chapitre 11
Ruggero se sermonna mentalement pendant plusieurs minutes : « Putain ! Mais quel con ! Je n'ai pas vu qu'elle n'allait pas bien, je suis censé être son partenaire, son binôme et en même temps je ne pouvais pas savoir. »
Il tournait en rond comme un lion en cage.
Son téléphone se mit à sonner. Il regarda, il avait reçu un message. Il l'ouvrit :
« message de Karol » :
Salut, on pourrait se voir ?
Il ne préféra pas répondre de peur de la blesser à nouveau.
De son côté, Karol s'en voulait, elle s'en était prise à lui alors qu'il n'y était pour rien. Elle lui avait envoyé un message et savait qu'il l'avait vu, mais qu'il ne lui répondait pas.
« Il doit être en colère... Et en même temps je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. » Pensa-t-elle.
Cet après-midi, il y avait une sortie de groupe avec le lycée, elle décida donc de tenter sa chance de se faire pardonner.
Le professeur les appela un par un pour qu'ils montent dans le car.
Sans un mot, sans un regard, Ruggero se dirigea en pleine forêt, au milieu de nulle part. Il se précipite, vers une petite clairière aux couleurs magnifiques et au paysage éblouissant.
-On peut parler ? Demanda timidement une voix derrière lui.
-Qu'est-ce que tu veux ?
-Je sais que je me suis mal conduite avec toi, et je m'en excuse, je n'aurais jamais dû te parler comme ça, aussi froidement... C'est difficile pour moi... de fêter son anniversaire sans lui. Si tu savais à quel point il me manque.
Elle se laissa aller, elle pleurait à chaudes larmes. Il la prit dans ses bras et lui murmura au creux de son oreille : « Ca va aller, je suis là, tu ne seras plus seule, je te le promets. »
-Je les ai trouvés ! S'exclama une voix les obligeant à sortir de ce moment de complicité. Quand je disais qu'elle allait craquer la première ! Et toi fidèle à toi-même, tu l'as conquise.
Sans réfléchir, Ruggero se leva et mit son poing dans la figure de Michael.
-Putain, ferme-la ! Tu me gonfles avec tes réflexions à la con !
Les deux semaines qui suivirent cette altercation furent pour le moins étranges... Karol, qui voulait à tous prix oublier ses sentiments, s'était débrouillée pour éviter un maximum Ruggero, prétextant être malade lors des réunions prévues et ne sortant de chez elle que pour aller en cours. Elle ne répondait que très peu à ses messages, cherchant à calmer son cœur et à sortir l'italien de sa tête.
D'abord compréhensif, Ruggero lui avait laissé du temps et de l'espace, non sans la surveiller de loin pour être sûr qu'aucun autre garçon ne profitait de cet éloignement pour l'accoster. Mais à présent, alors qu'elle semblait toujours aussi bouleversée, il ne voulait plus lui laisser de l'espace, il voulait comprendre ce changement de comportement. Et, il devait bien l'admettre, elle lui manquait. C'était bizarre, venant de lui, lui qui se débrouillait toujours pour ne pas s'attacher.
Il avait mis tant de temps à mettre en place ces habitudes : draguer, jouer, s'amuser, profiter et jeter la fille. Mais avec elle, c'était différent et ça l'effrayait autant que ça l'attirait.
Mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser à elle. Il se décida une bonne fois pour toute, la nuit était tombée et Karol était prête à aller se coucher. Elle était fatiguée de cette énième journée à l'éviter mais un objet retentit sur la fenêtre, l'empêchant de dormir. Elle regarda curieuse, Ruggero se trouvait en bas, il lui fit signe de descendre. Elle décida d'obéir pour le faire partir.
-Non mais qu'est-ce que tu fous dans mon jardin ? T'es malade ou quoi ? Alors là tu débarques en plus tu envoies des galets sur ma fenêtre ! Tu sais ce qui va t'arriver si ma mère te trouve là ? Et puis qu'est-ce que tu veux à la fin. S'emporta-t-elle tout bas pour ne pas attirer l'attention de sa mère.
-Voilà, ce que je crois, c'est que tu es bipolaire : un coup tu es bien avec moi et un autre tu m'envoies sur les roses. Alors dis-moi qu'est-ce que tu as ?
Karol souffla d'exaspération, ne pouvait-il pas la laisser tranquille tout simplement ? La laisser l'oublier pour qu'elle ne souffre pas ?
Apparemment c'était trop demander.
-Je ne joue plus, trouve-toi une autre fille. Dit-elle simplement avant de se retourner pour rentrer chez elle.
Le brun resta quelques secondes interdit, planté là, la regardant lui échapper. Sans perdre une minute de plus, il la rattrapa avant qu'elle n'atteigne sa porte, il prit son poignet dans sa main et la tira pour qu'elle lui fasse face. Elle lui lança un regard noir auquel il ne répondit pas.
-Lâche-moi.
-Tu veux vraiment que ça s'arrête ? Demanda-t-il avec douceur en ignorant la main qu'elle avait posée sur son torse pour l'éloigner.
-Oui, c'est fini Ruggero. Répondit-elle fermement.
-Alors embrasses-moi.
Elle le regarda surprise, il ne l'avait pas écoutée ou quoi ?
-T'es vraiment... Commença-t-elle, énervée.
Mais elle fut coupée par les lèvres de l'italien qui attrapèrent les siennes. Au diable le jeu et sa réputation ! Il avait craqué. Elle était si différente, ça aurait été un crime de la laisser s'enfuir comme ça. Il passa une main sur sa taille et l'autre glissa le long de son bras pour finir sa course sur sa joue. Il sentit son cœur s'emballer et il eu soudain l'envie d'arrêter le temps. De son côté, Karol se tendit d'abord sous la surprise. Elle ne s'attendait vraiment pas à ce qu'il craque, et il l'embrassait de manière si passionnée et douce à la fois... Elle finit par se laisser aller à l'échange, passant timidement ses mains dans les cheveux du jeune homme avec lesquels elle se mit à jouer. Leurs cœurs battaient à l'unisson et leurs langues se cherchaient.
fin
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Embrasse-moi
FanfictionKarol et Jorge sont amis depuis toujours. Ils partagent tout, jusqu'à la brillante idée de créer un stand de bisous lors de la fête foraine annuelle. Sur le papier, l'idée semble géniale... En réalité, Jorge laisse son amie gérer seule le stand. L'a...