Mon ange gardien

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Marième Radjal Houcini

Je m'appelle Marième Houcini, je suis métisse. En fait, c'est ma maman qui est sénégalaise, et mon papa est canadien. D'ailleurs, il me manque tellement mon petit papounet...
Ça fait maintenant deux semaines que je suis venue au Sénégal avec ma mère. Elle tenait vraiment à ce que je rencontre toute sa famille ainsi que ses amis d'enfance.
Actuellement, nous sommes à Dakar, plus précisément à Sacré Cœur, chez mes grands-parents. Ils sont tellement gentils avec moi, et me chouchoutent comme si j'étais toujours un bébé.
Ahh!! Que dire du Sénégal ?
« Bienvenue au pays de la téranga! », c'est la première chose qu'on m'est dite à mon arrivée. J'avoue que cette expression est bien réelle et véridique. C'est seulement au Sénégal, que l'on voit les habitants vivre en communauté, et ça, peu importe l'ethnie, la culture, la religion ou les origines d'autrui. C'est ici, que j'ai compris ce qu'est le vrai sens du partage et de l'hospitalité. Les sénégalais sont tellement gentils et accueillants, breff une pure merveille.
Ce matin, ma mère est venue m'informer que je devrais me rendre à Saint Louis pour rencontrer une de ses amis d'enfance, une certaine Binta Kane, et qu'à mon retour inchallah, on ira ensemble à Taïba Niassène pour rencontrer également les autres membres de sa famille.
Je devais partir depuis longtemps à Saint Louis, mais la voiture de Grand-père Seydina est en panne. Je suis alors obligée de me rendre à la gare routière pour trouver une voiture.
Je me suis habillée d'une manière très simple, parce qu'il fait un peu chaud à Dakar

 Je me suis habillée d'une manière très simple, parce qu'il fait un peu chaud à Dakar

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Gare routière de Dakar, 12h44mn

Un chauffeur au loin: Ndarr Aythieuu, aythieu, benn place rek mo dess.
Je ne parle pas bien le Wolof mais j'ai compris ce que ce dernier a dit. Mais je ne peux pas le rejoindre pour l'instant parce que je viens d'avoir mes règles. Il faut que je trouve des toilettes. Mais où? 🤦🏾‍♀️
Moi: Excusez-moi Madame, où sont les toilettes ?
Elle : (En m'indiquant une petite cabane) Tu as vu cette cabane là-bas ?
Moi : Oui
Elle: Il y'a des toilettes juste derrière
Moi : Merci Madame, je peux vous confier mes bagages ?
Elle : Oui bien sûr, vas-y vite parce que je dois partir dans quelques instants.
Je cours presque par crainte que mon jean ne se tache. Juste à côté de cette cabane, je vis une femme couchée sur le sol, elle est à moitié nue et elle saigne de l'entre jambes.
J'étais paniquée et choquée à la fois. Je ne savais pas quoi faire...
J'ai ensuite tenté de la réveiller mais en vain. J'ai alors pris le pagne qui était juste à côté pour lui couvrir le corps, puis je suis partie chercher de l'aide.
Moi : (à la dame de tout à l'heure ) Venez vite Madame, il y'a une femme là-bas, près de la cabane mais je ne sais pas ce qu'elle a.
Ensemble, nous sommes allées la rejoindre.
Elle : Alakhou Akbarr, Kii daniou ko done sakouu
Moi: Pardon ? Vous dites ?
Elle ne me répond même pas puis se contente d'appeler les secours.
Elle: Ils arrivent, les secours sont en route.
Moi: D'accord, je vais me changer en attendant.

Dix minutes plus tard, les secours sont arrivés et l'ont amenée à la clinique, SAMU je pense.
Pendant ce temps, moi et la dame de tout à l'heure, nous étions dans un taxi afin de rejoindre cette clinique.
Cette femme a été admise aux urgences. D'après les médecins, elle a une hémorragie interne... Pff je comprends rien, en ce qui concerne la médecine mais son état n'est pas très grave. J'ai appelé ma mère pour la prévenir ( je lui ai tout raconté)
Elle : (au téléphone) D'accord, fais attention à toi. Après je viendrai te chercher inchallah.
Moi: Ne t'inquiètes pas pour moi maman, je prendrai un taxi.
J'ignore pourquoi mais je n'ai pas envie de laisser cette femme ici, j'ai une envie soudaine de la protéger.

La nuit

La dame de ce matin: Je ne t'ai même pas demandé ton nom, mahalaa je suis tellement dépassée par cette situation.
Moi: Oh non, ne vous inquiétez pas, je m'appelle Marième Houcini et vous ?
Elle: Moi c'est Dieynaba Sène, je suis avocate.
Moi: Enchantée Tata
Elle: Le plaisir est partagé, breff là je dois rentrer à la maison, mais je te laisse mon numéro pour au cas où si la fille se réveille ou en cas de besoin.
Moi: D'accord y'a pas de soucis, je vous tiendrai au courant.

Cinq heures après

Un médecin: Bonsoir Mademoiselle, c'est vous qui nous avez contacté ce matin ?
Moi: Non, c'était Dieynaba Sène, la dame de teint clair qui était avec moi.
Lui: Ah d'accord! Bon, je suis Docteur Sarr. Mais dites moi ? Vous êtes un membre de sa famille ?
Moi: Non, on s'est rencontré par hasard ( Puis je lui raconte tout ce qui s'est passé avec elle dans les moindres détails)
Lui: Il faut être cruel ou inhumain pour faire des choses pareilles. Breff, elle va beaucoup mieux maintenant, d'ailleurs il faudra qu'elle rencontre un de nos psychologues, elle en aura vraiment besoin.
Moi: Je ne vous le fais pas dire, elle est réveillée? Je peux la voir ?
Lui: Oui bien sûr, mais si jamais elle ne veut pas parler, faudrait pas forcer les choses. En ce moment, elle a juste besoin de soutien et de tranquillité.
Moi: J'y songerai.
C'est ainsi que je suis partie la voir. Elle était là, couchée sur ce lit d'hôpital, le regard vide, je n'arrive pas à décrire ce qu'elle ressent. Tout d'un coup, j'ai envie de protéger cette femme dont j'ignore l'identité, je ne sais pas pourquoi mais je ressens un lien très fort avec elle.
Moi: (Dans ma tête) Mais qu'est ce que je raconte moi ? 🤦🏾‍♀️

Fatima Sow

Je me suis réveillée sur un lit d'hôpital, avec un mal de tête horrible. Je me rappelle à peine de ce qui s'est passé, mais la seule chose dont je suis sûre, est que cet imbécile de mécano a abusé de moi. En ce moment, je me sens très mal, tout ce que je souhaite au plus profond de moi c'est de mourir, je veux rejoindre ma mère.
J'ai envie de crier, de pleurer, de me lamenter sur mon sort mais je n'y arrive plus, je n'ai plus la force de le faire. Je suis épuisée.
Puis, une voix me sorta de mes pensées.
Elle: (en me caressant la main) Bonsoir! Euh, comment tu te sens maintenant?
Je suis restée silencieuse, tout en observant cette femme. Elle doit avoir à peu près mon âge.
Elle: Je comprends que tu ne puisses pas parler , mais saches que je suis vraiment désolée pour tout ce qui t'es arrivé, je compatis.
Toujours silencieuse, j'essaie de déchiffrer son regard. Elle a l'air d'être tellement sincère avec moi.
Elle: Tu dois te dire que je parle trop c'est ça ? (En me tenant la main cette fois) Je ne me suis même pas présentée, je m'appelle Marième Houcini et toi ?
Je ne répondais toujours pas.
Elle: Ok, ok maintenant je me tais (rire). Tu peux dormir maintenant, t'inquiètes pas je te tiendrai compagnie jusqu'à ton réveil inchallah. Je ne t'abandonnerais pas.
Même si, je suis épuisée, il n'en demeure pas moins pour que je puisse retrouver le sommeil. Je suis trop pensive, j'en peux plus, je ne peux plus retenir mes larmes, il faut que j'évacue ma peine.
Elle: (En me prenant dans ses bras) Eh, ne pleure pas voyons. Calme toi! Tu n'es plus seule, je suis là. Shutt, c'est fini.
J'ignore la raison mais je me sens en sécurité dans ses bras. J'ai une soudaine envie de lui faire confiance.

Fatima, un destin épineux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant