Épilogue

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— Tu vas encore faire pipi ?

— Non, soupira Léna en redressant les épaules, je pense que c'est bon.

La jeune femme allait aux toilettes en moyenne trois fois par heure, et c'était épuisant. Elle avait la vessie minuscule depuis le début de la grossesse et honnêtement, cela l'épuisait beaucoup plus que les nausées.

Alors, quand cela s'ajoutait au stress, autant dire que Léna se sentait au bord de l'explosion. À cette pensée elle se mit encore à dandiner, et voulu passer la main dans ses cheveux avant de se rappeler que ces derniers étaient relevés en un chignon complexe.

— Tu ne vas quand même pas pleurer là, si ?

Léna secoua négativement la tête.

— Bien, parce que tu ne peux pas pleurer, lui dit Denise, tu gâcherai mon travail de maitre.

— Je ne veux pas me marier, lâcha soudainement son amie.

— Pardon ?

Denise recula, surprise. Elle regarda Léna, prenant une seconde pour détailler ses traits. Elle l'avait toujours trouvé sublime, d'une façon assez... animale. Et elle comprenait mieux pourquoi maintenant qu'elle savait que cette dernière était, littéralement, à moitié louve.

Les traits de Léna dégageaient quelque chose de sauvage, dangereux. Son regard était aiguisé, comme celui d'une prédatrice, et sa démarche silencieuse ne cessait de surprendre Denise. Et, elle avait des cheveux magnifiques que la jeune femme avait toujours jalousé. Ils retombaient jusqu'au bas de son dos, d'un noir ébène sublime, brillants et légèrement ondulés.

Et aujourd'hui elle était superbe. Dans une belle robe blanche fluide, mais qui mettait en valeur son ventre naissant.

— Je veux dire je veux être mariée, surtout à William, rattrapa Léna. Mais je ne veux pas marcher devant une foule de gens, sur une musique stupide, parce qu'on sait toutes les deux que je vais tomber devant....

Léna la regarda d'un coup, comme si elle venait de réaliser quelque chose.

— Toi, lui dit-elle en la pointant du doigt, ne me laisse pas tomber.

— Jamais, promit Denise.

Le mariage de Léna et William allait être somptueux. Une dizaine de personne s'en étaient assurés. Il serait donné à l'extérieur, à la lisière de la forêt. Il y avait des guirlande partout, et des fleurs qui sentaient si bons que Denise en avait la tête qui tournait. On se croirait tout droit sorti d'un conte de fée.

— Tout ira bien, lui dit-elle. Tu vas poser les yeux sur lui, et tout ira bien.

Léna hocha la tête. Comme le père de cette dernière était décédé, Denise avait accepté de l'accompagné jusqu'à l'autel. C'était un privilège qu'elle chérissait, en plus d'avoir la chance d'être demoiselle d'honneur.

— Je sais, lui répondit Léna avec un sourire sincère.

Sur ces mots Denise lui prit le bras. Elles allaient bientôt devoir sortir, rejoindre les autres. La cérémonie allait commencer.

— Merci d'être là, continua son amie.

— Toujours.

Denise prononça ces mots, en sachant que ce n'était pas vrai.

— Je sais, continua Léna. Merci pour ça.

Elle parut prête à pleurer. Léna ne pleurait jamais, mais depuis le début de sa grossesse les larmes lui montaient à chaque émotion un peu forte. Qu'il s'agisse de la colère ou du bonheur. Denise lui lâcha le bras pour pouvoir la serrer dans ses bras, profitant de la chaleur de son amie contre elle.

Il lui semblait que tout était si froid ici, ou alors c'était en elle. Peut-être.

— Il va falloir y aller, lui dit Denise en entendant la musique se lancer à l'extérieur.

— Allons-y, répondit Léna en lui lâchant la taille pour la reprendre par le bras.

Elle semblait prête. Heureuse et rayonnante. Denise se dit vaguement qu'elle aimerait pouvoir garder cette image pour toujours, la graver sur sa rétine. Elle allait profiter de ce soir, et demain elle annoncera son départ à son amie. Elles ne se reverraient sans doute jamais, parce qu'elles venaient de deux mondes complètement différent.

Denise eut un pincement au cœur à cette pensée. Elle ne rencontrerait jamais le bébé de sa meilleure amie, elle ne serait pas à ses côtés pour toutes ces disputes avec William, et elle ne serait pas non plus là pour aider à la recherche du traitre.

Elle ne restait pas. Elle allait partir, et ne regarderait jamais en arrière.

Elle ne pouvait pas se le permettre. 

La meute Écarlate - Convoitise (Tome 1 - Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant