Il y avait évidemment une autre personne que cette guerre silencieuse perturbait.
Meldann n'avait pu s'empêcher de remarquer un changement d'attitude chez Aaron. En premier lieu, elle n'avait pas compris ce qui avait provoqué celui-ci.
Aaron, quoique déjà assez silencieux, lui adressait beaucoup plus rarement la parole. Lorsqu'elle lui posait des questions comme à son habitude, il ne semblait même pas l'entendre. Aaron paraissait autre part, concentré sur une certaine chose en permanence. Elle le trouvait stressé, bien plus que d'autres jours.Elle avait tenté de comprendre si cela venait d'elle, ou si elle avait fait une quelconque chose qui puisse le perturber autant. Elle l'aurait touché sans le vouloir ?
Si c'était le cas, elle s'en serait souvenue, elle aussi.
Alors, l'aurait-elle blessé par ses mots vifs ?
Cela faisait pourtant plusieurs mois qu'elle parlait à Aaron de façon crue, elle ne pouvait pas s'imaginer qu'un choc puisse arriver après tant de temps à lui parler rudement.Elle s'était alors également demandé si elle avait failli à son travail, laissant une personne entrer en contact avec Aaron sous sa surveillance. Mais d'aussi loin qu'elle ne pouvait se le rappeler, ça n'était pas arrivé. C'était simple : personne ne s'approchait d'eux, de leur table, de leur lieu. Elle y veillait, et comptait y veiller dans le futur.
Elle prendrait soin d'Aaron, cet homme qu'elle voyait rempli de fausse confiance et vide de courage. Elle allait le protéger, qu'il le veuille ou non. Un instinct maternel très protecteur l'incitait à prendre soin d'Aaron, qu'elle prenait en pitié sans le réaliser.De son côté, Aaron n'avait pas autant de considération pour Meldann. Il la considérait uniquement comme un outil, une protectrice aux horaires de fonctionnaire, à qui il n'avait rien demandé par dessus tout. Il lui arrivait même d'être agacé par son comportement, ne comprenant pas pourquoi elle prenait ce rôle autant à cœur sans qu'il n'en ait exprimé le besoin. Il ne la voyait que quelques heures en semaine, et ne comprenait pas comment elle pouvait se sentir si proche de lui. Cependant il la tolérait, se disant qu'elle lui apportait un répit temporaire.
En ayant fouillé un certain moment dans ses pensées, elle ne voyait qu'un seul problème.
Ce James. Ce gars qui était arrivé lorsqu'elle n'était pas présente. Il avait bien trouvé son jour lui.
Elle regrettait déjà d'avoir dû s'absenter précisément ce jour.
Elle avait déjà essayé de savoir ce qu'il s'était passé, mais les bons à rien de cette option lui avaient seulement indiqué qu'il s'était assit à côté d'Aaron. Rien d'autre. Pas une bribe de conversation entendue, pas plus de détails.Lorsqu'il était question d'écouter les potins de leurs professeurs en salle de repos, d'obtenir le nom de la fille à la chemise bleue qui était passée devant la salle de cours, ou bien même de savoir quelles réponses marquer sur son doigt pour le prochain contrôle, ces idiots-là savaient tout.
Mais ce jour-ci, rien n'avait été retenu en détail. Prenant son rôle très sérieusement, elle avait dû demander à un responsable de pédagogie pour savoir qu'Aaron avait fait un passage à l'infirmerie. C'était en partie ce comportement d'obsession dans la protection qui venait à irriter Aaron quelques fois.Il utilisait cette infirmerie lorsqu'il voulait être calme, loin des autres. Mais pour Meldann, il semblait aller mieux récemment, ne se rendant dans cette salle froide que très rarement. Alors s'il y était retourné, ce devait bien être la faute de James. Depuis le début, et bien qu'il n'ait débarqué que récemment, James lui faisait une impression étrange. Il portait constamment un sourire mauvais, comme s'il préparait un sale coup pouvant tomber à tout moment. Mais ce qu'elle avait remarqué également, c'était cette fixette qu'il semblait avoir sur son ami.
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forbidden touch
Romance« Recule. J'ai dit, RECULE ! » ※ Aaron ne le supporte pas. Ça le brûle. Il en est terrifié et il ne veut plus y refaire face. Il a peur du contact physique.