Chapitre 5: Retrouvailles et explications

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Tandis qu'Elenwë serrait dans ses bras son ami magicien, les trois autres compagnons regardaient Gandalf.

Tous avaient les yeux fixés sur lui. Ses cheveux étaient blancs comme neige au soleil, et sa robe d'une blancheur lumineuse, sous ses épais sourcils, les yeux brillaient, pénétrants comme les rayons du soleil, la puissance était entre ses mains.

Partagés entre l'étonnement, la joie et la crainte, ils se tenaient là sans rien trouver à dire

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Partagés entre l'étonnement, la joie et la crainte, ils se tenaient là sans rien trouver à dire.

Enfin, Aragorn fit un mouvement.

— Gandalf ! Dit-il. Contre toute attente, vous revenez à nous dans notre besoin ! Quel voile était devant mes yeux ? Gandalf !

Gimli ne dit rien, mais il tomba à genoux, s'abritant les yeux.

— Gandalf, répéta le vieillard, comme s'il rappelait de vieux souvenirs, un mot depuis longtemps hors d'usage. Oui, ce fut mon nom. J'étais Gandalf.

II descendit du rocher où il se tenait et, ramassant son manteau gris, il s'en enveloppa. Tout redevint sombre alors.

— Oui, vous pouvez toujours m'appeler Gandalf, dit-il, et sa voix était celle de leur vieil ami et guide : Levez-vous, mon bon Gimli ! Je n'ai rien à vous reprocher, et vous ne m'avez fait aucun mal. En vérité, mes amis, aucun de vous n'a d'arme capable de m'atteindre. Soyez joyeux ! Nous nous retrouvons. Au renversement de la marée. La grande tempête vient.

Il posa la main sur la tête de Gimli , le Nain leva les yeux et rit soudain.

— Gandalf ! Dit-il. Mais vous êtes tout en blanc !

— Oui, je suis blanc à présent, dit Gandalf. En vérité, je suis Saroumane, on pourrait presque dire Saroumane tel qu'il aurait dû être. Mais, allons, parlez-moi de vous-mêmes ! J'ai passé par le feu et l'eau profonde, depuis que nous nous sommes quittés. J'ai oublié une bonne partie de ce que je croyais savoir et j'ai aussi appris beaucoup de choses que j'avais oubliées. Je peux voir beaucoup de choses très éloignées, mais beaucoup d'autres, proches, je ne les vois pas. Parlez-moi de vous-mêmes !

— Que voulez vous savoir ? Demanda Aragorn. Tous les événements depuis notre séparation sur le pont feraient un long récit. Ne voudriez vous pas d'abord nous donner des nouvelles des Hobbits ? Les avez vous trouvés et sont-ils sains et saufs ?

— Oui mes amis, je les ai vu. Ils ont rencontrés l'Ent le plus vieux de cette forêt, celui qu'en langue commune on nomme Sylvebarbe. Ils sont en sécurité.

— Un... ent ? Demanda Gimli.

— Des créatures à l'apparence d'arbres qui sont le peuple le plus ancien de la Terre du Milieu, récita d'un seul coup Elenwë.

Gimli leva un sourcil, stupéfait.

— On apprend à tout âge ! Dit-il.

Ils s'assirent et Aragorn raconta tout ce qui leur était arrivé depuis les mines de la Moria.
Quand Aragorn arriva au récit du départ de la Lothlorien, ils se souvint des légers accidents de navigation qu'ils avaient eu à ce moment et se rappela que personne ne savait comment Elenwë avait pu rester cinq minutes sous l'eau et en ressortir sèche.

Il raconta à Gandalf ce passage là et Elenwë eut la désagréable surprise de subir le regard plus qu'inquisiteur de ses compagnons.

Gandalf parce qu'il n'en savait rien et les trois autres parce qu'ils avaient oublié et que soudainement ils voulaient comprendre ce qu'il s'était passé.

Elenwë blêmit et balbutia trois mots.

— Nous n'avons rien compris, Elenwë dit alors Legolas.

Gandalf sourit en voyant Elenwë rougir et toussoter.

— En fait.. je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé.

— Mais encore ? Demanda Aragorn.

— Et bien.. ils semblerait que je puisse respirer sous l'eau.

Pardon ?! S'exclamèrent en cœur Gimli, Gandalf, Legolas et Aragorn.

— Oh ça va.. fit Elenwë, baissant le regard. Je suis incapable de vous en dire plus si ce n'est qu'à présent, à chaque fois, l'eau semble m'appeler.

— C'est à dire ? Demanda Legolas.

— Et bien.. vous êtes vous même un elfe sylvestre non ? 

Legolas acquiesça. 

— Vous avez une relation particulière avec les arbres, vous les entendez et vous pouvez parfois communiquer avec eux. Et donc j'entends parfois une sorte d'appel provenant de l'eau et quand je lui demande quelque chose, elle m'obéit.

— C'est étrange.. marmonna Gandalf. Je n'ai jamais entendu parler d'elfes de l'eau.

— Ah haha !, Gimli partit dans un fou rire soudain, des elfes aquatiques.. des grenouilles en quelque sorte!

Elenwë lui jeta un regard noir et se leva, assez énervée. Elle ne comprenait pas ce qu'était cette aptitude. Elle ne voulait pas qu'on la regarde avec ces yeux inquisiteurs et méfiants. Elle ne voulait pas être rejetée par ses compagnons. La tension en elle montait et elle sentait qu'elle allait exploser.

— Parce que vous croyez peut-être que cela m'amuse de ne pas comprendre ce qu'il m'arrive ?!

Aragorn sursauta tandis que Legolas et Gimli affichait un air surpris. Gandalf, lui, dardait sur elle un regard compréhensif.

Elle partit à grands pas sous les regards interloqués de ses compagnons.

Aragorn finit par soupirer. 

— Nous n'avons pas été délicats.. Je le déplore. Il se pinça la lèvre inférieure avant de reprendre : 

— Legolas ? Dit-il. Vous devriez aller la chercher.

L'elfe acquiesça et se leva avant de se diriger vers l'endroit où s'était réfugiée la jeune elfe.

En s'approchant, il perçut à sa gauche des sanglots étouffés. Elle pleurait ?!

Il se rapprocha d'elle. Elenwë se tenait assise contre un arbre, recroquevillée, ses genoux contre sa poitrine et le visage enfoui dans ses bras.

Legolas s'assit à côté d'elle et lui passa un bras en travers des épaules.

Elle releva le visage, regardant Legolas. Elle ne pleurait pas mais un air de véritable détresse était inscrit sur ses traits.

Legolas la serra contre lui et Elenwë se détendit un peu.

— Elenwë.. personne ne vous en veut de ne pas savoir. Ce n'est pas grave.. nous finirons bien par comprendre.

— Pardonnez-moi mon agacement de tout à l'heure.. je comprends pas d'où vient cette capacité, je suis perplexe et cela me ronge quelque peu..

— C'est tout à fait normal. Vous pouvez comptez sur mon aide quand vous le voudrez.

Le regard clair d'Elenwë sembla s'adoucir légèrement et il sourit.

Legolas la regarda et remarqua alors sa main.

— Vous vous êtes brûlée? Dit-il en montrant sa main.

— Oh.. oui. La garde de mon épée.. Tout à l'heure.

— Rejoignons les autres et allons soigner cela. J'ai une pommade cicatrisante qui est très efficace. Vous en avez déjà prouvé les mérites, c'est celle que j'ai utilisé sur vous dans la Moria. En tout cas, n'en voulez pas trop à Gimli.

— Je ne pourrai jamais lui en vouloir, dit-elle avec un faible sourire, il est bien trop drôle pour cela !

— C'est bien vrai, dit Legolas en souriant lui aussi. Allons-y.

Legolas se releva, tendant sa main à Elenwë. Main qu'elle accepta timidement pour se relever avant de la lâcher, ayant bien trop peur de ne pouvoir s'empêcher de trembler.

Ils marchèrent côte à côte jusqu'à retrouver leurs compagnons. Aragorn et Gimli, l'air penauds, s'excusèrent, navrés.

La fille de la Lune Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant