chapitre 8

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Chapitre 8
C'est en voyant Karol sortir de l'eau, les cheveux plaqués en arrière et trempés qu'il réalisa qu'elle était belle. Elle le regarda, surprise par son expression faciale.
-Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu as perdu ta langue ? Tu n'as jamais vu une fille sortir de l'eau ? Se moqua-t-elle.
-Si mais jamais en sous-vêtements.
Karol sentit ses joues rougir. Pour cacher sa gêne, elle l'éclaboussa. Très vite ils se lancèrent dans une bataille d'eau accompagnée de cris et de rires.
Au bout d'un certain temps, la température commença à chuter et la mexicaine se mit à grelotter.
-Je crois qu'on ferait mieux de sortir se sécher. Proposa Ruggero en s'apercevant de l'état de la jeune femme.
Elle acquiesça et ils sortirent de l'eau en même temps. Il lui tendit une serviette sans oublier de la regarder de haut en bas. Une fois de plus, les joues Karol prirent une teinte rosée et elle évita de le toucher en se saisissant de la serviette.Ils se séchèrent puis se rhabillèrent avant de rentrer. Ils ne disaient pas un mot dans la voiture, Karol semblait un peu perdue. Finalement elle commençait à l'apprécier cet arrogant. Il se garait devant chez elle et la regarda.
-Merci pour cette superbe soirée, je ne me suis pas senti aussi bien depuis un petit moment et finalement tu n'es pas si coincée que ça. Lui dit-il.
-Pardon ? Non mais quel idiot ! S'emporta-t-elle. Juste au moment où je commençais à t'apprécier !
-Du calme ! Je veux dire que tu es bien la première fille qui se jette à l'eau en sous-vêtements, qui sait, j'aurais pu te décoincer ou même pire.
-Tu me fou la trouille, là. C'est bien ce que je me disais, tu es bipolaire. Sur ce, merci pour cette soirée, à plus.
Elle descendit de voiture avant de se précipiter chez elle. Elle monta dans sa chambre, les yeux remplis d'étoiles.
Ce n'est le lendemain qu'elle comprit ce que faisait Ruggero... Lorsqu'elle se présenta à son casier et qu'elle entendit cette rumeur.

Val se pointa devant elle.
-Alors ? Comme ça tu l'as fait ?
-Mais de quoi tu parles ? Je ne vois pas, explique-toi avec ta langue de vipère.
-Eh bien, il circule à ton sujet, que juste en te faisant un petit sourire, tu te déshabilles. Attends, comment ils t'ont surnommée déjà... Ah oui, « fille facile », quand j'ai dit que tu craquerais, j'ai pas eu tort.
La colère monta en elle, les paroles de son amie étaient vraiment répugnantes. Elle claqua violemment la porte de son casier et se dirigea vers les populaires.
-Non mais, c'est quoi ton problème à la fin ? C'est juste pour te faire mousser devant eux ? Tu as raison sur un fait : tu ne me connais pas. Mais sache que ce que tu viens de faire, je vais te le faire payer, tu vas voir, tu vas regretter tes paroles espèce de...
Avant qu'elle ne finisse sa phrase, il lui coupa la parole et répondit du bout des lèvres.
-J'aime qu'on menace et merci grâce à toi, je viens de gagner 150 points.-Grrr je te déteste. Hurla-t-elle le visage rouge de colère.
Elle fit demi-tour et partit en courant se réfugier dans les toilettes, pleine de honte et de colère. « Mais quelle conne ! Je savais que je n'aurais pas dû baisser ma garde ! » Pest-t-elle contre elle-même.
Ruggero la voyant ainsi, ne se doutait pas un seul instant le mal qu'il venait de lui faire. Il regarda Michael.
-Et merde !
Vu ce qu'il venait de lui faire, ça ne l'étonnerait pas que ce mec en profite, après tout, il avait des vues sur elle lui aussi.
-Hey, toi, l'intello.
-Je m'appelle Carolina. Dit-elle froidement. Qu'est-ce que tu veux ?
-Où est-elle ?-Sûrement dans un endroit où elle a la paix.
-D'accord, merci, je crois savoir.
Il se précipita dans les toilettes des filles, là où il risquait de se prendre deux heures de colle si il se faisait chopper.
-Karolita, aller, sors de là. Excuse-moi, tu as de la chance car je ne m'excuse jamais.
La jeune ne répondait pas, elle était tellement triste d'avoir était humiliée comme ça qu'elle se recroquevilla sur la cuvette des toilettes.
Val ouvrit la porte, regarda Ruggero.
-C'est les toilettes des filles ici.
Ce n'est que lorsqu'elle entendit sa voix que la brune sortit de la cabine des toilettes.
-Tout ça c'est de ta faute. J'aurais jamais dû t'écouter Val ! Et toi, ne m'adresse plus jamais la parole ! Sache que, contrairement à toi, je n'ai qu'une parole ! S'énerva-t-elle sans même reprendre son souffle.
Elle partit sans leur accorder un regard, plus en rogne que jamais.

La jolie mexicaine avait trouvé un endroit tranquille : les marches de secours que personne n'empruntait. Elle put y pleurer à son aise sans risquer d'être déranger mais un jeune homme entendit ses sanglots et s'approcha d'elle. Lorsqu'elle sentit une présence, Karol essuya rapidement ses larmes et fit de son mieux pour reprendre une respiration normale.

-C'est un con. Lui dit Michael après un petit silence.

Ce fut les mots de trop, elle craqua à nouveau et ne put retenir ses larmes de honte et de colère. Michael ne dit rien, il la laissait se décharger de ses émotions, sans jugement, sans en demander plus, lui offrant un regard compatissant et bienveillant.

Embrasse-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant