Chapitre 14 : Qu'a-t-il dit, Villanelle ?

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X

ROME

Dans le taxi qui les emmenait vers leur destination, Villanelle, les mains croisées sous ses seins, avec les poings serrés sur ses cotes, avait les traits très contrariés, boudeurs. Mais surtout, elle avait à sa grande humiliation, les cheveux blonds détachés sur les deux côtés de son cou.

Elle tourna la tête vers la droite, pour regarder dédaigneusement dans une grimace puérile, Eve assise à ses côtés, vêtue de son manteau vert, , les mains tenant son sac sur les genoux et portant pour sa part sa pince dans ses cheveux.

Cette pince la narguant ostensiblement, la fit sortir de ses gongs, pour sortir la main gauche de sur ses cotes. Elle plongea ensuite rapidement dans les cheveux denses et arracha la pince. Elle entendit son cri surpris, lui dire, en la voyant se tourner vers elle, les yeux plissés :

« Hé ! »

En sentant sa mâchoire se tendre, elle se tourna dans l'autre sens et lui répondit d'une voix implacable tout en baissant le bouton de la vitre, pour balancer la pince avec rage dehors :

« Si je n'ai pas le droit d'avoir les cheveux attachés, toi non plus »

Elle vit avec satisfaction la pince se fracasser contre le goudron et se sentit bien mieux. Elle se tourna, ensuite, vers Eve, pour lâcher un innocent, avec ses yeux noisette s'ouvrant, en pinçant un peu ses lèvres dans un petit bruit :

« Oups »

Elle vit Eve avec tout le haut du corps et la tête tourner, regarder par la vitre arrière sa pince disparaitre définitivement. Elle vit ensuite ses traits de profil se décomposer de minutes en minutes. Elle laissa échapper un rire moqueur et la vit se tourner vers elle au son, en l'entendant lui crier, d'une voix hystérique, les traits furieux maintenant :

« Espèce de bite arrogante ! Tu as balancé ma pince ! »

La blonde piquée au vif, n'en crut pas ses oreilles, en sentant ses traits se fermer, ses narines s'évaser en soufflant et en lui répondant d'une voix indignée :

« OH ! Et c'est précisément de cette façon que tu as décidé d'insulter l'époustouflante femme qui t'a donné plusieurs orgasmes dans la nuit ! »

Elle vit Eve baisser la tête, avec ses joues rosir, mais la relever bien vite, avec ses épaules aussi, pour la regarder, en l'entendant lui dire d'une voix vindicative :

« Il n'y en a eu QUE trois »

Oh ! Comment osait-elle ! Ok, il est vrai qu'Eve, malgré son inexpérience avec les femmes, avait réussi hier à lui donner plus d'orgasmes, mais ce n'était pas une compétition. Non, ce n'en était pas une et si la femme aux boucles noires, avait voulu prolonger leur fête jusqu'à ce matin, elle aurait rattrapé son retard. Mais pour l'heure, Villanelle, exaspérée, et aussi horriblement vexée de cette remarque, répéta les mots avec l'accent américain d'Eve d'un ton sarcastique et agacé :

« Il n'y en a eu QUE trois »

Elle vit l'ancien agent du MI6, encadrée maintenant par ses boucles folles autour de son visage, rouler des yeux. Elle vit, ensuite, sa mâchoire se serrer, dans un sourire incrédule, en se remettant correctement sur son siège et fixer droit devant elle. Non, fixer quelqu'un plutôt, en la voyant rougir de plus belle.

Elle se tourna dans la direction qu'elle fixait, et vit le chauffeur de taxi, la tête droite au-dessus de son volant. Elle se fit la réflexion que si la conversation qui venait de se dérouler l'avait choqué, Il n'en dit rien. Elle le vit restait, en portant du traits presque impressionnés, professionnel.

L'Immuable est-il Pardonnable ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant