#1/ Une soirée calme

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Château du bataillon d'exploration (Mur Rose) : Minuit, mois de Novembre
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PDV Livaï :

Pendant que je marchais dans les couloirs sombres et peu éclairés du château, une porte que je connaissais très bien était entre ouverte. Une légère lumière se faisait apercevoir. Je marchais simplement pour me vider l'esprit mais instinctivement ma conscience m'avait guidé à cette porte. J'avais l'habitude d'aller rendre visite à Erwin le soir. Nous ne parlions pas forcément mais je ressentais le besoin d'être à ses côtés. Nous restions simplement l'un à coté de l'autre, profitant du calme apaisant que nous offrait la nuit. Au fil du temps, je commençais à venir pour une tout autre raison : mon amour. Parce que oui, je l'aimais. Depuis ce jour dans les bas-fonds, tout avait changé dans ma vie. Erwin m'avait offert quelque chose que personne d'autre n'aurait pu m'offrir : un but dans ma vie. L'époque où j'éprouvais une haine envers lui et voulais l'assassiner moi-même me paraissais désormais lointaine. Après la mort de mes amis, je m'étais juré de le protéger coûte que coûte, parce que je croyais en ses idées. Je l'ai alors laissé me guider. J'avais acquis une confiance aveugle en lui telle que même lorsque je n'étais pas d'accord avec lui, je le suivais dans ses plans, parfois tous plus foireux les uns que les autres. Je n'osais évidement jamais lui avouer ce que je ressentais. J'avais bien trop peur de l'effrayer et de perdre la relation que nous avions.

Je m'approchais de la porte petit à petit, mes pas raisonnaient dans le couloir vide. Une fois devant la porte, je me suis permis d'entrer sans frapper, comme toujours. Erwin était sur son lit où de la paperasse était étalée partout autour de lui. Il lui arrivait souvent de travailler tard le soir. Il ne se ménageait pas assez, je lui avais pourtant dit plusieurs fois. J'ai refermé la porte puis me suis adossé contre celle-ci, les bras croisés. J'allais lui remonter les bretelles quand il m'a dit :

- Dis moi, ça fait combien de temps que je dois te rappeler de frapper avant d'entrer ?

- Depuis quelques années, et tu risque de devoir te répéter encore longtemps.

Il a soupiré, comme il le faisait souvent.

- Viens t'assoir.

Il a rassemblé ses feuilles pour former un tas, puis les a posé sur la table de chevet à côté de lui. Sa main tapotait le matelas, signe d'invitation à m'assoir à coté de lui. Je me suis exécuté puis me suis adossé à la tête de lit. Nous étions l'un à coté de l'autre, sans dire quoi que ce soit. J'ai posé ma tête contre la planche de bois derrière moi puis j'ai fermé les yeux en lâchant un soupir. Je ressentais la présence d'Erwin à mes côtés, c'était apaisant ; bien plus que le calme qui régnait dans cette pièce. Il a soudainement brisé ce silence, me faisant légèrement sursauter :

- Comment est-ce que tu vas ?

- Comme tout les jours. Tu le sais non ?

- Oui...

- Toi, ça va ?

- Oui... ça va.

Même les yeux fermés je ressentais dans le ton de sa voix que ça n'allait pas fort. Et en plus il osait me dire ça en souriant ? Il savait pourtant qu'à moi il ne pouvait rien cacher avec un sourire ridicule.

- Je vois bien que ça va pas. Pourquoi tu me mens ?

- Tu as raison, je ne peux décidément rien te cacher... Je repensais simplement à mon père. Tout ce que je veux c'est confirmer ses théories. Celles qui l'ont tué. Mais peut-être que c'est le même destin qui m'attend.

Amour ou désespoir ? [Eruri] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant