Chapitre vingt-six : Lait sucré

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Le café était noir de monde, envahi par les travailleurs écroulés sous la fatigue. Les commandes s'enchaînaient les unes les autres, laissant peu de répit au personnel. Le cassier manipulait avec brio les clients en un rythme régulier, voulant à tout prix décrocher sa prime.

Une des tables était presque vide, un adolescent attendant patiemment quelqu'un y était assis. Le jeune homme posait son regard sur l'épaisse couche vitrée, observant la vie mouver dans la rue passante. Une de ses mèches verdâtres vint retomber sur son front, masquant des traces d'acnés rosées.

Le lycéen lâcha un soupir, créant une tache de buée sur la vitre. Celle-ci s'estompera quelques secondes plus tard, étouffée par la douce chaleur de l'endroit. Ses lèvres pincées se figeaient en une mine pensive, sa dentition de devant appuyant légèrement sur celles-ci.

L'adolescent se remit à réfléchir, se perdant dans d'anciens souvenirs. Il repensait à des doux moments de son enfance, à ses années de collège qu'il considérait comme géniales. Des brins de mémoires sucrées et euphoriques, donnant une envie avare d'en collecter davantage.

Mais ces moments semblaient devenir plus rares, moins présents. C'était pour ceci qu'il fallait en profiter le plus possible, et se délecter de ces purs moments de joies.

Le vert lâcha un souffle, son regard s'abaissant sur sa boisson. Un verre transparent, rempli d'un liquide épais, et rosée. Son contenu n'était qu'un lait aromatisé à la fraise, une des boissons phares de l'établissement. L'anglophone s'était laissé tenter, voulant essayer cette boisson dont il était inconnu.

-Midoriya tu es là. Je te cherchais. S'exclama une voix grave d'un ton monotone.

Le vert s'échappa de sa bulle de songe et déroba son regard de la boisson lactée. Il releva la tête, apercevant une carrure imposante devant lui. En haussant le regard un peu plus, ledit Midoriya reconnut la paire de lunette carrée, ainsi que la touffe d'un bleu d'une nuit sombre et tourmentée.

-Oh c'est toi Ilda. Assied toi je t'en prie. J'me suis permis de prendre une boisson, tu peux faire de même si l'envie te prend. Répondit le vert en ébauchant un léger sourire.

L'arrivant s'exécuta et s'assit en face de son ami, ôtant sa chaude veste noire. Il posa ses mains sur la table, regardant d'une manière fixe et maladroite son interlocuteur. Une question lui brûlait les lèvres, sa curiosité mêlée à son inquiétude picotant son envie d'exprimer sa demande.

Izuku le remarqua et fronça légèrement les sourcils. Il demanda à l'autre anglophone s'il avait un problème quelconque. Celui-ci se tendit, se questionnant sur l'utilité des prochains mots s'échappant de sa bouche. Mais le bleuté céda, et demanda d'un ton incertain :

-Midoriya... connaîtrais-tu une certaine Asugi ?

Izuku eut une mine étonnée, ne s'attendant pas à ce type de question. Il ne connaissait personne ne portant cet élégant nom, cela l'aurait marqué sinon.

-Non excuse moi Ilda. Mais pourquoi cette question ? Tu cherches quelqu'un se nommant de la sorte ? Questionna l'ancien nippon d'un air perplexe.

Tenya avala discrètement sa salive, se sentant pris au piège. Cela le rendit honteux de dévoiler la vie privée de son correspondant, car cela ne le concernait pas pour le moins du monde. Mais ceci était pour son bien, donc le bleuté n'avait aucunes tourmentes à se faire.

-Et bien. Car j'ai entendu Kaminari pleurer, et geindre le nom de cette demoiselle. Loin de moi l'idée d'être indiscret et intrusif. Je m'inquiétais juste pour lui, et vu que tu sembles mieux le connaître que moi, je te questionnais juste pour cela.

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