La meute Écarlate - Convoitise (Tome 1 - Terminé)

Chapitre dix - huit

Léna soupira en faisant volte-face.

Du regard, elle chercha quelque chose dans son potager. La jeune femme était rentrée chez elle. Vivante. Elle n'aurait pas parié sur sa survie.

Cela signifiait que Noah avait de nouveau disparu. Pourquoi ? Elle l'ignorait, et haïssait cela. Était-il en danger ? Poursuivi par quelqu'un ? Quelque chose ? Seigneur, elle espérait qu'il était en sécurité.

À cette pensée ses cicatrices se mirent à la tirer.

Elle passa une main distraite sur les plaies, et ses doigts s'arrêtèrent sur la trace que la balle avait laissé dans sa peau. Noah avait essayé de la tuer. Encore une fois.

Pourtant une partie d'elle ressentait toujours ce besoin viscérale de le protéger, de sa propre vie s'il le fallait. Quitte à s'opposer à William, comme elle l'avait fait la veille avant de partir dans son pick-up rouge.

Léna savait que ce n'était pas de l'amour. En tout cas, elle l'imaginait. Elle n'avait jamais été vraiment aimé, mais Noah était son âme-soeur. Elle lui avait juré de le protéger jusqu'à la fin, et elle refusait de le tuer maintenant.

Ses doigts se resserrèrent autour de son verre. Le liquide de couleur miel qui s'y trouvait ne faisait que se réchauffer, et elle n'osait pas en boire. Tous ses instincts étaient éveillés, elle était prête à se battre.

Comme pour faire écho à cette pensée, son téléphone se mit à sonner dans la cuisine.

Tout en fronçant les sourcils, elle se dirigea vers la table. Le froid du carrelage sous ses pieds nus la fit siffler, et elle posa son verre de whisky sur le comptoir avant de décrocher. Sans même regarder qui l'appelait. Elle savait déjà de qui il s'agissait.

— William, le salua-t-elle sobrement.

Un silence lui répondit, si long qu'elle faillit raccrocher.

— Où es-tu ?

— Chez moi, répondit-elle calmement. Je n'ai pas croisé Noah en sortant de ton territoire, ni même sa meute. Tu peux être rassurer, je pense qu'il va vous laisser tranquille.

— Tu penses qu'il aurait pu te suivre jusqu'à chez toi ?

La voix de William était grave, pleine de rage. Son accent rendait ses mots encore plus trainants, et pourtant, étrangement, il semblait inquiet pour elle. Léna n'était pas certaine de comprendre pourquoi.

— J'imagine que oui. Mais si c'est le cas, il ne m'a pas encore attaquée.

— Je peux envoyer Arthur faire poser un système de surveillance chez toi.

— Je suis une louve entrainée au combat depuis mon enfance, William. Je suis une machine de guerre, à quoi est-ce qu'un système de surveillance pourrait me servir ? Surtout que je ne compte pas m'en prendre à Noah.

— Il a essayé de te tuer.

En entendant ces mots la jeune femme s'avança pour récupérer son verre d'alcool avant de se diriger vers son canapé. L'obscurité ambiante la rassurait, elle se sentait en sécurité.

— Il a sombré dans la folie, et la paranoïa. Il est persuadé que je suis son ennemie, William.

Léna poussa un profond soupir. Tant de loups perdaient la tête. La pression de partager son corps avec quelqu'un d'autre était trop forte pour certains. Sa louve tourna dans sa cage à cette pensée, comme si elle l'approuvait.

— Et pourtant, tu le protèges, fit-il remarquer.

Elle prit une gorgée de whisky, laissant le liquide lui bruler la gorge.