13 heures 56 minutes
Cher journal (avec les photos de Akaashi à l'intérieur de toi tu mérites de retrouver ce titre de "cher"). Aujourd'hui, Akaashi n'avait pas l'air dans son assiette, et ça m'a fait mal au coeur :(
Alors pour remédier à ça, je lui ai envoyé un message lui disant de me rejoindre en ville, sur la place. C'était un endroit magnifique pour parler. J'aimais lui parler.
Je pouvais, si besoin, attendre une heure dans le froid de la nuit, le temps qu'il voit mon message (n'étant même pas sûr qu'il voit mon message). Juste pour lui parler. Je l'aimais assez pour ça. Je me demandais, en attendant du coup, si lui aussi pouvait patienter une heure dans le froid et le noir pour moi.
Il était arrivé au loin, les mains dans les poches, une écharpe remontée sur son nez. Même sans le voir correctement, je le reconnaissais. Il avait quelque chose, quand il marchait, qui se démarquait des autres. J'aimais ça aussi, ça lui allait bien.
Il m'avait salué, en marmonnant dans son écharpe, et on était allés s'asseoir sur un banc en bois encore humide (malheureusement). En me fixant droit dans les yeux Akaashi m'a demandé ce que je voulais, si il y avait un problème. Je lui ai alors retourné la question. Il a arrêté tout mouvement, et m'a fixé. Comme si je venais d'insulter son cochon d'inde (il n'avait pas de cochon d'inde, mais j'étais persuadé qu'il aurait tiré cette tête là s'il en avait eu un).
Akaashi a feint ne pas voir de quoi je parlais, mais je ne suis pas né de la dernière pluie hehe !
Bon, je devais avouer que force était de constater : la seule chose que j'eus récolter avec mon entêtement fut un sourire de sa part. Mais ne te méprends pas, carnet. C'était déjà beaucoup !
Et c'était beau, et c'était bien.
"J'avais eu un nouveau coup de pompe aujourd'hui, l'hiver se rapprochait à grands pas et je savais que cette période signifiait que j'allais réapprendre à vivre avec des difficultés. Je savais aussi que ça n'allait duré que quelques mois, que ça allait passer et repartir. Je le savais bien, tout ça. Mais chaque année, ça semblait se compliquer de plus en plus. Ce sentiment de ne pas vouloir se lever de son lit, de se dire que c'est mieux de rester allongé. Et que, de toutes façons, ça ne sert à rien.
C'était encore l'un de ces soirs où rien n'allait.
J'aurais pu rester là, du haut de mes seize ans, à me morfondre comme je le faisais habituellement, et honnêtement c'était ce que j'avais prévu. Mais tu en avais décidé autrement. Tu en décidais toujours autrement. C'était ta marque de fabrique. Tu étais différent des autres ce jour-là, je le savais ça aussi, tu venais de m'envoyer un message. Bokuto, tu voulais qu'on se voie.
Alors on s'est vus.
J'avais enfilé une écharpe, un manteau, mes Dr Martens, et je m'étais retrouvé là, sur le pas de ma porte. Mon estomac se tordait, je frissonnais, j'avais peur d'y aller.
En fait non, je n'avais pas peur, j'étais excité. Je voulais te voir.
Tu m'avais dit qu'on se retrouverait sur la place, juste nous deux. Et c'était beau, et c'était bien. Je ne savais pas ce que tu avais prévu pour nous, mais peu importait, tant que je te voyais (même si, je ne l'admettrais jamais).
Mes jambes me réclamaient de courir, le plus vite possible, jusqu'à ce que je sois paralysé, tout seul, dans le froid, s'il le fallait. Jusqu'à ce qu'elles ne puissent plus jamais marcher. Pour cinq minutes de plus avec toi. Mais je ne pouvais pas, parce que tu comprendrais sinon : tu comprendrais que tu comptes beaucoup plus pour moi que tu ne le devrais.
Je t'avais aperçu au loin, mais toi, tu ne m'avais pas remarqué. Ce n'était pas étonnant, on me remarquait rarement. Mais toi... tu étais le seul qu'on pouvait voir.
Et pourtant, alors que je m'efforçais de cacher les rougeurs de mes joues sous mon écharpe, une chaleur semblait se rependre allégrement sur ma peau, la recouvrait, délicatement. C'était toi, bien entendu. Ton regard sur moi. Sous le lampadaire on ne voyait que toi, tu prenais tout l'espace, à chaque battement de cils le temps s'arrêtait. C'était l'une des choses que je préférais chez toi.
Je m'étais approché de toi, et j'avais marmonné dans mon écharpe quelque chose pour te saluer, mais qui voulait tout et ne rien dire à la fois. Je n'osais plus parler lorsque tu étais devant moi, je devenais muet, fixais le vide, en essayant de ne pas laisser ma respiration s'emballer. Mais quand le temps d'hiver devenait glacé, la vapeur s'envolait et, alors, il était difficile de tout contrôler.
- On va s'asseoir là-bas ? tu m'avais demandé en pointant un banc.
Je savais qu'il était humide : nous étions en hiver, il était en bois.
Mais j'avais répondu que oui, je voulais bien.
Sans surprise, toi qui avais un manteau court, t'étais retrouvé avec le pantalon mouillé, et tu avais râlé. Ce n'était pas gênant que tu râles, ça me permettait de t'entendre un peu plus fort.
- Pourquoi ? demandai-je tout bas, ma voix enrouée.
- Mais parce que là ! Merde, ça me saoule ! J'suis détrempé maintenant !
- Nan, pas pourquoi tu voudrais ... faire des choses à la mère de ce banc, mais pourquoi tu m'as appelé ? Quelque chose ne va pas ?
Il avait abandonné son sourire pour un air grave. Nous allions p a r l e r.
- Ah ça... Je te retourne la question. T'as pas l'air dans ton assiette.
- Non. Tout va bien.
C'est juste l'hiver."

VOUS LISEZ
À nos souvenirs manqués... (Bokuto x Akaashi)
FanfictionJe ne me souviens plus de toi. Je ne me souviens plus de grand chose à vrai dire... Il paraît qu'on était bien tous les deux. Que j'étais heureux. Dis moi, Bokuto. L'étais-je ? Fanfiction dédiée à Ray, best guy, qui m'a demandé une fanfic triste et...