La meute Écarlate - Convoitise (Tome 1 - Terminé)

Chapitre six

— Tout va bien ?

Léna glissa les yeux sur William. Le jeune homme conduisait son pick-up, l'attitude détendue, désinvolte. Elle était en sueur, stressée, incapable de se concentrer. Heureusement qu'elle ne conduisait pas.

Ils roulaient à toute vitesse sur des routes vides, la nuit était tombée depuis quelques heures et la fraicheur infiltrant sa voiture mal isolée. Sur les sièges arrière se trouvaient les quelques sacs qu'elle avait emporté, et la moto du loup à ses côtés se trouvait fermement attachée dans la remorque.

— Non, répondit-elle sèchement.

William poussa un soupir. Elle le fusilla du regard, seigneur elle haïssait le voir au volant de sa voiture.

— D'accord, dit-il las, question stupide de ma part.

Nouveau silence.

— Tu es la première personne qui le conduit. À part moi, bien sûr, lança-t-elle finalement.

Il parut surpris de sa remarque.

— Quoi ? Le pick-up ?

La jeune femme hocha la tête. Sa remarque parut le ravir.

— J'adore être premier, ajouta-t-il avec un sourire.

Elle leva les yeux en l'air en entendant cette remarque. Étrangement discuter avec William l'apaisait, sa louve était moins agitée dernièrement. Elle restait sagement dans les limites de Léna, loin dans son esprit. Comme si la présence d'un autre loup l'aidait.

— Tu es premier pour plusieurs choses avec moi, lui dit-elle.

Ses yeux bleus se posèrent sur elle, semblable à deux lumières dans l'obscurité.

— Je t'écoute.

— Le premier loup que je vois en quelques années. Aussi le premier à m'avoir retrouvée, sans oublier que tu es le premier à détruire ma vie depuis... mon père.

Elle hésita sur cette dernière précision. Le nom de Noah s'imposait dans son esprit, il l'avait impacté à sa propre façon. Mais, s'il y avait bien une personne à qui elle ne désirait pas en parler, il s'agissait de William.

— Je n'ai jamais voulu détruire ta vie, fit-il remarquer.

— Seulement m'arracher à ma stabilité et à tout ce que j'avais construit.

Il secoua la tête, agacé.

— Tu te mens, rétorqua-t-il. Tu penses avoir quelque chose, mais ta vie est factice. Aussi fausse que ton bonheur.

— Je ne veux pas être heureuse, intervint-elle.

Elle ne pouvait plus l'être depuis Noah, mais cela elle ne lui dit pas.

— Je veux vivre. Libre. Et je ne peux pas le faire dans la meute écarlate.

— Tu es une alpha. Tu ne veux pas la liberté, s'exclama-t-il. Tu veux protéger les tiens, les guider, les aider et vivre autour d'eux.

Il posa un regard sur elle.

— Tu n'es pas une louve solitaire, ajouta-t-il.

— Quelle arrogance, lui reprocha-t-elle sèchement. Regarde-toi oser me parler comme si tu savais quoi que ce soit sur ma vie, alors que tu me connais depuis quarante-huit heures. Tu devrais apprendre à te taire, monsieur parfait.

Léna se reposa contre son siège, profondément agacée. Elle ne regarda pas William pendant quelques secondes, s'attendant à un éclat de colère. Au lieu de quoi, il lui adressa un sourire sincère.