Hyo Jin est l'avocate de Jiho, mentionnée une fois mais qu'on n'a pas encore rencontrée.
Warnings : Mention de troubles alimentaires et d'auto-mutilation (C'est genre une phrase)
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Jiho n'avait jamais été une "jolie" fille. Même très jeune, il était déjà conscient que son physique ne serait jamais semblable à celui des femmes autour de lui.
Il avait espéré, malgré tout, pas par désir personnel, mais plus pour ne plus être considéré comme une erreur, un poids, par son père, mais au fond de lui, il avait toujours su qu'il resterait une déception.
Il n'était pas un garçon et aux yeux des mâles de la famille, il n'était pas non plus une fille.
"Qu'est ce qu'on va faire de ça ?" était sans doute l'une des questions qu'il avait le plus entendue.
"Ça", c'était la chose encombrante dont on voulait se débarrasser le plus rapidement possible, se demandant s'il était possible de réellement en tirer quelque chose.
"Ça", c'était lui.
Les yeux fixés sur le grand miroir de l'immense ascenseur, il se détaillait, comme s'il était nu et pouvait voir tout ses défauts, malgré son immense manteau, son pull en laine, son écharpe et le bonnet cachant presque sa vue.
Jiho était trop grand, trop maigre. Son corps était sec, manquant de la douceur et sensualité apportées par les courbes harmonieuses dont avait toujours fait l'éloge son père.
Il n'avait pas de hanches, pas de taille spécialement marquée et une petite poitrine.
Ses traits n'étaient pas délicats, son nez trop gros, ses yeux pas assez grands et son front trop large.
Plus d'un millier de fois, il avait fait et refait la liste de tout ce qui n'allait pas chez lui. Tout ce qui n'était pas assez "féminin", séduisant ou simplement acceptable.
Tout ce qui n'avait jamais trouvé grâce aux yeux de sa "famille".
"Ta bouche de suceuse, c'est la seule chose qui pourrait rattraper un peu ton gaspillage d'espace et d'air !"
Ça aussi, il l'avait entendu un nombre incalculable de fois.
Évidement, le temps avait filé depuis et d'une certaine façon, commencé à faire un peu son œuvre, tout comme les années de thérapie et le travail sur soi.
Jiho allait mieux. Et dans les moments où il était assez fort pour le faire, il se sentait fier du chemin parcouru.
Fier d'avoir cessé de martyriser son corps en le privant de nourriture ou en marquant sa chair, accroché à l'illusion de contrôle que ça lui procurait.
Jiho allait mieux, mais est-ce qu'il allait bien ?
Il détestait les jours comme aujourd'hui. Lorsqu'il avait l'impression que tous ses efforts n'avaient servi à rien et que tout ce qu'il avait construit jusque là était aussi stable qu'un château de carte en pleine tempête.
