Souhait

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Comme je le pensais, Fée et Bunny voulaient nous laisser seuls car, lorsque nous nous trouvâmes dans la grande salle du globe, ils ne s'y trouvaient pas.

« Ok, dis-je en regardant distraitement tous les points lumineux des enfants dispersés sur l'immense globe. Et maintenant, on fait quoi ?

-Maintenant, tu vas continuer de regarder le globe, et tu vas penser très fort à deux lieux qui te sont chers, dit Nord en croisant ses larges bras tatoués sur son torse.

-C'est quand même bien spécifique vos conditions d'exaucement de vœu. » Remarquai-je avant de me concentrer uniquement sur la planète flottant au-dessus de moi.

Hélas, ce qu'il me faudrait savoir plus tard, c'est que, durant le seul moment où je m'absentai de mon nouveau domaine de gardienne, d'autres encore y entrèrent qui étaient à ma recherche, à peine quelques instants après ma disparition.

« Où est-ce qu'elle peut bien être ? Demanda Elsa en regardant autour d'elle lorsque Jack la déposa au sol.

-Ça, j'aimerais bien le savoir, répondit celui-ci, tout aussi déboussolé qu'elle.

-Je suppose qu'il va falloir encore partir sans elle, soupira Elsa. Dommage, j'aimerais bien qu'elle le voit, pourtant.

-On l'emmènera voir ton palais, dit Jack d'une voix réconfortante. S'il le faut, je choperai le sac de Nord et je l'enlèverai avec. Elle peut se montrer « un peu » têtue quand elle veut.

Elsa sourit. Laissez-moi vous dire que j'ai bien corrigé Jack en apprenant qu'il avait dit ça de moi. Je ne suis pas têtue, j'aime simplement avoir des arguments valables avant de faire quelque chose. Pas vous ?

-Des nouvelles du côté des recherches ?

A cette question de Jack, la jeune reine ne put cacher son inquiétude.

-On a des pistes. A vrai dire, on a trop de pistes. Il s'est présenté à tous, mais avec, à chaque fois, un faux nom, une nouvelle histoire... Cet homme ment pire qu'une langue de serpent. Il semble être partout et, pourtant, il reste caché.

-Tu le retrouveras, lui assura Jack. Vous l'avez déjà capturé une fois au milieu de la tempête, littéralement. Il n'y a pas de raison qu'il vous échappe encore longtemps !

-J'espère que ce que tu dis est vrai, répondit Elsa en serrant dans sa main celle de Jack, comme si la presser lui assurait la victoire sur ce Hans qui l'angoissait tant.

C'est alors que, dans l'atmosphère tendue, il y eut un bruissement dans les fourrés. A ce son, Jack brandit son bâton droit en direction des bois alors qu'Elsa avait ouvert ses paumes dans lesquelles le givre s'amoncelait déjà. Comme d'autres bruissements leur répondaient, causés cette fois par le vent dans les feuilles des arbres, ils baissèrent leur garde.

-Tu me rends nerveux, déclara Jack en jonglant avec son bâton. On ferait mieux de laisser tes gardes faire leur travail ou on risque de congeler un touriste. Et je ne suis pas sûr que mes collègues apprécient.

Comme Elsa gardait toujours le visage rivé vers le buisson coupable, Jack lui demanda s'il voulait qu'ils fouillent le bosquet mais elle finit par secouer la tête.

-C'est toi qui as raison. Il faut savoir raison garder.

-C'est ça, il vaut mieux « garder la tête froide ». »

A la tête que fit Elsa en me rapportant cette dernière phrase de Jack, je compris qu'elle eut ce jour-là hâte qu'ils retournent sur la banquise, où ils seraient certains d'y trouver un meilleur humour.

« Bien, dit Nord. Maintenant que tu as pensé très fort à ces deux lieux, ça va être à Sab de jouer.

Sab, avec une concentration de moine, ouvrit les bras et traça deux grands cercles d'or dans le vide en face de moi dans lequel le sable tournait sans cesse. Alors... au cœur de ces cercles... une autre dimension s'ouvrit dans laquelle je vis mes deux lieux : celui de la maison de mon père, et celui de celle de ma mère.

Jack F., Elsa et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant