Chapitre 1 : Nous ne sommes plus à la maternelle, Villanelle

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X

MOSCOU

Villanelle inséra ses outils dans la serrure de Konstantin pour l'ouvrir discrètement, tout en jetant des coups d'œil alertes, autour d'elle. Elle savait qu'elle ne devrait pas être dérangée. Sa famille était à l'enterrement et elle avait décidé d'aller se recueillir sur sa tombe un peu plus tard. Elle entendit enfin un clic satisfaisant, laissa apparaître un sourire, en ouvrant la porte et en pénétrant avec prudence dans la maison.

Habillée d'un blazer noir, avec en dessous une chemise élégante et un pantalon serré tout aussi noir, une coiffure en chignon serré, rien d'extravagant et ses grosse bottines de combats finissait le tout.

Elle était en deuil et n'avait vraiment pas envie aujourd'hui de rigoler. Elle avait fait l'effort de s'habiller sobrement par respect pour son mentor, son ancien gestionnaire, son ancien associé, sa figure paternel.

Elle sentit ses yeux s'embuer à cette dernière pensée, et chassa sa faiblesse en marchant d'un pas sûr, dans les différentes pièces de la maison, pour trouver son bureau.

Une fois trouvée, elle marcha directement dans la pièce en s'accroupissant pour fouiller dans les tiroirs, sans s'attarder sur les différents portraits dispersés sur le bureau. Konstantin, heureux avec sa grosse femme, Konstantin heureux avec son énervante fille, Konstantin vivant...

En entendant un fracas vers la porte d'entrée, elle se redressa vivement, durcissant ses traits, mais gardant son sang-froid. Elle prit par instinct son couteau cranté dans sa poche et l'ouvrit. Elle se dirigea dans un pas de souris vers le mur de gauche à côté de la porte du bureau, pour se cacher et surprendre le visiteur.

Elle s'empêcha de respirer, pour ne pas être repérée en entendant les pas dans la maison, se rapprocher de sa position. Elle leva son couteau de sa main droite, en l'air, menaçante. Elle était prête à bondir à tout moment, prête à se défendre en sentant son corps tressauter d'adrénaline.

L'assaillant n'était plus qu'à un pas d'elle, elle l'entendait, le sentait. Quand elle vit son ombre enfin pénétrer dans la pièce, elle n'hésita pas une seconde. Elle bondit comme un tigre pour enrouler son bras dans un geste précis et passer sa lame contre le cou de la personne, une femme aux cheveux noirs et denses.

Mais là, elle entendit un long cri rauque la faire trembler comme une feuille en écarquillant ses yeux noisette curieusement, reconnaissant cette voix sortit de ses cauchemars. Ses oreilles se mirent siffler furieusement, avant qu'elle ne sente son arcade, son œil irradier de douleur en lâchant son couteau par terre. Elle recula vivement contre le mur, les yeux fermés.

Elle baissa la tête, en rouvrant les yeux, gémissant et passa les doigts sur son sourcil pour sentir un liquide couler dessus, en sentant une douleur sourde pénétrer sa tête.

Elle leva des yeux glacials, vers celle qui avait osé la blesser et se claqua à nouveau le dos contre le mur dans sa surprise.

Là, devant elle se tenait un fantôme, un fantôme qui hantait ses nuits depuis 6 mois. Un fantôme qui tenait un pistolet vers elle, les deux mains tremblantes, humide de sang sur le manche. Un fantôme avec des yeux noirs rétrécit rempli d'un voile de haine, le souffle anarchique, les cheveux aux magnifiques boucles noires, coiffé en arrière. Un fantôme semblant bien vivant.

La blonde sentit ses émotions la submerger, avec ses yeux briller comme des fous en disant d'une voix cassé et si basse :

« Eve... »

En sentant des frissons courir dans tout son corps, de redire ce prénom sur sa langue.

Elle se redressa, tremblotante de la tête au pied et le redis un peu plus fort, pour être bien sûr de ne pas rêver ce moment :

L'Immuable est-il Pardonnable ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant