13 | ACSENSION

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À CHAQUE MARCHE, j'ai peur de tomber. Mes bras donnent ce qu'ils peuvent pour porter le cadis, Kana dedans, Sasaki tout derrière. Si je tombe, nous tombons tous.

Sasaki à bloqué la porte au cas où, elle était tellement abîmée qu'elle ne se fermait plus. C'est la première fois que je monte un escalier aussi long, à chaque marche, j'ai l'impression d'être plus lourde le pas suivant.

Tout en bas, c'est le vide. Enfin, c'est l'eau. Une eau croupie, puante. Celle dans laquelle Kana baignait aurait pu servir de piscine municipale pensant que celle-là, pourri nos vêtements de l'affreuse humidité. Les escaliers sont si étroits que si l'on trébuche, il n'y a aucune chance de survie.

Je tire toujours un peu plus fort le cadis pour alléger la prise de Sasaki.

— Il y a combien de marches ? me demande-t-il.

Je soupire. Tire à nouveau sur le cadis pour le faire avancer, puis répond :

— Qu'est-ce que j'en sais ? On est pas loin du troisième étage si tu veux savoir.

J'arrive à discerner un rayon de lumière, au bout de cet enfer. Mais il est si haut qu'on ne peut qu'à peine le voir. La porte d'accès elle, est complètement visible.

Quand nous arrivons à cet étage, J'ouvre la porte d'un grand coup de pied et Sasaki s'allonge sur le sol. Épuisée, je me laisse aussi glisser sur le sol gelé. Cette partie du centre commercial n'a jamais été inondé, pourtant l'odeur de vase s'est imprégnée dans tout les murs et l'humidité nous attrape la gorge.

L'étage est sombre mais les lumières d'urgences marchent encore cette fois.

Je ne sais pas quand est-ce que nous pourrons repartir, encore moins où nous trouverons tout en haut. Je ferme les yeux, l'air humide du bâtiment est difficilement supportable, je me sens sale, couverte par la vase qui à force de coller à mes vêtements, me démange de la nuque aux mollets. Je meurs d'envie de me changer et brûler ce maudit Yukata. Je meurs d'envie de me décrasser dans un bain rempli de bulle, de me frotter les bras jusqu'à-ce qu'ils deviennent rouge et que toute l'odeur disparaisse de ma mémoire.

— Sasaki, tu as pris des vêtements de rechanges avec toi ?

Pas de réponse. Sasaki est allongé près du cadis, son sac lui sert de repose-tête.

J'insiste :

— Eh, passe moi le sac Sasaki ! Je veux voir un truc.

Toujours aucune réponse, enfin si, c'est Kana qui chuchote :

— Il dort !

Je grogne, moi aussi j'aimerais m'endormir ! Mes bras sont douloureux et le yukata n'est pas franchement confortable, pareil pour les sandales. Ces vêtements me privent d'oxygène, en plus de me donner chaud. Kana m'imite, les portant sa tête, elle souffle jusqu'à-ce que l'air ai quitté tout ses poumons. Elle meurt d'envie de sortir, sa queue enclavée dans le cadis à besoin de respirer. Quelques-fois même, elle tente de sortir par elle même en utilisant des bras pour se projeter, mais épuisée, elle finit à chaque fois par abandonner. Je suis fatiguée, si fatiguée que j'hésite bien une minute avant de me lever pour trouver un point d'eau tranquille et assez large pour Kana.

Dans les multiples rayons du centre commercial, je suis surprise de voir à quel point l'endroit est resté tel quel. Des souvenirs presque intactes me reviennent parfaitement : balades amusantes avec mon père, été ou hiver, le centre commercial avait toujours l'air différent. Si ma mémoire ne défaille pas encore, je crois bien que chaque zone possèdent une grande fontaine dans laquelle des carpes étaient gardées.

ALGUEMOUREUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant