6 : Premier Baiser

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 — La promenade à cheval vous plaît-elle ? demanda lord Camburry en regardant droit devant lui.

Cela faisait bien dix minutes qu'ils étaient sortis des écuries et qu'ils se trouvaient en pleine campagne. Et pourtant, aucun n'avaient commencé une discussion. L'une se sentait bien mal à l'aise en se demandant pourquoi elle avait accepté sa proposition de promenade. Tandis que l'autre, avec un grand sourire, profitait de l'instant présent et admirait la plaine qui s'offrait à eux.

— J'aime énormément cela. Lorsque nous nous trouvions à Londres, je ne pouvais monter sauf pour aller dans Hyde Park. Mais pour cela, il fallait que j'y aille tôt le matin et mes parents n'acceptaient pas forcément. Et vous-même ? Montez-vous souvent pour sortir de votre palais ?

A l'entente du mot palais, qui avait été choisi volontairement par la jeune fille, Charles sourit. Elle le méprisait. Lui et sa richesse, son titre et tout ce qui le concernait. Il lui répondit positivement avant d'ajouter :

— Pourquoi ne m'aimez-vous pas Lady Alice ?

Alice ne s'attendait pas du tout à cette question. Il avait le culot de lui demander ce genre de choses alors que cet homme savait parfaitement les questions à poser ou non. Même si l'on avait remarqué qu'une personne ne nous appréciait guère, il était inconcevable de savoir pourquoi en la questionnant directement. Elle souffla pour montrer son exaspération avant de répondre froidement :

— Ces choses là ne se demandent pas milord.

— Et pourtant c'est ce que je fais, dit-il avec un grand sourire, rapprochant sa monture de la jeune fille.

— Veuillez vous éloigner je vous prie.

Au contraire, cela le fit se rapprocher encore plus jusqu'à ce que sa botte frôle la robe de la demoiselle. Il se pencha vers elle et lui murmura :

— Voyons lady Alice, pourquoi ne pas apprendre à mieux nous connaître.

Et sur ces mots, il lâcha les rênes de son cheval, attrapa rapidement la jeune fille par la taille, qui était en amazone et la déposa devant lui.

— Monsieur, vous outrepassez les bornes. Cela est inconvenant. Que pensez-vous que...

— Ce que pensent les autres m'importent peu tant que je vous tiens entre mes bras.

Et sur ces mots, il lança son cheval au trot, tenant les rênes d'une seule main tandis qu'avec l'autre il serrait la jeune fille contre lui. Alice ne pouvait que se tenir au pommeau de la selle ou aux crins du cheval.

— Faites moi descendre immédiatement Charles.

— Vous m'appelez par mon prénom à présent ? Voyons je pensais que c'était inconvenant, dit-il dans un éclat de rire.

Il talonna son cheval qui passa au galop. Alice cria d'effroi et agrippa un peu plus fermement les crins de l'étalon tout en s'adossant contre le cavalier, son dos contre son torse. Elle posa sa tête sur lui et ferma les yeux.

— Je vous en prie Charles... J'ai peur, murmura-t-elle contre lui.

Le cavalier baissa les yeux vers la jeune fille et vit deux larmes couler. Seigneur, voilà qu'il faisait pleurer les demoiselles à présent. En aucun cas il n'avait été gentleman durant les dernières minutes. Il tira fortement sur les rênes pour stopper sa monture. Une fois ceci fait, il les lâcha et serra la jeune femme contre lui en murmurant des paroles réconfortantes.

— Excusez-moi Alice. Pardonnez mon emballement, je pensais que vous n'auriez pas peur et que vous vous sentiriez en sécurité contre moi.

En disant cela, sa respiration se fit plus courte et il admira le visage qui se levait vers lui, les joues ruisselantes. Dieu comme elle était belle avec son chignon légèrement défait à cause de la course, ses yeux rougis par les larmes et ses joues roses. Il entrouvrit la bouche et descendit un peu plus bas pour fixer ses lèvres. Avec son teint de porcelaine et son visage d'ange, pas étonnant qu'elle séduise tous les hommes autour d'elle. Et dire qu'elle devait trouver un mari. D'un coup, il n'avait qu'une seule envie, la garder bien au chaud dans ses bras et ne la partager avec personne. Elle devait être à lui et à lui seul. Oh oui, elle lui appartiendrait.

Le Duc de CamburryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant