Le lendemain, Alice se réveilla avec difficulté. La fièvre n'était pas encore tombée mais le plus dur était passé. Sentant quelque chose se soulever contre sa joue, elle leva les yeux et vit Charles, adossé à la tête du lit, un bras autour d'elle. La jeune fille sourit à la vue de ce tableau. Oui, elle souhaitait se réveiller tous les matins comme aujourd'hui. Celui qu'elle aimait près d'elle, l'enlaçant. Lentement elle leva sa main et caressa du bout du doigt la joue de son aimé. Celle-ci était rugueuse, la barbe naissant suite à la nuit passée. Elle traça le contour de sa pommette pour descendre vers ses lèvres et les caresser tendrement. Cela eut pour effet un gémissement venant du garçon.
Alice sourit et n'arrêta pas son manège. Elle descendit le long de son menton et continua sur son cou jusqu'à l'ouverture de sa chemise qui laissait entrapercevoir son torse musclé.
— Oh comme je vous aime Charles, murmura-t-elle en posant sa main à plat sur son torse.
La voix rauque de la jeune femme réveilla Charles qui ouvrit avec difficulté les yeux. Il la regarda jouer avec les lacets de sa chemise.
— Bonjour mon ange, dit-il en la faisant sursauter.
— Charles, je...
Il la fit taire par un baiser tendre en la pressant contre lui. La jeune femme se redressa légèrement pour approfondir leur baiser avant de se reculer, essoufflée. Même si elle avait passé la nuit, elle était loin d'être rétablie. Une semaine devrait passer avant qu'elle ne guérisse complètement.
La semaine passa rapidement et Alice sortait de plus en plus souvent de sa chambre. Charles n'hésitait pas à l'accompagner lors de sans grandes promenades, toujours suivie par O'Malley qui portait des boissons fraîches ou chaudes selon les envies d'Alice. Cette dernière eut un jour pitié de lui et, son bras autour de celui de Charles, dit :
— Charles, pensez-vous qu'il est normal que Mr O'Malley nous suive avec un plateau qui semble bien lourd ?
— C'est pour que vous buviez. Ordre du médecin ma chère.
— Je vous remercie O'Malley, mais inutile de rester plus longtemps. Je boirai à mon retour, déclara-t-elle avec un grand sourire.
Le serviteur s'inclina non sans un soupir de soulagement, puis partit au petit trot vers les cuisines. Charles le suivit du regard, les sourcils froncés puis tourna son visage vers Alice qui le regardait avec un grand sourire.
— Ne m'en voulez pas, dit-elle avec une moue faussement triste. Je souhaitais que nous soyons seuls pour discuter. Même si nous avons déjà parlé de nos goûts, de nos familles respectives et pleins d'autres choses. Marcher seule avec vous me fait le plus grand bien.
C'était donc le moment, pensa Charles tout à coup anxieux. Diable, comment faisaient tous les autres pour demander à une femme de l'épouser. La première fois, c'était son père qui était allé voir le père d'Elizabeth. Mais Alice n'avait plus de père, et Alfort avait accepté de mauvaise grâce ces épousailles. Il toussota et s'arrêta en prenant dans ses mains celles de la jeune fille.
— Charles, tout se passe bien ? demanda-t-elle en dégageant une de se mains pour la poser sur son front. Ne me dites pas que vous êtes tombé malade vous aussi.
Il secoua la tête et reprit sa main pour la serrer. Il inspira profondément et mit un genou à terre en la regardant.
— Alice, Bernadette, Victoria, Marie Cross, vicomtesse de Burnett. Me feriez-vous l'immense, immense honneur de devenir mon épouse ?
La jeune femme le regarda surprise, un O se dessinant sur ses lèvres. Elle acquiesça de la tête et le força à se relever pour s'approcher de lui et mettre son visage en coupe dans ses mains.
— Oh oui Charles, je le veux. De tout mon cœur !
Et sur ces mots, elle se hissa sur la pointe des pieds et l'embrassa de toutes ses forces, sa main dans ses cheveux. Oui, elle l'aimait et il ressentait la même chose pour elle. Au fond d'elle, Alice remercia ses parents de l'avoir guidée jusqu'à ce moment présent. Elle allait connaître le bonheur avec cet homme et ce, jusqu'à la fin de sa vie.
Charles se recula légèrement et observa la demoiselle qui laissait couler des larmes de bonheur. Il baisa ses deux joues, empêchant les perles d'eau tomber à terre.
— Je vous aime Alice Cross. Je ne suis pas l'homme parfait, mais je vous promets de vous combler. Je m'énerverais sûrement quelques fois, mais je viendrai toujours me faire pardonner. Je suis prêt à tout pour vous, même à abandonner cette vie de duc si vous me l'ordonnez car je suis fou de vous.
Alice se blottit contre lui, les bras passés autour de son corps. Jamais encore elle n'avait eu si belle déclaration. Oui, elle allait être heureuse avec lui. Elle s'en assurerait. Et lorsqu'il lui passa au doigt, un rubis entouré de diamants, Alice manqua de défaillir.
— Vous avez dû dépenser une fortune. Je n'avais pas besoin d'une bague aussi ravissante.
— Si vous le souhaitez, je la rapporte immédiatement au bijoutier, dit Charles avec un grand sourire.
— NON, s'écria-t-elle. Enfin je veux dire, cela serait bête à présent de faire tout ce chemin pour rapporter une simple bague. J'en prendrai soin.
Charles la souleva dans ses bras et la fit tournoyer dans les airs avant de la reposer et de l'embrasser à perdre haleine.
A une fenêtre du château, un vieil homme observait, les mains dans le dos, la scène qui se déroulait sous ses yeux. Il sourit en songeant qu'il avait bien fait d'accepter au final ce mariage.
— Ma chère Rosaline, nous avons eu un fils formidable, murmura-t-il à lui même en souriant.
FIN
J'espère que cette petite histoire vous aura plu. J'ai pris du plaisir à l'écrire. Si quelque chose vous semble bizarre ou si vous avez des commentaires positifs ou négatifs, je les accepte :)
A bientôt pour de nouvelles histoires
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Le Duc de Camburry
RomantikAnnée 1850. Le Duc de Camburry, veuf depuis peu, doit se remarier rapidement n'ayant pas encore eu d'héritier. Fils unique, sa mère est décédée lors de sa naissance. Son père, voulant se venger transforma l'enfant en un homme froid et implacable. Il...