.13 jours après.

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10 heures 52 minutes

Je m'étais déjà préparé des nouilles instantanées qui traînaient dans un placard et je me mis à flâner dans la maison. J'ouvrais chaque porte, redécouvrais chaque pièce, essayais de me rappeler de ce qui se trouvait dans les tiroirs. La cuisine ne disait pas grand chose sur ma vie ici. Sur le frigo était uniquement aimanté une recette de Yakiniku. J'aimais les Yakiniku ?

Mes mains pathétiques (on avait passé un cap, j'espère que vous apprécierez) glissaient sur les meubles de la chambre. Je ne savais pas si c'était la mienne (la nôtre ?) ou si c'était une chambre pour les invités, mais peu importait. Elle me plaisait bien cette pièce. Je m'y sentais bien.

J'étais presque sûr que c'était la nôtre, de chambre. Hein, Bokuto.

Je m'assis sur le lit et fis couler mes doigts sur la couette. Elle était en satin, et une odeur s'en dégageait. Ce n'était pas comme le tilleul de tout à l'heure qui réchauffait mon coeur, et ce n'était pas non plus le parfum de lessive. C'était plus que ça. Cette odeur là, elle me donnait envie de pleurer.

Je pouvais penser que c'était la tienne. Parce que mon subconscient, lui, il se souvenait très bien de toi.

Mon regard fit le tour de la pièce. C'était assez vide. Ou très bien rangé. Ou peut-être qu'on savait très bien ranger le vide.

Je m'allongeai et serrai l'oreiller contre moi, je me disais que c'était le mien, parce qu'il sentait moins fort que l'autre, mais ce n'était pas grave. La chaleur semblait avoir triplé dans la pièce, mes joues étaient complètement rouges et mes yeux n'allaient pas tarder à l'être aussi.

Je me sentais tellement coupable. Je ne me rappelais de rien, rien de nous. Et toi... tu avais crié mon nom avant de mourir. Pouf. Comme ça.

Mes jambes me portèrent jusqu'à la fenêtre, que j'entrouvris. L'air frais glissa sur mes paupières, calmant les fourmillements à leurs frontières, et je me retournai pour de nouveau m'allonger sur le lit.

Une tâche verte.

Un détail attira mon attention, c'était un carnet, vert forêt, posé sur la commode. Il était parfaitement aligné avec le reste de la décoration, je savais que les gars n'y avaient pas touché en venant ici. Des morceaux de photos collées dépassaient de certaines pages, il y en avait tellement que le livre était gonflé. Trop gonflé. Mais peu importait.

Bokuto... Kotaro... 

Appartient à : Bokuto Kotaro (Keiji Akaashi's boyfriend >:))

Cher journal, je ne te demande pas comment tu vas puisque tu ne pourras pas me répondre (je doute même que tu saches si tu vas bien ou pas). Je m'appelle Bokuto Kotaro, demain c'est ma rentrée au lycée, ma mère m'a dit de m'acheter un carnet pour y mettre toutes mes pensées. Alors te voilà. Je ne sais pas trop quoi dire pour l'instant alors on se revoit demain. Bye !

Cher journal, ça fait un an, nous y revoilà. Dès le premier jour de Seconde je t'avais complètement oublié, mais si ça peut te rassurer, ça n'avait pas été aussi terrible que ce que j'avais cru. Je sais, pas cool de ma part de t'avoir abandonné. Mais me revoilà au point de départ, avec la même boule au ventre que l'année dernière. J'espère que tu me seras utile cette fois là... :) (même si j'en doute bahah).

Cher journal, alors déjà on va arrêter avec cette formule de politesse parce que t'étais loin d'être cher. Et en plus de ça ma journée n'a pas été la pire qui ait pu arriver. Y a un nouveau dans l'équipe de volley, c'est un passeur !!!  Il a un an de moins que moi, je crois qu'il s'appelle Akaashi. J'espère qu'il va assurer parce qu'il est hors de question qu'il soit un poids pour nous >:(

Aujourd'hui on s'est entraîné avec Akaashi (j'avais raison, il s'appelait bien comme ça hehe) et je dois avouer qu'il s'en sort bien ! Il n'a pas trop d'émotions donc c'est perturbant. Mais il va apprendre de son capitaine ;) il a un bon sens tactique, et il analyse vite. Je sens qu'on tient un bon potentiel avec lui !

Hey, ça fait trois jours que je l'ai rencontré, et pourtant j'ai l'impression que ça fait des années... Il est sympa, je l'aime bien.

Mes yeux se mirent à me brûler atrocement, ils voulaient ouvrir les vannes, mais il en était hors de question. Ma gorge s'était gonflée un peu plus à chaque ligne que j'avais lue. Je ne me sentais pas très bien.

Je ne savais pas si c'était parce que je lisais les mots d'un homme mort ou si mon subconscient était entrain d'agoniser au fin fond de mon esprit, me suppliant d'arrêter ma lecture.

Mais en vrai de vrai peu importait que ma vue soit brouillée ou non, je voulais continuer à lire. Parce que, peut-être, je dis bien "peut-être" que je recouvrerai la mémoire.

Ce sera la seule réponse, à ton chant du cygne, que je m'autoriserai.

Parce que tu m'aimais et, qu'apparemment, moi aussi je le faisais.

À nos souvenirs manqués... (Bokuto x Akaashi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant