10 heures 10 minutes
C'était un de ces jours d'Automne, où il faisait un peu plus chaud que les précédents, comme si la nature se réveillait en pleine nuit pour se rendormir ensuite.
Akaashi a dit que ma métaphore était mauvaise, mais je ne suis pas d'accord. Je l'aime bien, moi, ma comparaison !
Oui, parce que j'étais encore avec Akaashi aujourd'hui. Je suis allé le chercher devant sa salle de classe. Il me dit que ça le gêne, mais je sais que ça lui fait plaisir quand je viens le voir comme ça ! Il est tout seul sinon, et personne n'aime être seul... enfin, TOUT LE TEMPS tout seul. Quand il m'a vu, il s'est approché et il m'a souri. J'avais l'impression que j'étais CELUI qui arrivait à obtenir ses sourires. J'aimais bien cette idée !
On a décidé d'aller s'allonger sur la pelouse, celle dans la cour du lycée. On a sauté le repas, mais peu importe (il dit tout le temps "peu importe", j'ai remarqué). Ce garçon était encore plus beau avec le soleil qui éclairait sa peau. Avec sa peau halée et les reflets, il semblait être fait de marbre, comme une statue grecque. Il osait dire qu'il n'était pas plus beau qu'un autre. Ahah, ça me prouvait bien qu'il avait mauvais goût et que ma métaphore du début était très bien >:)
Il s'était étendu sur l'herbe encore difficilement verte et avait posé son avant bras sur ses yeux, pour les protéger du soleil. Je ne voulais pas qu'il dorme, parce que ça voulait dire qu'il ne portait pas vraiment d'importance aux moments que je passais avec lui. Mais c'était Akaashi, et je ne le changerai probablement pas. Alors je m'étais allongé à côté de lui...
Il est beau quand il dort.
Je m'en doutais, bien entendu, mais je pouvais le confirmer maintenant.
Il me plaisait bien !
Peut-être même un peu trop...
"Les cours devenaient de plus en plus soporifiques et je savais que j'avais beau lutter, mes yeux étaient plus puissants que ma raison. S'ils voulaient se fermer, ils allaient se fermer. Si je savais correctement lire l'heure, il ne restait que cinq minutes avant que la cloche sonne. Est-ce que vous vous étiez déjà rendu compte que le temps passait étrangement vite quand vous comptiez en même temps que la trotteuse ? Parce que moi oui, et je vous jure que ce fût la seule raison pour laquelle j'avais réussi à ne pas comater. Et à peine la sonnerie résonna, que tout le monde rangea ses affaires, comme s'il y avait le feu dans la salle. Je n'étais pas ce type d'élève. Je rangeai doucement, à mon rythme, j'attendais qu'ils s'en aillent tous pour ne pas être bousculé de toutes parts. Je détestais être bousculé. Je détestais être touché en fait.
Une fois qu'ils furent tous partis, je pus m'éclipser discrètement. Enfin, c'était sans compter sur Bokuto. Il attendait, comme à chaque fois, devant la salle de classe tel un chien faisant le beau. Et ses yeux se mettaient à pétiller quand il me voyait. Comme un chien. Mais je l'aimais bien quand même. Je décrochai, contre mon gré, un sourire.
- Qu'est-ce que tu veux ? demandai-je, sachant pertinemment qu'il allait me proposer de manger avec lui.
- Tu veux qu'on mange ensemble ?
Qu'est-ce que je disais.
- Ouais, d'accord.
Quand on marchait l'un à côté de l'autre dans les couloirs, on recevait toujours des regards de travers. C'était parce que Bokuto ne traînait pas avec les plus jeunes habituellement. Alors à chaque fois qu'on lui demandait pourquoi il était toujours dans mes pattes, Bokuto répondait qu'il aimait parler tactique de volley avec le passeur de son équipe. Il n'assumait pas qu'il aimait ma personnalité, surtout.
On avait fini par rejoindre un coin d'herbes, derrière le bâtiment, avec peu de gens. Le rêve.
- Tu ne manges pas ? il m'avait demandé en me regardant m'étendre sur le sol,
- Pas faim. J'ai juste envie de dormir pour l'instant.
J'avais beau avoir fermé les yeux et posé mon bras sur mon visage, je savais que Bokuto grimaçait. Il devait se dire "Comment oses-tu dormir alors que je suis avec toi ???". Malgré que ça ne faisait que trois semaines que je l'avais rencontré, je le connaissais assez pour savoir quelle réaction il pouvait adopter par rapport à moi. Ce type se lisait comme un livre ouvert.
Il s'allongea à côté de moi, mais son regard me brûlait le visage. Je savais que Bokuto me regardait dormir. Je le savais parfaitement. Il me regardait en permanence, de toutes manières.
Une brise glissa sur mes joues et les fit rougir jusqu'à mes oreilles, mon coeur tambourinait dans ma poitrine, j'avais la chair de poule. Les chants provocateurs des oiseaux me permettaient de distraire mon cerveau loin de ce garçon, comme s'il était maudit, que je ne devais pas penser à lui. Mais la vérité, c'était que je ne pouvais pas.
Mes pensées me ramenaient toujours à lui. Dès que j'avais un peu de temps, je rêvais éveillé, et il apparaissait.
Sans parler des entraînements de volley, où il n'arrêtait pas de me parler, alors qu'on devait se concentrer. Bokuto me parlait dès qu'il pouvait. Je lui demandais d'arrêter la plupart du temps, avec un soupir, alors qu'en réalité je voulais qu'il continue.
Mais quand sa voix m'était adressée, je me disais que ce n'était pas si mal d'être en vie. Juste pour lui."
J'avais une étrange sensation de ne pas être légitime. Mes lectures me retournaient, m'empêchaient de dormir. Je n'arrêtais pas de penser aux lettres sur ces pages, aux photos maladroites, aux dessins, à ces mots d'amour. Je sentais que ça bouillonnait en moi, et que si je creusais encore un peu, mes souvenirs allaient exploser et m'envahir. M'empêcher de mourir.
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À nos souvenirs manqués... (Bokuto x Akaashi)
FanfictionJe ne me souviens plus de toi. Je ne me souviens plus de grand chose à vrai dire... Il paraît qu'on était bien tous les deux. Que j'étais heureux. Dis moi, Bokuto. L'étais-je ? Fanfiction dédiée à Ray, best guy, qui m'a demandé une fanfic triste et...