Chapitre onze

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William avait invité Léna à dîner.

Par curiosité, et aussi par obligation, la jeune femme avait accepté. Pour une raison étrange elle voulait apprendre à le connaitre. Elle essayait de se convaincre que c'était uniquement pour maintenir leur rôle de faux couple, mais ce n'était pas l'entière vérité.

Depuis qu'elle avait perdu Noah personne ne l'avait fasciné. Elle appréciait les gens, ils l'amusaient, l'ennuyaient parfois, l'agaçaient souvent, mais ne la fascinaient jamais.

Cette envie d'en savoir plus était plus forte que tout, aussi elle fit quelques pas dans la cuisine. Aménagée pour l'occasion.

— Tu ne fais pas les choses à moitié, n'est-ce pas ?

— Juste un peu de décoration.

Elle lui sourit, amusée. William avait évidemment demander aux autres habitants du manoir de les laisser tranquille pour la soirée. La cuisine d'ordinaire si désordonnée était rangée, et la grande table avait été décoré avec gout. Rien de très romantique ni d'extravagant, mais l'endroit dégageait une classe non négligeable.

— Je t'en prie, lui dit-il en désignant une chaise.

Toujours fascinée par les efforts qu'il avait, elle s'assit. Sans toutefois ignorer le regard qu'il posa sur elle.

William était toujours relativement bien habillé, et ce soir ne faisait pas exception. Ses cheveux bien coiffés encadraient son visage rasé, et ses vêtements sobres mais élégants soulignaient la courbe de son corps musclés.

Léna avait fait des efforts.

D'ordinaire si simple elle avait voulu l'impressionner ce soir, pour son propre plaisir, pour lui montrer qu'elle aussi n'était pas banale, loin de là. La jeune femme portait une robe aux teintes sombres, noire et mauve, relativement simple, mais fendue au niveau de la cuisse droite, dévoilant ses jambes.

Elle ne s'était pas maquillée, elle ne le faisait jamais, mais avait néanmoins pris le temps de coiffer ses cheveux. Sa longue chevelure noire paraissait moins folle, et retombaient en belle boucle dans son dos.

— M'inviter à manger dans ma propre maison, fit-elle remarquer, c'est amusant.

Il acquiesça tout en s'asseyant à son tour.

— Les couples font ce genre de choses, dit-il en haussant les épaules, des rendez-vous.

— C'est vrai, admit-elle.

La jeune femme prit une profonde inspiration tout en lissant les plis de sa robe. Elle fouilla dans sa mémoire, en se préparant elle avait réfléchi à tout ce dont elle voulait lui parler.

— Mon père, commença-t-elle.

Il la regarda, l'air surpris. Ses beaux yeux bleus la fixaient, ne lâchant pas les traits de son visage. Il y avait quelque chose de fascinant dans la teinte polaire de ces derniers.

— Est-ce qu'il parlait de moi ?

À la moue de pitié qu'il eut la jeune femme devina que la réponse était non.

— Très peu, admit-il. C'est seulement arrivé quelques fois. Je pense que tu lui as brisé le coeur en quittant la meute, il en parlait parfois. Un jour il m'a expliqué que tu étais partie par amour, et je pense qu'une partie de lui respectait cela.

— C'est faux, intervint-elle.

Elle était bel et bien parti par amour. Mais pas par amour pour Noah, seulement pour elle-même. La jeune femme savait qu'en restant ici elle ne serait jamais heureuse, et que ce père qui la haïssait finirait par la détruire.

La meute Écarlate - Convoitise (Tome 1 - Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant