes ainsi qu'une femme à qui je n'ai jamais été présentée.

-Bonjour. Bien dormi ? me salue le bêta en me voyant arriver.

Je m'installe à l'ilôt central où patientent gentillement de bonnes gaufres d'être mangées.

-Comme un bébé. je lui réponds en attrapant une assiette, prête à m'en mettre plein la pens.

-Je vois que Tobia ne te tourne pas encore autour, je devine alors qu'il dort toujours ? il constate, amusé.

Je me sens rosir sous l'oeillade entendu. Drickes sait que le loup a dormi dans mon lit et, bien que cela ne m'a pas dérangé au réveil, le fait que d'autres savent me gêne.

D'ailleurs, c'est bien la première nuit que je passe avec quelqu'un d'autre que mon chat depuis plusieurs années.

Je ne dis rien et entame mon assiette, évitant le regard malicieux du bêta qui s'y méprend clairement. Quand Natasha a lancé hier que la meute m'accorderait leur accord pour devenir la compagne de leur Alpha, j'ai pensé qu'elle délirait. Mais en voyant la réaction de Drickes, et les sourires vaguement amusés que j'apperçois sur les lèvres des autres, ces yeux rieurs, j'ai bien l'impression que tous ici s'attendent à ce que Tobia et moi flirtons.

Ce qui n'est certainement pas prêt d'arriver.

J'ai terminé mon assiette lorsque débarque l'homme-loup, agité. Je me lève alors, prête à calmer le loup s'il devient agressif. Mon mouvement attire son attention. Son regard brun se grippe au mien. Il fait un premier pas, hésitant, puis s'élance à toute vitesse vers moi. J'ai alors la désagréable sensation d'être une proie, d'être le mignon petit lapin pendant que lui est, eh bien le loup qu'il est déjà dans la réalité. Mais à la place de recevoir des coups de griffes ou de crocs, ce sont des lèvres, chaudes et soyeuses, qui rencontrent alors les miennes avec fougue. Pendant que ses bras chauds m'encerclent la taille, je ne sais plus si je dois me débattre ou me laisser aller.

Ouais, je crois bien que mon cerveau vient de griller.

Mais chaque chose a une fin, ce moment magique le prend lorsque le loup s'écarte et que je finis alors par rencontrer ses deux billes chocolats qui me fixent et...

Des billes chocolats. Pas rouge. Ni même un léger reflet écarlate.

-Merci. Merci. Merci infiniment. ne cesse t-il de répeter.

J'ouvre la bouche et la referme, comme un poisson hors de l'eau.

-Euh, Tobia ?

-Oui.

Autour de nous, les autres métamorphes nous regardent, incrédules. Je ne suis pas sûre qu'ils puissent voir ce que moi je vois. Des yeux bruns qui ne reflétent ni animosité ni folie.

AliénéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant