Chapitre dix

5.5K 511 10
                                    

            Léna repoussa ses cheveux derrière son épaule d'un geste de la main. Sa longue crinière était libre, pour une fois, et retombait en longues mèches dans son dos, encadrant son visage.

Tout en épongeant la sueur sur son front, elle lança un sourire à Arthur.

— Tu abandonnes déjà ? demanda-t-elle d'un ton léger.

Son corps tout entier hurlait.

Ils se trouvaient dans la salle d'entrainement du manoir. Cette dernière n'avait pas changé, et elle se voyait encore grandir ici. Elle passait autrefois le plus clair de son temps à s'entrainer, puisqu'aucun enfant ne voulait jouer avec elle, et que son père préférait l'éviter.

Ils se situaient dans un coin de l'endroit, dont le sol était recouvert de tapis amortissant. En tenue de sport, ils se battaient. De façon plus ou moins amicale.

Léna avait beaucoup perdu en force.

Son corps autrefois entrainé n'était plus aussi musclé qu'auparavant, bien qu'elle reste athlétique.

Mais elle gagnait quand même contre Arthur, pour elle ce n'était pas envisageable de le laisser la battre.

— Abandonner ? répéta-t-il l'air faussement incrédule.

Sur ces mots, sans lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, il s'élança vers elle, d'une vitesse surnaturelle. Arthur était fort, mais trop lent pour elle. Sa rapidité était sa plus grande force.

Elle attendit qu'il soit assez proche d'elle pour prendre appui sur les épaules du jeune homme, et sauter sur son dos. D'une impulsion elle s'agrippa à lui et, à l'aide son poids, le fit basculer en arrière.

Ils atterrirent tous les deux sur les tapis en un bruit sourd. Isabelle poussa un soupir à la fois surpris et impressionné.

Léna s'assit sur le torse d'Arthur, le plaquant de son poids sur les tapis.

— J'abandonne, admit-il.

En souriant la jeune femme se releva et lui tendit la main pour l'aider.

— C'est ta lenteur, lui dit-elle, tu mets trop de poids sur tes jambes, tu dois être plus flexible.

Il lui lança un regard comme pour lui dire qu'il ne savait pas comment faire.

— Tu devrais nous entrainer, intervint Isabelle.

— Oh non, répondit Léna d'un sourire gêné. C'est gentil, mais je n'ai pas le niveau...

Elle n'avait rien d'une professeure, elle n'avait aucune patience et était très peu pédagogue. Et, en plus, elle ne restait pas longtemps dans la meute. Bien qu'ils ne le sachent pas, mais elle ne pouvait pas se le sortir de la tête.

Léna ne voulait pas s'intégrer, se rappeler le sentiment d'être dans une meute. Car le retour à la réalité serait plus dur encore après.

— Tu cours avec nous ce soir ? demanda Arthur.

La jeune femme fit volte-face pour le regarder.

Arthur et Isabelle étaient les deux seules personnes qui lui parlaient ici. Les autres semblaient la haïr profondément, pour quelques raisons que ce soit.

— Non, non. J'ai déjà des choses de prévues.

Le bêta fronça les sourcils, comme pour lui indiquer qu'il n'y croyait pas du tout. Une serviette entre les mains, il essuya la sueur qui perlait sur son cou.

— J'ai du travail, annonça Arthur avec un sourire.

Il regarda Léna.

— Tu sais tous vous protéger, ce genre de truc, dit-il en haussant les épaules.

La meute Écarlate - Convoitise (Tome 1 - Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant