Course poursuite

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Ça devait faire une vingtaine de minutes qu'ils couraient dans les rues males famées de Londres, poursuivis par un tueur en série qui essayait de leur tirer dessus. Ils couraient à en perdre haleine, sans se retourner. Sherlock était devant, cherchant un endroit où ils pourraient se cacher et appeler des renforts. Il comptait les coups du pistolet que tenait le tueur, malheureusement, son compte était faussé car John tirait également aux coins des rues dans lesquelles ils tournaient.

Son cœur battait à toute allure tandis qu'il se dirigeait tant bien que mal vers une ruelle dans laquelle il savait qu'il pourrait se cacher avec le blogueur et duper leur poursuivant. Elle n'était plus très loin mais il allait leur falloir courir encore. Il entendit une balle siffler près de son oreille avant de la voir se ficher dans un mur  devant lui. C'était lui qu'il visait depuis tout à l'heure mais il ne le touchait jamais, le sociopathe l'avait assez analysé pour savoir quand le perturber pour ne pas se faire toucher. S'il avait bien compté, il devait lui rester encore deux balles.

Il tourna à droite si brusquement que John dû ralentir pour pouvoir le suivre. Il était maintenant quelques mètres derrière Sherlock. Un coup fut tiré et la balle se retrouva dans un mur devant Sherlock, à sa gauche. Cependant, elle était passée loin de lui : le tueur avait changé de cible. "Merde !" pensa-t-il. Il savait très bien que lui était capable de ne se prendre aucune des balles de cet idiot les poursuivant mais, en ce qui concernait John, il avait bien peur qu'il ne l'abatte.

Un deuxième coup fut tiré, ce qui arracha un petit cri au médecin derrière. Il était touché mais Sherlock ne pouvait pas s'arrêter ni même juste se retourner, cela pourrait lui coûter la vie. Il continua alors de courir, désespéré à l'idée que personne ne le suive plus. Son cœur battait tellement fort dans ses tempes qu'il n'entendait même pas le bruit de ses pas. Aucune autre balle ne fut tirée, ce qui eut le dont de le faire paniquer. La ruelle était juste là.

Il tourna précipitamment à gauche et s'arrêta pour attendre John qui, pensait-il, devait absolument se trouver là, sur ses talons. Il eut le soulagement de voir que c'était le cas alors il lui attrapa le poignet et grimpa les escaliers d'urgence pour les incendies quatre à quatre sans lâcher son blogueur et entra dans le bâtiment avec lui au premier étage.

Ils étaient tout deux essoufflés. Pendant qu'ils essayaient de remédier à cela, Sherlock regarda passer le tueur dans la ruelle et, ne les voyant pas, continuer à courir dans la rue suivante. Il envoya immédiatement un message à Lestrade pour le prévenir. John s'était assis contre le mur et continuait d'essayer de reprendre son souffle. Le détective, qui était déjà remis, se pencha face à lui. Le docteur avait l'oreille gauche écorchée et une légère entaille sur la joue du même côté.

- Sherlock ? Tout va bien ?

L'intéressé reprit ses esprits.

- Je ... Moi oui.

Il fixa la blessure de John et passa le doigt sur sa joue pour enlever le sang puis baissa la tête et regarda sa main. Ce dernier, remarquant son trouble, posa sa main sur son épaule.

- Hé ! Je vais bien moi aussi.

- Un rien un peu plus à droite et c'était fini.

Il avait dit ça d'une si faible voix que John se demandait s'il avait bien entendu ou s'il ne l'avait pas imaginé.

- Sherlock, je suis là, je vais bien.

Mais ledit Sherlock ne l'écoutait pas. Il était plongé dans son palais mental à essayer de démêler ce qu'il ressentait. Premièrement, il avait eu peur. Peur de perdre son colocataire et de se retrouver seul. La deuxième chose était de la culpabilité. Il se sentait coupable de l'entraîner dans ses aventures et qu'il puisse lui arriver quelque chose. S'il lui arrivait le moindre problème, il ne s'en remettrai pas. Il y avait aussi autre chose, une chose sur laquelle il n'arrivait pas à poser de mot ...

- Sherlock ! Tu m'écoutes au moins ?

Il venait de perdre le fil de ses pensées. Il reporta alors son attention sur celui qui l'appelait.

- John. Je réfléchissais.

Il ne put empêcher son regard de dériver sur sa joue et son oreille, ce que le docteur remarqua parfaitement.

- Je te dis que c'est rien.

- Mais s'il t'avait touché !

John ouvrit des yeux ronds. Il ne comprenait rien à rien à son colocataire. D'habitude il était froid et il s'efforçait de ne rien dire qui puisse trahir un sentiment et maintenant, il semblait bouleversé par la perspective de le voir mort.

- Et, qu'est-ce qu'il ce serait passé ?

Le détective baissa la tête.

- Je me serais retrouvé ... tout seul. Tu ne serais plus là. Je ...

- Ne t'inquiète pas, je suis là.

John releva la tête de Sherlock pour le regarder dans les yeux. Il sourit, ce qui eut l'air de soulager un peu le sociopathe. Ils restèrent là à se regarder dans les yeux, semblants tenir une conversation silencieuse. Le docteur finit par s'en lasser.

- Tu ne fais jamais rien comme personne de toute façon.

Et il l'embrassa sur ces mots. Sherlock ne comprit rien d'abord puis, quand il sentit son cœur s'emballer, quand il se sentit soudain léger, comme si on lui avait ôté un poids, quand il eu l'impression que ces lèvres posées sur les siennes était ce qu'il avait toujours voulu au fond de lui, il comprit quel était le troisième sentiment qu'il avait eu en l'imaginant mourir. Il s'abandonna complètement à ce baiser. Ils finirent par se séparer, à peine, par manque de souffle. Sherlock posa sa main sur la joue gauche de John et ils se regardèrent tendrement. Le plus petit s'avança alors et colla sa joue droite à celle de son colocataire pour lui murmurer à l'oreille.

- Je t'aime.

Puis il se recula un peu et vint doucement reposer ses lèvres sur celles du brun qui glissa sa main dans sa nuque pour intensifier ce nouveau baiser.

Ce fut le moment parfaitement choisi par Lestrade pour arriver. Il ne réalisa d'abord pas tout à fait ce qui arrivait puis il reprit ses esprits et claqua la porte pour signaler sa présence. Les deux amoureux sursautèrent puis se tournèrent en même temps vers l'inspecteur qui affichait un grand sourire.

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Voila voila ! Je m'amuse. Deux histoires le même jour, je suis sympa aujourd'hui. Je le trouve un peu moins bon celui là. Enfin l'idée je l'aime bien mais j'ai l'impression de pas avoir réussi à bien l'écrire si vous voyez ce que je veux dire.

Bref, bref. Au moins, ça vous fait de quoi patienter jusqu'à dimanche, pour le chapitre 6 de Iceman. Tschüss !

OS JohnlockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant