Apple Lolipop

Chapitre dix-neuf : Cuisine libératrice

Le bruit d'un couteau frappant du bois résonnait dans la cuisine. Cette lame était maniée avec une certaine maladresse, montrant le manque de pratique de son utilisateur. Les traits de découpes étaient irréguliers, le poireau taillé d'une manière grossière.

Izuku soupira, essayant de se concentrer au maximum. L'arme blanche en main, il coupait avec soin le légume à feuilles vert. L'anglophone reculait ses doigts à chaque entaille, voulant éviter de se retrouver à l'hôpital pour un doigt coupé. Rien que d'y penser, il émettait un bruit de déglutition lourde.

Todoroki quant à lui, épluchait un morceau de gingembre. Il se servait d'une cuillère à café, afin de ne pas gâcher une once de l'aliment aromatique. Ses mouvements étaient nets et réguliers, montrant son habitude à cuisiner.

Ses mains travaillaient par automatisme, le brûlé n'avait même pas besoin de poser son regard dessus. À la place, il observait Midoriya, qui semblait avoir des lacunes.

-Besoin d'aide ? Demanda t-il, tout en continuant son action d'épluchage.

Le vert sursauta, manquant de se couper. Il déclina l'offre poliment, un sourire aux lèvres. Sa main reprit son activité, ayant découpé une bonne partie du poireau. Son attention se remit pleinement sur le découpage, afin d'éviter toute coupure.

Shoto eut un regard déçu, terminant d'éplucher le condiment. Une fois celui-ci complètement nu, dénué de sa peau terreuse, l'adolescent nippon le posa sur un coin du plan de travail, jetant les morceaux de pelures.

Izuku termina avec plus ou moins de difficulté son action. Il eut l'air exaspéré en voyant qu'il n'avait fait qu'une petite partie du découpage. Les oignons et la gousse d'ail, ainsi que le poireau dénudé, devaient être à leur tour, taillés en morceaux grossiers.

Un soupir passa le seuil de ses lèvres, et un juron le suivit. Todoroki se tourna, et attrapa un couteau. Il attrapa un des oignons et le découpa d'un geste vif et rapide. En une trentaine de secondes, le légume aromatique était taillé en tranches difformes et manquant de précision. La découpe semblait enfantine, mais les instructions étaient marquées de la sorte sur le livre culinaire.

Izuku fut bouche-bée. Lui qui avait mis plusieurs minutes à une découpe, son correspondant réussissait le même prodige en une moitié de minute. Le vert releva le regard vers le bicolore, voulant le féliciter. Mais il aperçut les yeux de ce dernier rougis, embués par quelques larmes.

Le brûlé essuya ses gouttes d'eau salées rapidement, pestant sur cette problématique de la plante à bulbe. Il n'avait pas pleuré depuis une paire d'années, alors ce n'était pas à ce moment précis qu'il aurait les yeux brillants à cause d'un découpage de légume. Il valait mieux que ça quand même.

Midoriya comprit à moitié la cause des larmes du bicolore. Il jeta un bref coup d'œil sur l'Internet. Quand la réponse lui arriva dans le gosier, l'anglophone eut l'air idiot. Il n'était pas au courant de cette capacité de l'oignon, lui qui était une buse en matière culinaire.

Izuku se remit au travail. Il se saisit d'un oignon, et décida de le découper. Le vert essaya de faire comme le fils Todoroki, afin de gagner du temps. Mais en allant trop vite, on fait les choses mal.

Alors que l'ancien nippon coupait à une vitesse maladroite, il sentit une forte douleur à son index. Un petit "aïe!" s'échappa de sa bouche, et il abaissa le regard.

Le deuxième doigt de sa main gauche avait une fine coupure, coupure d'où lequel s'échappait quelques perles d'hémoglobines. Avec un grand calme, l'Anglais attrapa un morceau d'essuie-tout et en déchira une petite partie. Il entoura son doigt blessé avec le morceau de papier pour stopper la petite hémorragie.