Dolores Ombrage Remplacée ?

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Nolwen toqua à sa fenêtre et Aidan lui ouvrit. En décachetant la lettre, le jeune homme reconnut l'écriture de son professeur de Métamorphose. Il avait commencé à échanger avec elle depuis le début du mois de juillet, et ils avaient continué. Au départ, Minerva McGonagall voulait prendre des nouvelles du garçon car elle avait peur qu'avec sa maladie, il ne soit trop affaibli. Puis elle avait poursuivi, pour "lui donner des conseils", mais surtout car il lui manquait. Elle n'avait jamais eu d'enfant, et pourtant, elle aurait aimé en avoir, alors pour elle, c'est un peu comme l'enfant qu'elle aurait choisi. Si elle avait eu un fils, elle aurait aimé qu'il lui ressemble. L'enfant était courageux, puissant, même s'il n'en a pas conscience, et modeste, ce qui manque à beaucoup d'élèves de son âge, du point de vue de la vieille dame. Alors, elle lui écrivait, pour le conseiller et prendre de ses nouvelles. Et le jeune lui répondait. Lui aussi c'était attachée à elle, un peu comme à une tante, et savoir comment va-t-elle lui fait plaisir. Il ouvrit la missive et commença sa lecture :

Bonjour Aidan,

Comment vas-tu ? Je suis désolée de t'écrire une lettre aussi courte mais je n'ai pas beaucoup de temps. Reste sur tes gardes, c'est très important. Le Ministère est en train de manigancer quelque chose et j'essaie de savoir quoi, mais pour l'instant, je n'y parviens pas. Je pense qu'ils vont essayer de te surveiller de plus près, mais je ne vois pas comment ils pourraient s'y prendre. Le seul moyen que je vois, ce serait qu'ils introduisent un espion à Poudlard, mais ne t'inquiète pas à ce sujet, je fais très attention pendant mes recrutements. Méfie-toi cependant des élèves - pas de tes amis forcément. Certains donneraient cher pour te voir à Azkaban. Je te tiens au courant dès que j'en sais plus.

Bien à toi,

Minerva

P.S : Continues de m'informer de tes rendez-vous hebdomadaires à Ste-Mangouste.

Ça n'augurait rien de bon, il en avait conscience. Il essaya de se rassurer : il maîtrise ses pouvoirs et sa transformation, donc tant qu'il n'en fait pas usage à mauvais escient, il n'a rien à craindre. À cette pensée, un accès de culpabilité lui étreignit la gorge. Une fois, il avait utilisé son don de la mauvaise façon. Leia Dolohov. Il l'avait tué, et consciemment. Son professeur et ses amis avaient beau lui répéter qu'il avait aidé, et peut-être même sauvé la communauté magique, il avait tué quelqu'un. Ils lui disent "c'est une meurtrière, tu as fait en sorte que ses crimes prennent fin, tu as bien agi", mais un meurtre reste un meurtre. Et ses mains sont tâchées, de façon indélébile. Onze ans et demi seulement, et déjà assassin. Et pourtant, il ne regrette pas. C'était elle ou Lind. Il a choisi son amie, sans hésiter. Mais maintenant, il doit porter seul le poids de la culpabilité. Il ne peut même pas en discuter avec ses parents car ils ignorent que leur fils est un Créamagus, tout comme ils n'ont pas eu connaissance de l'assassinat produit par celui-ci. Quant à l'écrire dans une lettre, il n'y arrivait pas, il faisait un blocage. Peut-être abordera-t-il le sujet avec McGonagall à la rentrée. Il ignore pourquoi, mais il a le sentiment qu'elle seule peut comprendre ce qu'il ressent. Sûrement parce que c'est bien le cas.

~~~

Il fût interrompu dans le cours ses pensées par son père qui l'appelait depuis le rez-de-chaussée :

- Aidan, c'est l'heure.

Il descendit dans le salon où l'attendaient ses deux parents. Sa mère lui désigna une vieille chaussette et lui dit :

- On te rejoint en transplanant après.

Il prit le Portoloin et quelques secondes plus tard, il retrouva ses parents au milieu du Chemin de Traverse.

L'Élu n'est pas celui que l'on croyait être - La Prophétie (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant