Le lendemain, Alice se réveilla tôt pour aller faire une balade avec sa jument. Elle descendit dans la salle à manger, prendre plusieurs morceaux de pains et les fourrer dans un sac. Avec ceci, elle mit dans un sac plusieurs pommes pour gâter sa jument puis partit vers les écuries. Malgré la pluie de cette nuit, un grand soleil brillait en cette matinée. Le sol était mou mais idéal pour une promenade. Il était encore tôt, Alfort devait sûrement dormir et Charles aussi. Elle flatta sa jument qui le lui rendit bien et la sortit de l'écurie. Avec l'aide du palefrenier, elle monta sur la selle et inspira avant de lancer son cheval au pas.
Elle commença à partir mais les rênes de sa monture furent pris par un jeune homme bien connu.
— Charles ? Mais que faites-vous ici ?
— Mademoiselle, j'aimerais m'entretenir avec vous, déclara-t-il froidement sans lâcher les rênes.
— Très bien, qu'avez-vous à me dire de si important ?
— Il faut que vous sachiez que tout est terminé entre nous. Ce qui s'est passé ne se reproduira jamais.
— Cela je l'avais compris milord, je pense que votre père a dû vous l'expliquer très clairement hier soir.
— La marquise arrive cet après-midi. Je lui demanderai sa main peu après son arrivée et nous annoncerons nos fiançailles dans la soirée.
— Peu m'importe ce que vous comptez faire, dit la jeune fille, la voix brisée. Mon parrain m'a dit que dès demain, il m'emmènerait à la cour pour me trouver un bon parti.
— Mon père dort toujours à cette heure-ci. Je me demande bien quand il a trouvé le temps de vous dire cela, supposa Charles les sourcils froncés.
— Est-ce tout ce que vous aviez à me dire ou puis-je m'en aller Charles ?
— Il y a encore une chose mademoiselle. A partir de maintenant, vous m'appellerez milord et à la marquise, vous vous adresserez en l'appelant milady. Je souhaite que vous vous souveniez quel est votre rang. En tant que filleule de mon père, vous devez bien savoir à quelle classe vous appartenez. Donc dès aujourd'hui, vous ne pourrez plus monter à cheval, vos tenues vont être revues par votre gouvernante et...
— Ma... Gouvernante ? Je n'ai plus de gouvernante depuis mon entrée dans le monde.
— Eh bien, considérez que vous en avez une maintenant, répliqua-t-il froidement.
— Oh Charles, pourquoi être si dur envers moi ? Je n'ai été que gentillesse avec vous. Ne vous souvenez vous pas de votre tendresse hier à la rivière ? demanda la jeune fille les larmes au bord de ses yeux.
Charles eut le cœur brisé de ce qu'il allait faire, mais il n'avait pas le choix. D'une voix sèche, il lui dit :
— Ne me parlez plus jamais de ce moment, ni de tous les autres passés en votre compagnie. Vous n'êtes pour moi que laideur et indigne de ma condition.
Alice le regarda, le cœur brisé. Elle lui murmura : « Vous êtes odieux. » et fit cabrer son cheval. Charles tenant d'une main ferme les rênes calma la jument mais sa maîtresse, hors d'elle leva sa cravache et l'abattit en direction du duc. L'effet fut immédiat. Il retira son bras pour se protéger et Alice en profita pour lancer son cheval au galop. Les larmes coulant de ses yeux elle se remémorait les phrases de celui qu'elle aimait. Pour aller encore plus vite, elle donnait des coups de cravache à sa jument en l'encourageant, souhaitant partir le plus loin possible de cette demeure maudite.
Charles la regarda s'éloigner et hurla son prénom. Ce fut peine perdue, la jeune fille ne s'arrêta pas. Il courut jusqu'au box de Fuego et le sella à toute allure souhaitant rattraper Alice le plus rapidement possible.
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Le Duc de Camburry
Roman d'amourAnnée 1850. Le Duc de Camburry, veuf depuis peu, doit se remarier rapidement n'ayant pas encore eu d'héritier. Fils unique, sa mère est décédée lors de sa naissance. Son père, voulant se venger transforma l'enfant en un homme froid et implacable. Il...