Mihawk marchait vite. Son aura était écrasante, les gens s'écartaient de son passage et il traçait droit. Il mettait toute sa rage dans chaque pas qu'il faisait comme pour essayer d'endiguer la colère qui brulait en lui. Il avait envie de sortir son Kogatana et de trancher dans le vif tout ce qui se dressait devant lui, seulement faire un massacre ne le mènerait à rien. N'avait-il pas lui même demandé à Rita de se faire discrète ? Il accéléra encore. Les pavés craquèrent sous sa force.
Pourquoi Rita ne voulait-elle pas comprendre ? Cette question tournait en boucle dans sa tête. Tout ce qu'il voulait c'était que la jeune femme soit en sécurité, qu'elle ne soit plus menacée comme elle l'était. Une angoisse profonde le torturait à chaque fois qu'il s'imaginait perdre la jeune femme. Mihawk avait terriblement peur et ça le faisait enrager. Il avait peur de tout ce qu'il ressentait pour cette femme impétueuse qui n'avait aucune crainte à vivre comme elle l'entendait, qui n'avait aucune crainte à l'aimer et qui n'avait eu aucune crainte à risquer sa vie pour le retrouver. Et pourtant, elle était prête à tout abandonner si c'était ce qu'il voulait. C'était la dernière phrase qu'elle lui avait crié avant qu'il ne claque la porte. Comment en étaient-ils arrivés là ? L'image larmoyante de Rita s'imposa à son esprit. Il revit l'instant précis où le bleu de ses yeux se confondit avec ses larmes alors qu'il lui crachait ce qu'elle avait traduit comme un : je ne veux plus de toi.
Mihawk s'arrêta brusquement de marcher, caché à l'ombre d'une ruelle. Les traits de son visage étaient tirés, le regard de la jeune femme ne voulait pas quitter son esprit, il entendait encore sa voix tremblante résonner dans sa tête. Il regrettait déjà d'avoir quitté l'appartement sur un coup de tête. Il passa une main nerveuse sur son visage. Il hésitait. Il mourait d'envie d'y retourner, d'aller rassurer Rita, de la réconforter, de lui affirmer qu'il n'existait aucune autre femme à part elle. Mais ça aurait été vint. Rita devait être bien trop en colère après ce qu'il avait osé lui dire. Sa fierté en prenait un coup. Cette femme venait perturber toute sa vie, tout ce qu'il avait construit jusqu'ici. Elle le déstabilisait totalement. Il prit appuie contre le mur et ferma les yeux, prenant le temps de faire le vide dans son esprit. Il avait besoin de se calmer et de se recentrer, il ne pouvait pas laisser ses émotions l'envahir avec autant d'impact. Après quelques minutes de silence, l'ancien corsaire sortit de son immobilité pour reprendre la direction de l'appartement. Il revint sur ses pas.
Quand il arriva en bas de l'immeuble, la nuit était tombée. Aucune lumière n'éclairait cependant l'habitation. Mihawk tapa de légers coups à la porte. Il ne reçut aucune réponse. Il pressa la poignée. Il resta sur le seuil, sans bouger, laissant ses yeux s'habituer aux ténèbres. Rita était là, debout près de la fenêtre, les bras croisés, observant les derniers va et viens nocturnes de la rue. Il n'osa pas parler, maintenant qu'il était là il ne savait plus quoi dire. Ils restèrent ainsi durant ce qui lui parut une éternité, puis Mihawk l'entendit pousser un soupire avant qu'elle ne se retourne et il fut impacté plus qu'il ne l'aurait cru par l'intensité de son regard. Elle était blessée. Comme un déclic, il s'avança jusqu'à elle mais avant qu'il ne l'atteigne la jeune femme esquissa un mouvement de fuite en passant à côté de lui. Il lui saisit rapidement le bras pour la stopper. Elle tenta d'échapper à sa poigne en tirant d'un coup sec mais Mihawk ne céda pas. Elle lui tournait farouchement le dos et sa voix claqua dans le silence de la nuit :
_ Lâche-moi.
_ Ne me fuis pas.
_ C'est toi qui est parti.
La pique faisait mal, Mihawk l'encaissa.
_ Rita, regarde-moi.
Quand elle tenta à nouveau de partir, il résista encore et Rita finit par se retourner, résignée. Lorsqu'il vit ses joues trempées de larmes, il sut ce qu'il devait dire :
VOUS LISEZ
Une femme - TOME 1
FanfictionDracule Mihawk, c'était un homme. Un vrai, un dur. Il tuait des hommes avec sa lame, c'était un corsaire. Alors, forcement, il était un peu brut de décoffrage. C'était aussi un homme terrifiant. Il n'était pas réputé pour être quelqu'un de sensible...