2. Présentations... gênantes !

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En me réveillant, je sentis sous mes doigts quelque chose de... doux... moelleux... chaud aussi. Bref, rien à voir avec mon parquet lisse, dur et froid. J'ouvris doucement les yeux, et constatai bien vite que, en effet, ce n'était pas mon salon : j'étais dans un espèce de compartiment aux couleurs chaudes et vieillies, qui renvoyait quelque chose d'apaisant.

Qu'est-ce... que c'était ....que ce... délire?

Je tentai de me relever, un peu trop vite. Je voyais flou et j'avais encore mal à la tête à cause de la décharge que je m'étais prise. La décharge... Rien que d'y penser, je sentis un frisson me parcourir le dos.

Après un petit instant, ma vue se stabilisa et je jetai un coup d'œil autour de moi. J'avais comme une impression de ... déjà-vu. J'étais dans une petite cabine de train, aux murs beiges et éclairés à la bougie. À ma gauche, une porte vitrée s'ouvrait sur un long couloir, tandis qu'à ma droite une immense fenêtre donnait sur le ciel sombre. Des papiers de bonbons jonchaient le sol au milieu desquels un gros machin poilu essayait de se frayer un chemin. En face de moi, deux enfants étaient assis. Ils parlaient entre eux, mais je ne leur prêtai pas attention. J'étais bien trop occupée à regarder l'étrange robe noire que je portais. Il fallait dire que mon cerveau endormi était très lent pour analyser les données...

Mais qu'est-ce que ... Est-ce que j'étais... morte ?... Ou alors dans le coma ? À moins que ce  ne soit la matrice ? Ou bien que j'avais été kidnappée par une secte chelou ?! Ou encore -

- On arrive !

Les deux garçons se précipitèrent vers la fenêtre, laissant dans leur sillage quelques papiers de bonbons sauvagement déchiquetés. Je me levai à mon tour, incertaine, pour m'approcher de la vitre. Dans le fond, je crois que j'avais peur de ce que je pourrais y découvrir... Je fis donc un pas en avant, ne voyant pas que je marchais sur ma robe, et me ramassai allègrement la tronche par terre dans bruissement de paquets de bonbecs. Ça commençait déjà... Dans un petit gémissement plaintif, je relevai le nez et tomba face à face avec de petits yeux luisants qui appartenaient à un gros rat à seulement quelques centimètres de mon visage.

-Hiiiiiiaaa !!!

Je bondis sur mes deux jambes et, réflexe stupide, lui assénai un monumental coup de pied qui l'envoya voler à l'autre bout de la cabine. La sale bestiole couina sa douleur avant d'aller se réfugier dans une boîte éventrée de dragées surprises. Alice 1 - Rat 0 ! Oh yeah ! Reprenant mes esprits, je plissai ma robe d'un mouvement de main et m'avançai jusqu'à la vitre à laquelle les garçons collaient leur nez pour discerner quelque chose malgré l'obscurité pesante.

Fichtre de fichtre !

Quand je vis mon reflet, je lâchai un petit cri suraiguë et restai figée à observer l'image que la fenêtre renvoyait de moi. C'était moi mais... beaucoup plus jeune. Mes cheveux bruns tombaient en cascade sur mes épaules, et deux mèches se rejoignaient à l'arrière, attachées par une barrette. J'avais aussi les joues rosées, et les yeux plus pétillants que d'habitude... Je m'approchai d'avantage de la vitre et passai une main sur mon visage. Mais... comment était-ce possible ?

-Regardez ! cria un des garçons en pointant du doigt quelque chose au loin.

Je plissai les yeux dans la direction qu'il indiquait, me concentrant pour essayer de distinguer quoi que ce soit, et mon souffle se coupa quand je vis émerger l'immense silhouette d'un château qui se dressait majestueusement dans la nuit, faiblement éclairé par la lueur de la Lune.

Eh mais attendez voir une minute ! C'est y pas...? ...Naaaaaaan...!!!

Je regardai à nouveau ma robe, et en particulier l'écusson sur ma poitrine. Il représentait un lion rouge, un serpent vert, un corbeau bleu et un blaireau jaune, surmonté d'une inscription.

Que serait Poudlard sans quelques mystères ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant