12 : La Rivière

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Alice arriva à la rivière et commença à se dévêtir. Elle avait décidé de se baigner juste après sa dispute avec le duc de Camburry. Il ne souhaitait pas qu'elle s'immisce dans sa vie privée ? Qu'il en fasse de même alors.

— Stupide duc ! Comment ai-je été assez folle pour avoir rêvé de toi, s'écria-t-elle en levant les bras vers le ciel.

Elle enleva, non sans difficulté sa robe, et se retrouva dans sa chemise qu'elle portait en-dessous. La jeune fille s'avança vers l'eau et plongea dedans avec facilité. Ses parents lui avaient appris à nager toute petite, voulant éviter le risque de noyade dans leur lac. Elle se mit sur le dos et ferma les yeux, appréciant le silence qui régnait autour d'elle. C'est pour cela qu'elle n'entendit pas le cheval arriver. Elle ne vit pas non plus l'homme descendre et enlever ses bottes avant d'entrer dans l'eau lui aussi. Ce n'est que lorsqu'elle sentit une onde qu'elle ouvrit les yeux et se remit à la verticale. Face à elle se trouvait Charles de Camburry : chemise ouverte.

— Sortez immédiatement d'ici milord, dit-elle en cachant sa poitrine de ses bras. Ce que vous faites est indécent.

— Peu m'importe que ce le soit ou non. J'ai envie de me baigner, répondit-il en nageant vers elle.

— Alors, baignez-vous plus bas. La rivière est longue à ce que je sache. Pourquoi êtes vous toujours obligé de m'embêter. Laissez-moi vivre un peu.

Alice nagea pour essayer de lui échapper et ainsi grimper sur l'autre rive mais d'un geste souple, Charles attrapa son pied et la ramena vers lui assez facilement. Elle se retrouva donc face à lui, ses jambes enserrant la taille du jeune homme. Leurs souffles devinrent plus rapide et Alice scrutait les yeux qui se trouvaient en face d'elle.

— Ne me lâche pas surtout...

— Jamais, murmura-t-il en approchant son visage du sien.

Elle passa sa main dans cheveux, jouant avec une mèche de cheveux entre ses doigts. L'instant d'avant elle était énervée contre lui et maintenant, elle ne désirait qu'une chose : l'embrasser. Comme c'était compliqué d'être une femme. Lorsque ses lèvres entrèrent en contact avec celles de son amour, plusieurs papillons éclatèrent dans son ventre et elle se laissa aller à la passion. Elle répondit à son baiser avec ardeur, s'accrochant à lui de toutes ses forces et en se pressant contre lui.

Charles avait terriblement du mal à se contrôler. Mais il ne pouvait décidément pas faire sienne la jeune fille dans une rivière à la vue de tous. Si quelqu'un tombait sur eux, Alice en pâtirait toute sa vie et son honneur en serait bafoué. Mais quand il la sentait contre lui, sa peau contre la sienne malgré les tissus trempés, sa raison semblait sur le point de déserter. Il lâcha ses lèvres pour embrasser sa joue et descendre jusqu'à sa gorge où il la mordilla.

— Charles... C'est de la torture. Je vous en prie, murmura-t-elle contre son oreille.

Ils nagèrent ensemble jusqu'à la rive où le jeune homme put s'adosser pour cajoler la jeune fille dans ses bras. Son cerveau lui criait d'arrêter avant d'aller trop loin, mais son corps n'était pas prêt d'obéir. Si rien ne le stoppait dans les secondes qui arrivaient, peu importe qu'ils soient dans une rivière ou non, il la posséderait sur le champ.

Finalement, Fuego hennit, comme s'il entendait la supplique de son maître. Et la raison eut le dessus sur l'émotion faisant ainsi lâcher Alice dans l'eau en la poussant.

— NON ! Il suffit. Je... Je ne peux voler ce qui ne m'appartient pas.

Alice se rapprocha de lui les joues rouges d'émotion et posa une main sur sa joue. Il la regarda l'air soudain triste et murmura :

— J'ai envie de toi mais si je continue de rester aussi proche, ma raison s'éloignera et mon corps prendra le dessus.

Il attrapa sa main avec tendresse et en baisa la paume. Alice fut touchée de ce geste et elle se blottit contre lui en lui embrassant la joue.

— Je te remercie pour ça... Charles. Et je suis désolée. Je partirai d'ici le plus vite possible. Je vais dire à ton père de me présenter lord Marley afin que nous nous marions rapidement.

— Ne fais pas ça. Ce que j'ai dit à propos de cet homme est la pure vérité. N'épouse pas le marquis de Marley, tu le regretterais et moi-aussi.

— Tu veux mon bien mais en même temps tu me refuses. Tu es un homme que je ne comprendrai jamais Charles de Camburry.

— Je suis un homme d'honneur et de devoir.

Il l'aida à remonter la rive et fit de même avant de se diriger vers la selle de son cheval où se trouvait deux grandes serviettes. Non sans avoir observé le corps parfait de la jeune fille, il l'enveloppa d'une serviette et la pressa contre lui, son dos contre son torse.

— Même si j'aimerais suivre mes sentiments, je me dois de suivre les ordres de mon père, murmura-t-il à son oreille avant de parsemer son cou de baiser.

Alice rit puis se dégagea rapidement de lui en le regardant, d'un air provocant. Elle se mordit la lèvre puis se pencha vers l'eau et lui en lança en riant.

Charles ne s'attendant pas à une attaque aussi sournoise se protégea du mieux qu'il pouvait avant de courir vers elle tentant de l'attraper. La jeune fille poussa un grand cri et essaya de lui échapper, laissant sa serviette à terre. En quelques enjambées, Charles la rattrapa et la prit par la taille avant de la soulever de terre en riant.

— C'est injuste tu es plus fort que moi, dit-elle en riant aux éclats.

— C'est la loi de la nature mon ange.

Il la reposa, face à lui, tous deux essoufflés après leur course-poursuite. Ils se regardèrent quelques instants avant qu'Alice ne se mette sur la pointe des pieds pour l'embrasser tendrement. Il l'emprisonna de ses bras et la fit descendre sur l'herbe tendre, lui au-dessus d'elle. Peu importait son devoir et les ordres de son père. Il la voulait et il l'épouserait juste après.
Il remonta le fin tissu sur une de ses jambes tout en effleurant sa peau avec ses doigts. Ses lèvres toujours emprisonnant celle d'Alice. Ils ne purent aller plus loin car un hennissement les firent s'arrêter sur-le-champ. Les deux adultes se relevèrent et firent face au duc de Camburry, juché sur son cheval et les regardant l'air sévère. Alice évitait ses yeux, rouge de honte et essayant de cacher son corps sous sa chemise encore mouillée.

— Auriez-vous l'obligeance de m'expliquer ce que vous étiez en train de faire ?! Charles aurais-tu perdu la tête ? Et vous Alice, comment pouvez-vous vous compromettre de la sorte ! Rhabillez vous immédiatement lady Cross et remontez dans votre chambre. N'en sortez plus jusqu'au dîner. Quant à toi Charles je veux te voir dans mon bureau une fois que tu seras décent.

Il claqua de la langue et fit repartir son cheval vers sa demeure au galop. Les deux jeunes gens s'habillèrent en silence et obéirent au duc : Charles se dirigea vers le bureau tandis qu'Alice montait les escaliers. Ils se regardèrent une dernière fois avant de passer une nouvelle étape. 

 

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Le Duc de CamburryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant