Noyade [partie 1]

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Ce n'était pas possible le point auquel une enquête pouvait être ennuyante, pensait Sherlock, jusqu'à ce qu'il soit obligé de poursuivre ces criminels sur ordre du gouvernement britannique lui-même, autrement dit, son frère. Il était donc sur un bateau, en plein milieu de l'océan, assez peu à l'aise à l'idée d'être loin de son terrain connu qu'est Londres, attendant le moment propice pour agir. John était mort de fatigue et avait un peu le mal de mer à cause du vent qui faisait rouler les vagues sur la coque, alors il avait décidé de dormir. En conséquence, Sherlock agissait seul pour cette fin d'enquête.

Il finit par sortir de la cabine qu'il partageait avec le blogueur qui s'était installé sur le lit du bas, lui était sensé dormir dans le superposé mais il n'en avait pas envie pour l'instant. Il monta sur le pont pour profiter de l'air marin et froid de la nuit. Il n'y avait personne, tout le monde devait dormir excepté lui et les personnes qui pilotaient cette embarcation. Du moins c'est ce qu'il pensait.

Il regardait l'horizon sombre qui ondulait quelque peu au loin lorsqu'il entendit des pas dans sa direction. Il n'y prêta pas d'attention particulière, se disant que ce devait être un responsable qui faisait un tour pour voir si tout se passait bien. Il entendit ensuite des pas venant d'un autre côté puis d'autres encore et tous allaient dans sa direction. Il comprit alors que l'intention de ces personnes, ou plutôt des criminels qu'il traquait, n'était pas du tout celles qu'il avait pensé mais exactement l'inverse. Il fit alors comme si de rien était mais il se préparait en réalité au combat.

On posa alors une main sur son épaule et, en bon acteur qu'il était, Sherlock se retourna, paraissant nonchalant. Il n'eut pas le temps de réagir qu'il se prit un coup sec dans la gorge qui lui coupa le souffle net et on le bascula par dessus bord. Il tomba alors à l'eau, surpris de ce qu'il venait de se passer. Le coup qu'il avait pris au larynx l'empêchait de crier à l'aide. Il toussait en voyant le bateau s'éloigner, impuissant face à la situation.

Il nagea dans sa direction, espérant attirer l'attention mais c'était peine perdue, l'embarcation allait bien trop vite pour lui. Il chercha alors du regard un quelconque élément qui pourrait lui permettre de survivre tandis que les quelques vagues le faisaient dériver lentement. Il finit par repérer une plaque de plastique flottant non loin, c'est fou ce que les humains étaient sales, irrespectueux et irresponsables. Il nagea dans sa direction, à contre courant mais la plaque était donc poussée vers lui.

Le détective finit par l'atteindre et essaya de reprendre son souffle alors que les vagues de plus en plus grosses lui fouettaient le dos et le submergeaient toutes les quelques secondes, l'empêchant de respirer comme il le voulait. Une vague, plus grosse que les autres, le déstabilisa et il ne réussit pas à rester sur la plaque transparente qui s'éloignait à présent de lui. Voyant son espoir de salut à présent loin de lui, Sherlock se mit à nager comme jamais il ne l'avait fait avant. Malgré les nombreuses vagues qui le trainaient vers le fond, il garda les yeux ouverts dans l'eau salée, ne quittant pas le morceau de plastique des yeux. Il voyait les bulles aux reflets blancs sortant de son nez remonter à la surface. Il n'arrivait plus à les suivre. Le seul détective consultant du monde sentit ses forces le quitter petit à petit et sa vue s'assombrit. Il fermait les yeux. Il n'arrivait plus à bouger, ses muscles refusaient de lui obéir et il perdit conscience.

Le docteur se réveilla au petit matin. La mer s'était calmée et il était bien moins malade. Son ami n'était pas dans la chambre mais il ne s'en inquiéta pas vraiment, il avait l'habitude de Sherlock et ses petites combines. Il lui envoya tout de même un message pour savoir où il était. Message auquel il ne reçu jamais de réponse, le téléphone du détective ayant coulé au fond de l'océan. Ceci l'inquiéta et il se mit alors à sa recherche. Il interrogea tout le monde qu'il croisa, disant qu'il cherchait son ami, Sherlock Holmes, un grand brun, bouclé avec les yeux bleus et la peau pâle qui, si on l'interrogeait, était du genre à dire des choses plutôt gênantes et déplaisantes. Il finit par sortir son téléphone pour montrer des photos de lui qu'on pouvait aisément trouver sur Google. Il interrogea aussi le personnel mais tout le monde lui assura qu'il ne l'avait pas croisé depuis hier après-midi où ils s'étaient tous les deux rendus dans leur cabine.

John finit d'ailleurs par y revenir se disant qu'il devait lui être arrivé quelque chose de très grave et qu'il ne reverrait jamais son meilleur ami. Il lui envoya tout de même un message pour le prévenir que, si c'était une blague, elle était tout sauf drôle et surtout qu'il était terriblement inquiet.

Après une bonne heure et demi à réaliser ce qui arrivait et à pleurer la perte de son ami, il se décida à envoyer un message à Mycroft pour lui expliquer la situation et demander de l'aide afin de le retrouver ou au moins son corps si c'était tout ce qu'ils pouvaient retrouver. Le gouvernement britannique personnifié envoya plusieurs hélicoptères ratisser le trajet du bateau et ses alentours et les possibles embarcations passées proches ainsi que des hommes pour fouiller ledit bateau de fond en comble, les plages et les ports les plus proches. Le blogueur resta dans sa cabine, désespéré à l'idée que son meilleur ami ne l'ai quitté pour toujours.

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Celui là est un peu plus long que d'habitude alors j'ai décidé de le mettre en plusieurs parties. Et dire qu'à la base, j'avais juste envie d'écrire une noyade parce que je trouvais le sujet intéressant. Et c'est carrément parti en OS d'un peu plus de 2000 mots. Bref ! Je publierai la suite demain si j'oublie pas. Vous aurez peut-être même en prime mon premier ressenti sur le monde obscur qu'est la prépa, ça va dépendre de l'heure. Allez, des bisous 😘

OS JohnlockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant