Chapitre 24 : Je ne veux pas m'arrêter

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X

LAUSANNE

Dans le chapitre précédent :

Elle reprit ensuite ses caresses lentement, en spasmant ses yeux noisette dans les siens et en s'entendant dire, en ne pouvant croire ses propres mots répétés avec tant de désespoir :

« Laisse-moi aller doucement, s'il te plait »

Elle sentait que son corps se consumerait sur place si jamais Eve ne la laissait pas faire ça, ne la laissait pas lui montrer ses... sentiments...

Villanelle manqua un souffle, dans une suffocation de sa voix à ce constat. Ce n'était pas le « je veux, égoïste », c'était le « je veux te donner », je veux tout te donner. « Voudras-tu me donner tout ce que je veux ? » La larme prenant vie dans son œil menaçait encore de couler, de la fragiliser. Elle la retint, arrêtant de nouveau ses doigts et vit Eve, reprendre son souffle goulument, en le répercutant sur ses lèvres. Elle la vit, ensuite, la regarder entièrement, ses yeux, son visage, son cou, ses mains toujours sur sa poitrine, le bas de son corps. Elle la sentit descendre ses mains sur ses cotes, en glissant juste ses pouces, dans un frottement continu sur sa peau et l'entendit lui répondre avec le même désespoir palpable dans sa voix :

« Je veux... je veux te toucher, aussi »

Eve voulait-elle allait vite juste pour pouvoir la toucher plus vite ? C'était complètement absurde ! Villanelle, malgré ce que ses mots avait fait dans son corps, en laissant éclater des bulles d'excitations partout, secoua la tête vivement, avec pétulance, en répondant d'un ton ferme, sans appel :

« Non, je veux d'abord te donner doucement, avant de recevoir »

Elle vit Eve rétrécir ses yeux et l'entendit rectifier avec fermeté, en sentant son clitoris échapper à ses doigts avec son corps reculer :

« Non, tu vas me donner doucement, en même temps que tu reçois »

Elle la vit continuer à reculer, en sentant son autre main glisser de sa hanche et un froid désagréable l'envahir. Elle clignota des yeux, inclina la tête, surprise, surprise de son recule, du basculement palpable de pouvoir s'opérant. Elle laissa apparaitre, ensuite, un sourire arrogant dans une crispation de sa mâchoire, en disant :

« Tu ne peux pas.. »

Elle vit Eve lui sourire avec audace, faisant sortir ses dents, l'entendant la couper, en répondant d'une voix grave et sec :

« Je peux ! »

Puis abasourdie, par cette réponse, elle la vit reculer ses jambes de ses cuisses, se mettre à genoux à côté d'elle, les écarter, le dos droit, dans un mouvement de balayage de ses cheveux magnifiques, lui tendre la main et attendre, avec des traits neutres recouvrant son visage.

Qu'est-ce qu'Eve attendait d'elle, exactement ? Elle regarda cette main tendue, curieusement, en sentant l'atmosphère de la chambre s'épaissir, ses traits se tendre, étant en territoire inconnu.

Le faire mutuellement, elle ne connaissait pas. C'était toujours elle qui prenait en premier et ensuite dans de rare cas, elle se faisait prendre aussi, sous ses conditions et sous son contrôle. Mais du contrôle avec Eve, elle n'en avait presque jamais. Eve la défiait constamment, la perdait.

Elle vit Eve ne pas la presser, attendant sagement qu'elle se décide. Elle avait confiance en elle. C'était difficile à admettre, mais c'était le cas. Eve... Eve ne lui ferait pas de...mal, pas comme ça.

Elle contracta ses traits et se décida donc en inspirant longuement à tendre la main pour qu'elle la prenne. Elle sentit sa main douce et ferme la tirer, accroupie en avant. Elle fit tomber ses deux genoux sur le matelas et la suivit, les yeux noisette larges et vulnérables. Elle vit ses yeux regarder avec insistance son sous vêtement, en l'entendant lui commander d'une voix enrouée :

L'Immuable est-il Pardonnable ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant