Apple Lolipop

Chapitre vingt-quatre : Visite hospitalière

L'ambiance des hôpitaux était assez triste. Une amère odeur de médicaments, des pleurs résonnant à l'entente d'une mauvaise nouvelle, ou bien les murs trop blancs, immaculées du sang ocre qui s'écoule tel de l'eau en cet endroit oppressant.

Les portes de l'entrée s'ouvrirent, laissant place à un adolescent dans la quinzaine. Son regard hétérochrome semblait déterminé, masquant une légère appréhension. Il avait la tête haute, émettant un bruit de déglutition.

L'adolescent s'aventura vers le guichet, traversant les nuées de personnes angoissées. Certains regards se posèrent sur l'adolescent à l'apparence peu passe-partout.

Mais le lycéen aux yeux vairons ignora ces regards curieux, et arriva face au guichet. L'homme assit de l'autre côté du meuble releva la tête. Il eut un regard calme, dénué d'une quelconque émotion.

-Bonjour jeune homme. Vous désirez ? Demanda l'adulte en remettant ses lunettes rondes en place

-J'aimerais voir madame Rei Todoroki s'il vous plaît. Répondit l'adolescent en gardant un regard désintéressé.

-Êtes-vous un proche, un membre de sa famille ? Questionna le guichetier en tapant sur les touches de son ordinateur.

-Je suis son fils, Todoroki Shoto.

L'homme chercha un dossier, voulant s'assurer de la véracité des propos du lycéen. Quand il fit assurer qu'il ne mentait pas, le guichetier releva la tête et s'exclama d'une voix monotone.

-Chambre 306. Je suppose que vous connaissez le chemin. Suivant Termina l'homme en reposant son regard sur son écran.

Shoto lâcha un soupir, puis tourna les talons, se dirigeant vers l'ascenseur. Le guichetier était resté de marbre, ne montrant aucun signe d'empathie, comme d'habitude.

Le brûlé pénétra dans l'enceinte de la cage en métal, et sélectionna le troisième étage. Les portes de l'ascenseur se refermèrent, le mécanisme poussant le brûlé vers le haut.

En y repensant, cela faisait plusieurs jours que le bicolore n'était pas retourné voir sa génitrice. Il avait autre chose à faire, ayant l'esprit occupé par un certain anglophone.

La voix enjouée s'échappant du haut-parleur lui annonça qu'il était arrivé. Le lycéen s'échappa de la cage en fer, se tournant vers la droite. Il traversa le couloir, entendant les éclats de joie, comme de peines. Les pleurs d'un nouveau-né provenant de l'étage supérieur, les lamentations sur la perte d'un être cher, toutes ces émotions étaient mélangées ensemble pour créer un cocktail assez difficile à décrire.

Les sensations s'opposaient d'une chambre à l'autre, passant d'une joie externe à de la peine, ou de l'inquiétude. Et Shoto restait muet comme une tombe, étant une sorte de victime de cette cacophonie lui vrillant les tympans.

Le fils Todoroki arriva au niveau des escaliers, et du début de la numérotation. Son regard se tourna vers la droite, regardant le numéro pair des pièces de repos. L'adolescent aux yeux vairons marcha encore quelques pas, et fit face à la chambre trois cent six.

La personne occupant la chambre avait la tête tourné vers la gauche, occupée à observer ce qui se passait de l'autre côté de la vitre. Ses longs cheveux blancs comme de la neige étaient relâchés, tombant le long de ses épaules. Elle semblait tendue, figée comme une statue de marbre.

L'adolescent resta fixe pendant plusieurs instants, à observer sa mère avec attention. Elle semblait si fragile, qu'un souffle trop intense pouvait la briser. Puis il s'échappa de sa contemplation, toquant trois petits coups contre la porte d'un blanc brillant.