- Comme d'habitude -

91 26 27
                                    


Je me réveille comme d'habitude cinq jours sur sept à six heures vingt-huit minutes chaque matin. Je fais quelques exercices d'étirements, l'histoire de rester en forme toute la journée avant de prendre ma douche. Je mets mon uniforme d'école. Ensuite je bois un verre de lait par ce que si je mange le matin, je risque de tout vomir. Je me brosse les dents et c'est partie pour le lycée. Quand je sorts de ma chambre, il y a mes parents qui sont déjà au travail. Je ne trouve que Salla dans la maison.

Anta : Salut !

Salla : Tu as bien dormi ?

Anta : Ouf, pas tellement. Je délire tout le temps moi.

Salla : Mais pourquoi ? Vas-y raconte.

Anta : Non, plus tard, Salla. Je dois aller tôt au lycée aujourd'hui. J'ai un concours.

Salla : Oh d'accord. Bonne chance alors !

Anta : Oui merci !
Euh Salla j'ai oublié. Enfaite hier quand je suis rentrée, mon ordinateur était en mode veille alors que je l'avais éteint avant de partir. Est-ce que tu l'utilisais ?

Salla : Euh, no... Non bien-sûr que non. Je n'étais même pas entrée dans ta chambre.

Anta : Quelqu'un d'autre y était forcément alors. Tu devrais savoir qui c'était par ce que tu étais seule à la maison.

Salla : Oui mais peut être que tu avais oublié de l'éteindre.

Anta : Non, je suis sûre et certaine de l'avoir bien éteint.

Salla : Eh bien...

Anta : Bah quoi ?

Salla : Je... Enfaite... Ah oui j'avais oublié, j'étais en train de ranger ton bureau et j'avais fait tomber ton ordi. Il a sûrement du s'allumer à cause du choc.

Anta : Mais c'est impossible, le bouton d'allumage se trouve dans le clavier mais pas à l'extérieur. D'ailleurs j'avais interdit à qui que se soit d'entrer dans ma chambre sans ma permission. Je peux la nettoyer toute seule. Bref, laisse tomber, je dois y aller.

Salla : Bye !

Ce que Salla viend de me dire n'est pas logique, je suis sûre qu'elle me ment. L'ordinateur était fermé, le bouton de démarrage est à l'intérieur comme les autres touches. En plus il faut y appuyer longuement pour l'activer. Donc il est impossible que ça puisse s'allumer tout seul à cause d'une simple chute.
Dès que je serai rentrée, j'essaierai de la convaincre de me dire la vérité.

                                   *

...................𝄞.ılı.lıllılı.ıllı.𝄞....................

Mirror on the wall (woo), here we are again (yeah)
Through my rise and fall (uh)
You've been my only friend (yeah)
You told me that they can understand the man I am
So why are we here talkin' to each other again?
Uh, I see the truth in your lies
I see nobody by your side
But I'm with you when you're all alone
And you correct me when I'm lookin' wrong
I see the guilt beneath the shame...

...................𝄞.ılı.lıllılı.ıllı.𝄞....................

                                     *

Casques sur les oreilles, j'ai l'habitude d'écouter de la musique en profitant du chemin assez long, calme, mais surtout très flippant. Il y a des maisons abandonnées et des bâtiments en construction inachevée partout autour.
Je n'oublie jamais de passer mon salut et de donner une pièce au vieux SDF que je rencontre tout les jours au coin. Je l'appelle ''père'', c'est un gentilhomme. Il m'a offert une porte clé en forme d'abeille que j'accroche jusqu'à présent sur mon sac. Je sais pas pourquoi ni comment mais son visage me semble familier. Ce qui est bizard pour moi, c'est qu'il prétend être un sans-abri mais pourtant il porte des vêtements propres.

Je ne vais pas à l'école aujourd'hui pour faire cours mais plutôt pour le fameux BRC (Big Regional Competition), le grand concours régional qui a lieu chaque année pour les étudiants de la Seconde à la Terminale. On a droit de choisir chacun quatre disciplines. Moi je dois faire Espagnol, Maths, Chimie et Allemand, deux pour aujourd'hui et deux pour demain.

Arrivée en classe, comme j'avais l'habitude de le faire, toujours devant, plein de bruits horribles qui me cassent pas mal les oreilles.

Il me reste encore un quart d'heure avant mon grand défi.

Comme je n'aime pas rester un moment sans rien faire, je prends donc un livre et je me mets à lire.
Soudain quelqu'un saute devant moi. Ah, justement ! Badara Thiam alias Big-B, le fils de notre prof de Physiques-chimie. C'est le plus gros idiot de la classe, il ne fait qu'embêter les gens à longueur de journée.

Au début, j'ai crus qu'il voulait me demander quelque chose d'importante pour cette fois. Mais je ne m'étais pas du tout étonnée non plus lorsqu'il me dit :

Badara : Salut poule mouillée !

Anta : Tu me déconcentre là. Tu n'as pas vu que j'étais en train de lire ?

Badara : Oh mais je voulais seulement t'aider. Je suis sûr que tu t'ennuie puisque que personne ne veut te parler. Ha-ha !

Elimane : Ça suffit Big B ! Laisse la tranquille maintenant.

Il s'est bougé immédiatement sans ajouter un seul mot.
Malgré son stupide comportement, il n'y a qu'une seule personne qu'il respecte ici, c'est Elimane.
Déjà avec sa veste de pluie alors qu'il n'a vu aucune goutte d'eau tombée du ciel aujourd'hui, c'est un peu bête aussi. Mais on dirait qu'il cache quelque chose sur ses bras, des trucs comme des cicatrices.

De toute façon, c'est une classe de deconneurs exceptée quatre personnes seulement. Leyla Ndaw, la fille du proviseur, Abraham Jimmy Diop, l'informaticien, autrement dit, le mec aux gros lunettes, Fama Kane, la fille voilée et Elimane Kara qui s'assoit juste à ma droite. C'est lui qui m'a défendu tout à l'heure. Il est plutôt calme. Mais il s'énerve tout le temps pour rien comme quelqu'un qui enfermait une énorme douleur et une colère intense dans son cœur. Je sens un lien de familiarité en lui aussi. Bref je ne sais pas lire sur les cœur des autres mais il en a l'air.

Les garçons passent tout leur temps à jouer au Paris foot et à commenter des match de football. Dès que la ligue est ouverte, il n'y a plus la paix ici. En quoi est-ce nécessaire de commenter un match qui est joué la veille ? En plus c'est sérieux chez Big-B, il frappe les gens pour défendre son opinion. Quel délire !

Chez les filles ou plutôt la team influenceuse, la seule priorité c'est l'habillage et le maquillage. Les autres n'aiment que chanter en nous cassant les oreilles avec leurs voix débiles. Ensuite photos et selfies puis postes sur les réseaux sociaux, toujours et tout le temps, comme des stars. Si ce concours était celui de mode alors toutes les filles seront admises sauf moi.

Il y a aussi Gaël Wade, un mec soupçonnant qui s'assoit au fond de la classe. Je ne sais pas si c'est seulement avec moi. Mais dès que je me retourne, je tombe sur lui entraîne de me regarder fixement comme un chat qui aurait vu une souris. Comme d'habitude, je trouve tout le monde bizarre autour de moi.

Les professeurs sont trop exigeants, ils font tout ce qu'ils veulent sans qu'on ait le moindre pouvoir d'y remédier. Il y en a qui sont superbes mais la majorité sont horribles.
Il y a Monsieur Thiam, le prof de physiques-chimiques qui m'a donné zéro à deux évaluations sans même que je sache pourquoi.

Et puis, Madame Boris, la prof de Français qui fait toujours la moitié de son cours. Par ce que dès qu'elle viend en classe, elle n'arrête plus de s'esclaffer. Et on n'a aucune idée de ce qu'elle peut bien regarder dans son téléphone qui peut être aussi marrant.

Enfin Mister Gueye, l'anglophone. Son cours est dix fois plus ennuyant que tout les autres cours. Il parle toujours Anglais et on ne comprend rien de ce qu'il dit. Finalement la majorité de la classe dorment.

Tout est bizarre dans cette école. Si quelqu'un me demandait une description exacte de ce lycée, je dirais, plutôt, juste trop nul.

Kidnapping ( EN CORRECTION )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant