Chapitre quatorze : Âcres sentiments

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La lumière de l'ordinateur éclairait la pièce sombre. Les premières heures de la matinée sonnaient à l'horloge, le soleil commençant à pointer le bout de son nez.

Dans cette bâtisse plongée dans le calme, un habitant restait éveillé. La lumière faible émanait du bas de sa porte, éclairant légèrement le couloir.

Adossé à son bureau, Shoto fouillait la toile qu'était Internet. Il allait de site en site, à la recherche d'une quelconque infirmation rassurante. Les articles défilaient, chacun ayant des opinions différentes.

Ces articles, parlaient tous d'un même sujet; l'acceptation de l'homosexualité au pays du soleil levant. Ce sujet paraissait étrange aux yeux du bicolore, mais il eut une envie soudaine de regarder. Cela faisait plusieurs heures qu'il tournait dans son lit, tourmenté par la réponse qu'il avait trouvé.

"Il avait encore des sentiments pour Izuku"

Cette réponse le chamboulait, le rendant désorienté. Plusieurs questions se bousculaient dans sa tête, chacune voulant avoir sa réponse le plus rapidement possible.

Comment Todoroki avait-il eu cette subite réponse ? Lui-même ne savait pas complètement. Il avait juste eu un flash, cette question apparaissant subitement dans son esprit. Le brûlé avait trouvé cette idée idiote, mais après un bon questionnement, elle se montrait bien plus intéressante. Dangereusement intéressante même.

Shoto avait peur, peur d'aimer un garçon. Il se sentait idiot, car il l'avait déjà fait auparavant. Mais auparavant, il était naïf, aveuglé par les plaisirs de la vie. Là, c'était différent. Le lycéen japonais avait pleinement conscience de ses états d'âme, ayant maintenant le poids des conséquences.

"Quelle ironie quand même. Le Japon est le pays des mangas homosexuels, mais quand l'on parle de réel, il n'y a plus personne" pensa le fils Todoroki d'une manière ironique en essayant de se rassurer.

Étrangement, Shoto n'essaya pas de renier ses sentiments( du moins, si l'on pouvait les appeler de la sorte). Il essayait de tout canaliser, mais à force de tous bloquer, cela ne faisait qu'empirer la situation.

Mais à quoi cela lui servait-il de se questionner sur ce genre de choses idiotes de niaises ? Il avait l'air soit d'une fille dans une comédie romantique, ou le cliché d'un homme soumis dans une relation homosexuelle. Et le nippon haïssait se comporter de la sorte.

Il gambadait donc, vagabondant sur son navigateur, à taper divers mots-clés afin d'avoir de concluants résultats. Mais rien ne l'était. Juste des sites parlant des pourcentages et des diverses lois, ou des sites emplis d'haines envers ceux qu'ils considéraient "hors-norme".

Pourquoi pensait-ll à ce genre de chose ? Le brûlé comptait vraiment se dévoiler à son entourage, ou une connerie du genre ? Il n'en voyait pas l'intérêt. Cela ne les concernait pas, et puis, c'était la porte ouverte pour de la discrimination à foison. Et Shoto ne voulait pas de ça, oh que non.

Durant son amourette de début d'adolescence, ils étaient restés discrets. Seul Denki avait été mis au courant. Et encore, il avait mis du temps à l'accepter, n'étant pas forcément à l'aise au début avec ce genre de relation.

Le brûlé n'avait parlé de ça à personne d'autre. Il n'était pas embarrassé, et n'était pas du tout gêné de son ancien petit ami. Non bien au contraire. Il restait discret simplement, ne trouvant pas l'utilité d'étaler sa vie amoureuse à de purs inconnus. Ceci n'avait qu'utilité aux remarques, ou à l'admiration malsaine des fanatiques de ce type de couple.

Du moins, si l'on pouvait appeler ça un couple. À cet âge, cela se résumait plus à des baisers maladroits, ou à des mains entremêlées avec un amour aveugle. Si l'on omettait le baiser digne d'un film dramatique lors de leurs adieux, leur relation était plus enfantine et innocente.

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