.5 jours après.

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10 heures 12 minutes

Tout est blanc dans la pièce, les draps, les murs, les nuages derrière la fenêtre... Même mon visage doit avoir un air livide. J'en suis certain.

J'ai mal partout, je crois que tous mes membres sont devenus du coton tant les bouger semble difficile. En fait, je ne les sens pas vraiment non plus.

Mes paupières entrouvertes arrivent à peine à maintenir un champs de vision à peu près stable. Je me suis concentré comme je l'ai pu, mais tout se brouille à peine je cligne des yeux, comme une grosse tâche floue. Uniforme. Monochrome. Du blanc, partout.

La douleur parcoure mes veines, un feu ardent, brûlant chaque parcelle de ma peau, sans merci, s'attaquant aux peu de forces qu'il me reste.

Ma tête dodeline de gauche à droite, lourde, elle s'enfonce de plus en plus dans l'oreiller. Mon cou fait des siennes, mais je suis presque sûr qu'il n'est pas abîmé. Juste engourdi. Mon corps entier est engourdi, de la tête aux pieds des fourmillements envahissent mes muscles, les poussent à bouger. Et puis, comme un dernier effort, le dernier souffle d'un mourant, un spasme s'est attaqué à mes poumons. Je me suis redressé. Assis sur le matelas, je fixe droit devant moi, c'est net. Très net. Peut-être trop net. Et moins blanc que ce que j'aurais pu croire.

Je suis dans une chambre d'hôpital. Je ne suis pas complètement remis, mais de ça, j'en suis sûr. Qu'est-ce que je fais là ? Hein ? Mon rythme cardiaque s'accélère terriblement, et les "bip" incessants de la machine ont fait de même, martelant mon esprit. Ah ! Arrêtez ça ! Ils résonnent dans ma tête, des écho lointains, j'ai posé mes mains sur mes tempes, et ai appuyé, de plus en plus, juste pour les faire sortir. Arrêtez. Arrêtez ! ARRÊTEZ ! PUTAIN !

Je veux crier mais ma voix s'est étranglée dans ma gorge. Je n'y arrive pas. Mes ongles s'enfoncent dans ma peau, et j'ai senti des larmes couler sur mes joues. Je pleure. De plus en plus. Ma poitrine grossit comme si elle cherchait à exploser. L'air ne me manque pas, je ne crois pas, mais à chaque inspiration une douleur lancinante attrape ma trachée et tente de la détruire.

L'air ne me manque pas, mais je me sens mourir.

Je suis presque certain que je pleure de nerfs. La douleur physique n'a rien à voir avec ce qu'il se passe dans ma tête. Elle est si simple comparée à ce qu'il se passe dans ma tête. Je ne comprends rien, ne me rappelle pas, et c'est la pire chose que j'ai pu ressentir jusqu'ici. Je crois, parce que je ne me rappelle pas vraiment de ce que j'ai déjà vécu jusqu'ici.

Des bras m'ont encerclé et me tiré contre ce que j'ai pu supposer être un torse. Sa chaleur se répand en moi, une vague sur ma peau qui hérisse.

- J'ai mal... ai-je murmuré entre deux sanglots. J'ai mal...

- On sait. Respire, Aka... les médecins arrivent.

C'est la voix de Kenma. Je la connait bien. Et je suis presque sûr que Kuroo est celui qui me serre contre lui. Ils sont toujours ensemble de toute manière. Je me souviens d'eux, mais pas de moi.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? j'articule comme je le peux, la gorge douloureuse, le visage inondé.

Ils ne m'ont pas répondu. Pire : ils ont eu des airs dépités.

Et ça a été l'une des raisons qui m'a dit que je dois continuer à pleurer. Je me suis surpris moi-même de toujours savoir comment pleurer.

La porte de la chambre s'est ouverte à la volée et des hommes en blanc sont entrés, rapidement. Tout s'est passé si vite... Kuroo et Kenma se sont éloignés de moi, et ma vision s'est floutée alors que l'on s'agite tout autour de moi, de mon corps. Je me suis senti happé par le vide, et mon crâne a violemment rencontré l'oreiller.

Mes yeux se ferment doucement, comme si je m'endormais.

À nos souvenirs manqués... (Bokuto x Akaashi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant