Chapitre vingt-neuf : Anniversaire retardé

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Seize-heures et demie sonna, et la petite ville silencieuse fut rapidement tourmentée. Une cacophonie orale résonna légèrement, comme un écho se rapprochant progressivement.

Des bruits de talons claquants contre le bitume, et des éclats de voix semblant traverser l'âge de la fin de puberté. Des tons aux notes graves, mais bloquant dans les fonds des cordes vocales enfantines.

Une masse d'étudiants passa le portail à la peinture blanche qui s'effritait, ignorant royalement le vieux concierge qui leur avait gentiment ouvert. Ce dernier restait un peu éloigné, ronchonnant sur l'insolence des "jeunes de nos jours".

Parmi les têtes nippones, un lycéen se démarquait des autres. Non pas par son comportement, mais par sa teinte capillaire. Celle-ci était d'un blond éclatant, virant presque dans le jaune pissenlit.

Une paire d'iris dorées accompagnaient cet adolescent qui étrangement, semblant attristé. Il n'avait pas sa mine éclatante habituelle, étant été remplacée momentanément par un air blessé.

Son éternel grand sourire s'était rétracté, les coins de ses lèvres restant baissées en une mine contrariée. Son regard fixait le ciel, étant d'une teinte trop claire pour un soleil si éclatant.

L'étudiant traînait des pieds, se dirigeant d'un pas routinier vers son chez-soi. Il était assez blessé pour une raison particulière. La plupart de son entourage avait omis l'existence d'un événement important dans sa vie : son anniversaire.

En effet la veille, il avait eu seize ans et la plupart de ses dents. Peu de personnes s'en était souvenu, Todoroki faisant l'exception. Comme quoi celui qui semblait le plus le détester se souvenait de ce genre de petits détails.

Sa propre génitrice ne lui avait que très brièvement souhaitée, son travail lui grignotant la plupart de son temps libre. Mais elle lui avait promis un moment festif plus noble quand elle aurait le temps. Et le blond savait très bien que sa mère tenait toujours ses promesses.

Le jeune homme marchait un peu comme un crabe, déambulant tantôt à gauche tantôt à droite. Ses songes se reposaient sur des quelconques idées de cadeaux pour ce jour si particulier. Il n'avait pas besoin de souvenirs matériels, il préférait plus des émotions comme la joie, le rire et l'affection. Cela lui ferait bien plus plaisir qu'un bête morceau de plastique.

Mais en y réfléchissant, le lycéen ne serait pas contre une figurine dans sa chambre. L'adolescent en faisait la collection, cela donnait un côté plus vivant à sa chambre trop désordonnée, et si peu vivante.

Il avait quelques sculptures plastifiées des héros de ses jeux, ou bien des séries qu'il regardait. Des jeunes filles, ou des jeunes hommes, tous ayant des apparences aussi basiques qu'excentriques. Majoritairement avec des cheveux teintés des six couleurs de l'arc-en-ciel, cachant la teinte noirâtre monotone que possédait la plupart des Japonais.

L'étudiant fourra ses mains dans les poches de sa veste d'uniforme, le regard baladeur. Il passa devant le café où s'agglutinait la plupart des lycéens, les boissons de ce dernier étant assez réputée. Le blondinet traversa cette rue embrouillée par l'odeur nauséabonde du pétrole partant en fumée, et de la foule parcourant les rues.

La cacophonie avait reprit assez rapidement, redonnant à la ville une amère odeur de redondance. L'impression qu'elle retombait en ville urbaine, malgré ses efforts pour avoir un semblant de rural, était omniprésent.

L'adolescent arriva avec nonchalance devant la rue où se situait son habitation, retirant son sac de son épaule pour récupérer ses clés. Il défit le fermoir coulissant, et ouvrit une poche incrusté dans les bords intérieurs de son cartable.

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