.36 jours après.

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23 heures 46 minutes

« Pour résumer... il y a quelques années (plus ou moins) le monde a été créé. Certains se sont demandé pourquoi, malheureusement ils ne sont pas tombés d'accord, et depuis les gens ne sont pas contents. Et au milieu de ces gens pas contents... moi... j'ai fait l'amour :) »

C'est semblable aux plaintes d'un fidèle désespéré, ça résonne contre les murs avec la passion et la violence dont on sait faire preuve.

Aucun de nous deux n'aurait cru pouvoir toucher le paradis du bout des doigts mais maintenant que nous y sommes rien ne nous donnera envie de revenir sur Terre.

On a commencé assis sur un lit, à se regarder dans le blanc des yeux comme deux imbéciles sur le point de faire une connerie (déjà faite et refaite dans nos esprits). Qui fera le premier pas ? Qui se sacrifiera et mettra le premier pied dans le vide, sautera de la falaise ? Qui endossera le poids du délit ? Chacun veut bien le faire, pourtant nous semblons sur nos gardes, à l'affût du moindre mouvement de notre interlocuteur.

Les visages se sont rapprochés, les nez frôlés, et les bouches embrassées.

Nous nous sommes déjà embrassés auparavant, la chaleur de nos lèvres les unes contre les autres, on la connaissait par cœur, pourtant on ne se lassait jamais de la découvrir encore et encore. C'est une sorte de perfection, un message nous dictant le sens de la vie, nous sommes enchaînés ainsi et puis finalement nous saurons nous habituer au frottement des anneaux métalliques.

La main de Bokuto s'est posée sur ma cuisse et notre échange est devenu plus rude, mais c'est peut-être à cause de l'air qui commence à manquer, je ne sais pas. Ses ongles se sont enfoncés avec ferveur dans le tissu de mon pantalon, et sont remontés jusqu'à mon nombril. Je l'ai senti avoir un mouvement d'hésitation, probablement parce que ma peau laiteuse est aussi froide qu'elle y paraît. Mes doigts se sont mis à fourrager dans les cheveux de Bokuto. J'ai toujours rêvé de les saccager, les réduire en une coiffe aplatie, ils ont toujours été parfaits et j'aurais été le seul à avoir pu les rendre ainsi.

Ses mains se sont glissées sous mon pull, au-dessus de ma chemise, délicatement, pour en détacher les boutons. Une fièvre soudaine s'est emparée de nos deux corps et il n'est plus question de blagues ou de mots amoureux, il n'est restée là que la chaleur de deux êtres incapables d'aimer correctement, qui se laissent emporter dans la tempête d'un désir inexplicable, celui qui attire et défonce les cœurs. J'ai l'impression d'avoir fumer, que mon esprit est embrouillé, qu'il ne connaît d'autre mot que plaisir. Mon corps veut que celui de Bokuto le réchauffe, qu'on se colle l'un à l'autre, que nos envies s'échangent dans des murmures puissants qui traversent les murs, qu'ils soient assez forts pour résonner tout autour de nous. Je veux qu'on fasse l'amour, qu'on partage notre dernier souffle, qu'on consomme tout de ce « nous » jusqu'aux sentiments, que rien ne soit laissé sur le côté. Dévore mes lèvres, fais les saigner, amuse-toi de moi, salis-moi, gâche-moi. Détruis mon être et tout ce qui s'en suit... Je t'en prie.

Je me suis levé et me suis mis face à lui, sa respiration caresse mon ventre mais nos regards ne se quittent pas, comme si on ne voulait rater aucune des expressions de l'autre ou qu'on avait trop peur de ne pas entendre lorsqu'il nous parlait.

Le tissu coule doucement, sur mes genoux, il enroule mes chevilles, engloutit mes pieds. Je suis entrain de me noyer ici, dans cette scène irréelle. Cette scène que je trouve parfaite. Je veux te garder avec moi pour toujours, Bokuto. Reste avec moi. Ses doigts, d'un geste ferme, ont enserré mes hanches et je me suis laissé tomber sur le lit cassé, mon corps s'est fait avaler par les draps, je les sens froissés en-dessous de moi. Mes mains ont agrippé ses épaules et mes phalanges sont devenues blanches.

Sa langue glisse sur mon torse, laisse une traînée humide derrière elle, s'attaque à ma chair, la mord, la déchire, la bousille... J'ai délicatement remonté mes doigts autour de son cou, fait glissé mes pouces sur sa pomme d'Adam et j'ai encadré son visage.

Des frissons ont parcouru ma peau, j'ai la chair de poule, je veux que le temps s'arrête, qu'on n'en finisse jamais. Je veux qu'on s'embrasse et s'allume jusqu'à la mort, que nos lèvres soient incandescentes dans la nuit. Qu'on ne se quitte jamais, et que les gens penchent la tête devant nos mains enlacées. Plaisir évanescent.

Ses mains curieuses ont parcouru chaque parcelle de mon buste, elles n'en ont pas laissé une miette. J'aime ça. J'aime qu'il me découvre, qu'il n'essaye pas de finir au plus vite, qu'il prenne son temps, qu'il veuille que ce soit parfait. J'aime qu'il m'aime. Je me demande lequel est tombé en premier. Probablement moi, je le connaissais avant même que nos regards se rencontrent, et même si l'alchimie qui est née entre nous a été impatiente, il ne saura jamais depuis combien de temps je le regarde passer les balles par dessus un filet.

Dis-moi que tu la sens aussi, cette atmosphère. Celle dans laquelle je me perd en ce moment. Un mélange d'excitation, de désir et de sexe. Ma mère me tuerait pour ce mot. Je te veux. Que ton odeur envahissent la pièce, que ton souffle appuie allégrement sur mes épaules ou que ta transpiration tâche l'espace. Fais ce que tu veux, c'est à toi. Je suis à toi.

Ma taille est allée se perdre aux creux de ses paumes, où mes côtes saillantes semblent vouloir se briser. Il s'est mis à la serrer délicatement et a ouvert mes cuisses avec ses coudes, sans peine, elles n'ont pas résisté. L'une de ses mains est remontée sur mon torse tandis que l'autre m'a attrapé, « ne t'arrête surtout pas » j'ai murmuré au creux de son oreille, tout bas comme si quelqu'un d'autre pouvait nous entendre. Ses lèvres rosées ont embrassé mon front et son sourire a permis aux dents gourmandes de doucement se poser avec elles sur ma chair, j'ai senti l'humidité de son souffle et cette douleur qui semble atteindre mes reins. On brave les interdit au nom de l'Amour avec un grand A. Cet exploit silencieux, accompagnés de beaucoup d'autres, aussi réalisés en secret, saura trouver sa place et permettra peut-être un jour qu'on n'ait plus jamais peur.

Ma vue s'est brouillée et la tension électrique dans la pièce a éclaté. La chaleur du nectar a débordé entre nous, molle et baveuse. L'Ambroisie doit avoir un goût de provocation.

À nos souvenirs manqués... (Bokuto x Akaashi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant