Chapitre 11 : Bety et Nadhir

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SVP LISEZ JUSQU'À LA FIN

J'étais au conseil des élèves, écoutant ma présidente. Bety parlait avec tellement d'aisance et d'éloquence, elle faisait preuve d'un tel professionnalisme, en ne parlant pas à Nadhir comme si c'était son petit ami, en faisant abstraction du jeu lorsqu'elle parlait avec Eliot... On voyait qu'elle aimait ça. On voyait qu'elle aimait diriger. Et si c'était ça, son secret ?

Je réfléchissais, la regardant du coin de l'œil. Non. Ça serait trop facile. Elle était peut être avide de pouvoir mais son secret ne pouvait pas être aussi simple.

-... Et je tenais à le rappeler, c'est toujours d'actualité. Aucun membre des club n'est salarié. Aucun délégué n'est salarié aussi. Tout relève du bénévolat. Si quelqu'un vous dit le contraire, il faut répondre...

Elle avait insisté sur cette notion. Bien sûr que cela relevait du bénévolat, je ne comprenais pas comment des gens pouvaient dire le contraire.

Ensuite, Nadhir prit la parole, en tant que vice président. Il expliqua les choses a gérer pour les club. Je prenais des notes lorsqu'il parlait. J'allais les transmettre à Marion.

Faire partie du conseil c'était un honneur pour moi. C'était comme faire partie des conseillers privés du couple royal. Nadhir était vraiment éloquent aussi. On voyait bien l'impact de son amour pour les sciences politiques.

Alors je regardais un diagramme qu'on nous faisait passer. C'était le pourcentage d'élèves faisant partie de chaque club.

En premier, il y avait le club de littérature, avec 37%, puis le club de sport avec 25%, puis le club de musique avec 25%. Il y avait d'autres clubs comme le club de cinéma, avec 10% et le club de danse, 3%.

Ça voulait dire que sur 100 élèves, par exemple, 25 allaient au club de Mathis. Ce n'était pas rien.

Nadhir termina sa prise de parole, en terminant la réunion au même moment.

-C'était tout pour aujourd'hui, vous pouvez rentrer chez vous, bonne après midi !

Tout le monde le salua en retour, Eliot accompagné de Hamdi et Mathis quittèrent la salle rapidement. Eliot, Hamdi et Mathis étaient donc amis. D'autant plus que Eliot était le meilleur ami de Marion, et Hamdi était son ancien vice président.

Marion avait beaucoup d'amis ; et étrangement, Alexandre ne m'avait jamais parlé d'elle. 

Je rangeais mes affaires, quand Bety arriva près de moi.

Elle avait encore ses deux petites couettes, et me faisait un sourire.
Je remarquais que j'étais seule avec elle et Nadhir, qui était au loin sur son téléphone.

-Bienvenue au conseil des élèves, Jesisca. J'espère que cette place te plaira.

Alors elle me tourna dos, parlant avec Nadhir simplement.
Elle était si gentille, si attentionnée, cette manière bienveillante qu'elle avait de rassurer les autres, quelle grandeur d'esprit !

Même si elle savait que je voulais détrôner ses amis, elle mettait le jeu de côté lors de ses affaires. J'avais envie de pleurer. C'était du jamais vu. C'était magique.

Alors je quittais la pièce, la laissant seule avec Nadhir. Après mon départ, j'entendis quelque chose d'étrange.

-Nadhir, je veux qu'on le fasse, j'en ai besoin !

Alors je me figeais. De quoi parlait Bety ? Pourquoi disait-elle cela ?

Je me mis près de la porte, écoutant la réponse de Nadhir.

-Je sais, mais pas ici. Au vestiaires. C'est mieux. Il n'y en a pas ici.

Il n'y a pas quoi ? De quoi parlait il ? J'espérais que ce n'était pas ce que je pensais.

Est ce qu'elle était sérieuse ? Faire ça dans le lycée ?

Je voulais voir ça de mes propres yeux !!!!

Alors j'entendis des bruits de pas. Ils allaient sortir. Je me cachais en courant dans les escaliers. Ils ne fallait pas qu'ils me voient.

J'étais toute remuée. Bety et Nadhir, le couple le plus génial du lycée, dans les vestiaires d'un lycée presque vide ! Incroyable ! Génial !

C'était tordu, c'était magnifique. Je les entendis arriver vers l'escalier, alors je montais d'un étage pour ne pas qu'ils me voient, attendant qu'ils descendent un peu.

Ensuite je les suivais dans les couloirs, puis dans la cour. J'étais tellement discrète que je ne me faisais pas remarquer. Nous approchions des vestiaires. Il marchaient l'un à côté de l'autre, riant, se parlant normalement.

Alors ils entrèrent dans les vestiaires, et disparurent à l'intérieur. J'étais toujours dans la cour, cachée derrière un mur, comment allais-je faire pour pas qu'ils ne me voient ?

Je me souvenais alors d'une petite ouverture sur les vestiaires, en bas du mur. C'était pour l'aération, mais je pouvais me débrouiller pour voir ce qui se passait à l'intérieur. Je ne voulais rien rater.

Alors je fis le contour des vestiaires et arrivait sur de l'herbe. Je me couchais sur le sol en face de l'ouverture sur le mur beige.

Il y avait un grand miroir en face de moi. Alors Bety et Nadhir se placèrent devant le miroir.

-Regarde comment on est beau, dit-elle en se contemplant.

-On est vraiment frais, Dit Nadhir en touchant sa barbe.

Cela dura une seconde, puis deux puis une minute. Ils restèrent la, à se contempler et s'admirer pendant au moins 15 minutes, sans se toucher, sans s'écouter, seulement complimenter leur image.

Je ne m'attendais pas à cela. Ils parlaient sans s'écouter, tous les deux attirés par leur image dans le miroir. Ils étaient narcissiques, ils étaient complètement fous. Quand Nadhir disait qu'il '' n'y en avait pas", il parlait d'un miroir.  Moi qui pensais qu'ils allaient aux vestiaires pour autre chose... Je les voyais, l'un à côté de l'autre, sans un geste d'amour, se regarder, en se faisant des compliments. 

C'était encore mieux que ce que je pensais. C'était encore plus exquis. Le narcissisme, la folie, l'ego surdimensionné de ces deux la, c'était magnifique. C'était du génie.

Je les avais sous estimé. J'avais des adversaires redoutables.

Merci Bety, pensais-je. J'ai trouvé ton secret.

Qui mentira le mieux ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant