L'Élu n'est pas celui que l'on croyait être - La Prophétie (terminée)

La Dernière Intersection Accomplie

Le lendemain Aidan et Teddy se levèrent de bonne humeur, tous deux enchantés d'être de retour à Poudlard. Pour l'un, ça signifiait retrouver ses amis et ses entraînements avec son professeur, et pour le second, ça lui permettait simplement de tenir son chagrin à distance. En effet, il y ressentait moins l'absence de son parrain, et ses journées bien remplies ne lui laissaient que très peu de temps pour y songer. Plus que la nuit, pour être exact. Alors, il prenait des potions de sommeil, qu'il s'était fait prescrire au début des vacances. Malgré tout, il arrivait à y penser quelques minutes dans la journée, et ces quelques minutes étaient généralement très humides. Mais ce matin, ils étaient tous deux heureux, loin de leurs problèmes qui ne referont surface que plus tard. Pour l'instant, la perspective de pouvoir revoir Flish ce soir, ou dans le pire des cas, ce week-end, les réjouissait. Une fois prêts, ils rejoignirent Lind et Hannah, un grand sourire accroché aux lèvres.

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Installés dans la Grande Salle autour de leur petit déjeuner, les élèves discutaient tranquillement tandis que le directeur de leur maison leur distribuait leurs emplois du temps. À la vue de celui-ci, l'enthousiasme des deux garçons fût quelque peu refroidi. Le professeur Ol'Pain trouverait forcément un moyen de leur pourrir leur journée, avec une interrogation sur tout le programme de l'année dernière, par exemple. Restait leur visite à Flish pour leur remonter le moral. Malheureusement, il en fût décidé autrement. Les hiboux postaux entrèrent dans la Grande Salle et distribuèrent aux élèves leur courrier. Depuis l'évasion de Dolohov il y a presque un an, la quasi-totalité des élèves se faisaient livrer la Gazette du Sorcier. Les quatre amis avaient décidé de prendre un seul abonnement pour eux afin de faire des économies, car quatre journaux identiques auraient été parfaitement inutiles. Les premiers élèves et professeurs commençaient à décrocher leur quotidien de la patte de leur hibou quand un bruit de verre qui se casse se fit entendre en provenance de la table des enseignants. Tous les regards convergèrent vers le professeur Goldstein qui avait le teint livide et tenait déjà son exemplaire du journal dans ses mains, les yeux écarquillés devant l'accroche.

- Que se passe-t-il, professeur ? l'interrogea McGonagall.

- Regardez la Une Minerva. Ils ont retrouvé Potter. Mort.

Un murmure traversa la salle. « Potter, mort ? », « comment est-ce possible ? » « Harry Potter ? ».

Anthony Goldstein n'arrivait pas à y croire non plus. Celui qui lui avait enseigné la Défense contre les Forces du Mal sous Ombrage, celui qui avait survécu à Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom un nombre incalculable de fois, mort ? Parti ? Il n'arrivait pas à envisager cette possibilité. Il n'avait jamais été vraiment proche de lui, mais il savait que c'était une personne formidable, et il est beaucoup plus touché par sa mort qu'il ne l'aurait cru. Mais après tout, personne n'est immortel.

Pendant qu'il se perdait dans ses souvenirs concernant le défunt, la nouvelle commençait à arriver jusqu'au cerveau de Teddy. Une fois celle-ci comprise les larmes le submergèrent et il quitta la salle précipitamment. Le jeune homme était à bout, il avait l'impression d'être orphelin une seconde fois. Il était très lié à Harry, et il avait encore espoir de le retrouver vivant. Pourquoi lui ? Pour une fois, le célèbre Harry Potter n'avait pas cherché les ennuis, mais ceux-ci étaient tout de même venus à lui. Le métamorphomage pensa aussi à Ginny, James, Albus et Lily. Leur tristesse et leur désarroi égalait sûrement les siens. Et la pauvre Lily, elle ne comprenait déjà pas pourquoi son père n'était pas là, elle doit être complètement perdue. Ils lui avaient promis, à cette petite de deux ans et demi, que son père reviendrait bientôt. Comment dire à une enfant de cet âge que son père venait de se faire assassiner ? Trop de questions dont le jeune garçon ne voulait pas s'occuper tout de suite, alors il les refoula, et en haut de la Tour d'Astronomie, il laissa libre cours à ses pleurs.