Chapitre sept

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Léna avait quelques souvenirs vagues du manoir.

Pourtant, lorsqu'elle arriva devant elle ne le reconnut pas. Le souffle coupé, encore dans son pick-up, elle et William roulait dans le domaine depuis une dizaine de minutes. Heureusement pour elle, il faisait nuit, à croire que le loup l'avait fait exprès, et tous les membres de la meute étaient plus ou moins occupés.

C'était une sensation étrange de se retrouver à nouveau ici. Elle y reconnaissait à la fois tout et rien, elle pouvait se deviner enfant en train de courir sur l'herbe, seule. Puisque son père ne jouait que rarement avec elle, et que les autres enfants ne lui adressaient jamais la parole.

Et pourtant, tout lui semblait recouvert d'une brume. Si nouveau et familier.

Ils avaient fait repeindre le bâtiment principale. Autrefois d'un beige décrépi, ce dernier était désormais d'un rouge pierre aussi doux qu'éclatant, et se fondait dans l'obscurité. Éclairé ici et là de quelques lampes, elle le savait dominant sur le reste du territoire.

La face imposante et complexe pouvait être intimidante, composée de nombreuses fenêtre et d'une entrée à l'allée fleurie. Entouré de la forêt, le manoir semblait perdu.

— Léna ?

La jeune femme sursauta en se tournant vers William.

— Excuse-moi, tu m'as parlé ? demanda-t-elle surprise.

Il fronça les sourcils, visiblement décontenancé. Sans vraiment répondre il gara le pick-up sur un petit parking contre la façade avant de descendre d'un pas rapide.

Léna n'avait pas souvent peur. Ou en tout cas, elle ignorait souvent ce sentiment. Et pourtant, en ce moment précis, l'angoisse lui donnait des bouffées de chaleur dans la fraicheur de la nuit. Le souffle court elle redressa les épaules avant d'ouvrir sa portière.

La jeune femme atterrit sur les gravier de l'entrée en ne sentant pas à sa place, et avec un fort désir de faire demi-tour pour partir aussi loin que possible. Derrière elle, William s'approcha pour lui donner son sac.

— Ne t'inquiète pas, lui dit-il. J'ai prévenu les membres de la meute de ton arrivée, tu ne les verras pas avant demain.

— M... Merci...

Elle le regarda, vivement surprise. C'était étrangement... Agréable de sa part, donc assez rare pour être noté.

Sans un regard en arrière, pour elle, il s'avança vers la lourde porte qui servait de porte d'entrée. Seuls les membres principales de la meute vivaient dans le manoir. Le couple alpha, leurs enfants s'ils en avaient, les bêtas et quelques amis triés et faisant partis du cercle proche des dominants.

Les bêtas géraient une grosse partie de la meute. Principalement tout le côté administratif, et aussi tout ce qui touchait à la sécurité.

Léna secoua la tête pour chasser ces pensées, et s'avança vers le manoir. Elle marchait comme une condamnée à mort vers la potence, prête à en finir.

L'entrée du manoir était exactement comme elle s'en souvenait. Pleine de vie, et dont l'ambiance pleine de vie contrastait avec la façade froide. Un escalier montait vers l'aile droite du premier étage où se trouvaient les chambres, dont les quartiers des alphas. Une douce odeur de café régnait, et bien que rangé, l'endroit paraissait très mouvementé comme traduisant de beaucoup de passage.

— Veux-tu que je te fasse visiter ? lui demanda William.

Elle le toisa.

— J'ai habité ici beaucoup plus longtemps que toi, fit-elle remarquer.

La meute Écarlate - Convoitise (Tome 1 - Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant