Fatima, un destin épineux

Un nouveau départ

Le lendemain matin

Marième Houcini

Je me suis réveillée à ses côtés. Je n'ai même pas eu le temps de lui demander son nom. J'ignore ce qu'elle a vécu dans le passé, mais en tout cas elle a l'air d'avoir beaucoup souffert. Hier, lorsque je la consolais, elle n'arrêtait pas d'appeler sa mère. Breff, je lui en demanderai davantage à son réveil inchallah.
Là, il faut que j'aille prendre une douche puis me changer. À cause de cette histoire, j'ai même oublié que j'avais mes règles (rire). Heureusement qu'il y'a des toilettes dans la chambre où on se trouve.
Juste après que j'ai fini, le médecin d'hier est venu nous rejoindre.
Lui: Bonjour Mademoiselle
Moi: Oui, bonjour docteur
Lui: Comment se porte ma patiente ?
Moi: Pff, je ne sais même pas. Elle a passé toute la nuit à pleurer. Je crois que vous aviez raison sur ce que vous aviez dit hier, il faut qu'elle rencontre un psychologue.
Lui: Oui tout à fait, je repasserai à son réveil inchallah pour une dernière consultation, puis je lui prescrirai des médicaments. D'ailleurs, elle pourra rentrer dès ce soir inchallah
Moi: Ah super, dites moi ? Est ce possible de payer les frais médicaux par Orange Money ?
Lui: Je crois bien oui, après il faudra aller voir la caissière . Elle vous expliquera comment faire.
Moi: D'accord, merci Docteur.
Puis il s'éclipse. Je suis alors partie voir la caissière pour payer avant que cette femme ne se réveille.

Fatima Sow

J'ai passé la pire nuit de toute ma vie. Je ne faisais que des cauchemars. En plus de ce mécanicien qui me hante, je vois toujours son visage à travers mes rêves, ce sourire malicieux, sa mauvaise haleine, tout 😭
Moi: (Priant intérieurement) Iow Yalla souniou borom, mane sa diaam bi malay niane, si daradjay yonnent bi (SLWS) nga mayma holou mougn bama guenn si lii.
Une larme m'échappe...
Je viens de me rendre compte que la femme d'hier n'était plus là.
Elle: (qui vient d'entrer dans la chambre) je suis désolée, j'étais partie voir la caissière. Tu as bien dormi?
Moi: Oui Alhamdoulilah t'inquiètes pas. Tu as passé la nuit avec moi ?
Elle: Oui, je ne pouvais pas te laisser ici toute seule.
Moi: (Sourire timide) Merci.
Elle: (En me caressant la joue ) Mais non, t'inquiètes pas. Je le fais avec grand plaisir. Le médecin vient de m'informer que tu pourras rentrer dès ce soir chez toi, tu as juste besoin d'un peu de repos et d'un psychologue également.
Moi: (Dans ma tête ) Le mot « rentrer » était devenu impensable pour moi.
Elle: Hey! Tu m'entends ? Ai-je dit quelque chose de mal?
Moi: Non t'inquiètes pas! En fait, je n'ai nulle part où aller. Je ne connais personne ici.
Elle: Comment ça nulle part ? Ça veut dire que tu n'habites pas à Dakar ?
Moi: Exactement (Puis je lui narre toute mon histoire, afin pas tout mais de la mort de ma mère jusqu'à mon arrivée à Dakar)
Elle: Je la déteste déjà cette femme. Ces genres de personnes ne méritent même pas de vivre. Breff, je crois avoir une solution à ça.
Moi: Laquelle?
Elle: Tu viendras vivre avec moi à Sacré cœur. Façon , j'y vis avec ma mère et mes grands-parents. Ils sont très gentils, je suis sûre qu'ils vont t'adorer.
Moi: Tu en assez fait pour moi, et je t'en vaudrais bien ça un jour. T'inquiètes pas pour moi, je me débrouillerai toute seule.
Elle: Je t'ai promis que je ne t'abandonnerais pas, et je compte bien tenir ma promesse. Alors fais moi le plaisir d'accepter sans broncher. Alors marché conclu ?
Moi: Bon, d'accord! Mais à une seule condition. Je resterai là-bas juste un moment, le temps de trouver un toit et un travail.
Elle: Tu es une tête de mule toi ( rire ) D'accord, comme tu voudras ma chère. Breff, je vais chercher le médecin pour une dernière consultation, en attendant je vais appeler ma mère pour qu'elle vienne nous chercher. En parlant d'elle, j'ai trouvé des tonnes d'appels de sa part, dans mon téléphone, elle me fera ma fête ce soir (rire) Une dernière chose ? Tu t'appelles comment?
Moi: Fatima Sow, et toi ? C'est Marième Houcini n'est ce pas?
Elle: Lol oui, enchantée Fatima.
Puis elle s'éclipse. Je ne sais pas si j'ai vraiment pris la bonne décision mais je n'ai guère le choix.

Un an plus tard

Fatima Sow

Cela fait maintenant un an que je suis sortie d'hôpital, même si j'y retournais de temps à temps pour mes rendez-vous avec le psychologue. J'avoue que je me sens beaucoup mieux, même si le décès de ma mère me pèse encore.
Actuellement je vis avec Marième et sa famille. Ils sont trop gentils avec moi, et ça, depuis mon arrivée dans cette maison. Surtout Mame Penda (la grand-mère de Marième), elle me traite comme si j'étais sa petite fille. Ce qui m'intrigue le plus, c'est le fait qu'elle ressemble un peu à ma mère.
Pff, je sais que je délire mais elle me rappelle beaucoup ma mère.
Je leur avais proposé de travailler chez eux comme femme de ménage, mais ils n'ont pas accepté. Ils veulent à tout prix que j'ai les mêmes droits que Marième.
En parlant d'elle, je ne pourrais la remercier assez pour tout ce qu'elle fait pour moi, elle est toujours là quand j'en ai besoin. Je ne manque de rien dans cette maison, téléphone, nourriture, de nouveaux vêtements et tout le matériel nécessaire. En fait, c'est Mame Seydina qui est le propriétaire de cette maison où l'on vit. Il est très riche, il suffit de voir cette maison pour y croire. Je n'avais jamais vu autant de luxe de toute ma vie.

Au début, j'ai eu beaucoup de mal pour m'adapter à cette nouvelle vie. Parfois, il pouvait m'arriver de marcher sur la pointe des pieds par crainte de salir ou de casser quelque chose (rire) . Ils ont beaucoup d'employés, une des raisons d'ailleurs pour laquelle Mame Penda n'a pas voulu que je sois femme de ménage dans cette maison. Bref, on dirait un rêve... Parfois, j'ai peur qu'il m'arrive encore malheur. Mais Marième m'a dit que je ne devrais pas m'en faire. Elle est devenue ma meilleure amie, ma confidente.
Elle est un peu folle nak , elle aime bien tout ce qui est la mode, stylisme, photographie ect ect... Elle s'amuse de temps en temps à me prendre en photo...
👇🏾

Ehh oui, je suis devenue une vraie « boy town » (rire)